Aller au contenu principal
x

Le chauffage à la biomasse des Serres Lefort

21 décembre 2011

Regard sur la nouvelle installation de chauffage à la biomasse des Serres Lefort, à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay. Une conversion à l’énergie renouvelable qui se traduira par une réduction d’émissions de GES de 12 575 tonnes par année.

Le projet

Nom : Chaufferie à la biomasse pour Les Serres Lefort
Propriétaire : Les Serres Lefort inc.
Catégorie : industrielle
Type de projet : efficacité énergétique / énergie renouvelable
Achèvement des travaux : automne 2011

 

Le site

Adresse : 644, 3e Rang
Ville : Sainte-Clotilde-de-Châteauguay

Région : Montérégie
Code postal : J0L 1W0

 

La technologie

Utilisation : la nouvelle chaufferie sert au chauffage de 5,8 hectares de serres, soit plus de 140 serres .Elle a été conçue en prévision d’un agrandissement qui portera la superficie chauffée à 6,5 hectares.

Éléments du système :

  • Deux chaudières à biomasse de 6 000 kW, faites d’acier mécano soudé, de béton réfractaire et d’isolant (chacune des chaudières pèse 100 tonnes).
  • Système d’autoalimentation des chaudières et aire de stockage de la biomasse.
  • Réservoir d’hydroaccumulation de 1,3 million de litres.
  • Réseau de distribution long de 2 kilomètres, équipé de pompes à vitesse variable.
  • Radiateurs à eau ajoutés sur les 160 aérothermes en place.
  • Logiciel Priva pour la gestion des températures.

Opération :

  • Une réserve pour l’autoalimentation permet un fonctionnement autonome à pleine puissance pendant deux jours.
  • Une réserve de biomasse sur le site permet un fonctionnement à pleine puissance pendant 14 jours sans réapprovisionnement.
  • Les cendres sont automatiquement évacuées des chaudières par convoyeur.
  • Le système est pleinement informatisé et autonome, générant des alarmes, au besoin.
  • La chaufferie est opérationnelle de septembre à mai.

Entretien :

  • Un système assure le ramonage automatique des chaudières afin de maintenir une efficacité élevée de ces dernières.
  • Vérification et lubrification de routine nécessaires.
  • Entretien annuel, comparable à celui fait sur toute machinerie fixe.

 

Les particularités

Les chaudières sont conçues pour l’utilisation de biomasses de diverses provenances sous forme de copeaux et ayant une humidité de 25 à 50 %. Elles peuvent fonctionner sur une plage de 25 à 100 % de leur puissance nominale en ayant une efficacité relativement constante, pouvant atteindre 86 %. Le réservoir d’eau de 1,3 million de litres a trois rôles :

  • Il permet d’abord de créer une réserve de chaleur pendant les journées afin de pallier les pointes de demande lors des froides nuits. En effet, il a été prévu que jusqu’à 18 000 kW de chaleur serait nécessaires en période de pointe alors que les chaudières ne peuvent produire qu’un total de 12 000 kW. À cet effet, la réserve d’eau chauffée à 90 degrés Celsius permet de combler le manque pendant la courte période de pointe.
  • Ensuite, lors des périodes de faible demande de chauffage, le réservoir accumule le surplus de chaleur produit par les chaudières, ces dernières ne pouvant fonctionner à moins de 25 % de leur puissance nominale. De plus, c’est la réserve d’eau chaude accumulée qui est utilisée entre deux cycles de fonctionnement des chaudières. On réduit alors les cycles d’arrêt et de départ des chaudières, ce qui assure un chauffage plus constant des espaces.
  • Finalement, le réservoir d’hydroaccumulation fait office de réserve de sûreté advenant un arrêt temporaire des chaudières.

 

Les aspects environnementaux

Énergie et atmosphère :

  • L’utilisation de la biomasse a permis de remplacer les 1,2 million de litres de propane qui étaient utilisés annuellement (le système au propane est toujours en place, pour une utilisation en urgence, au besoin).
  • La biomasse résiduelle utilisée est constituée de résidus provenant de trois sources : biomasse forestière résiduelle (essences non commerciales, têtes et branches d’arbre) ; bois provenant de rebuts de construction ; copeaux d’élagage urbain et récoltes de travaux sylvicoles.
  • La biomasse provient d’un rayon d’un maximum de 100 kilomètres, afin de limiter les besoins de transport, la pollution et les coûts qui y sont liés.
  • Les 13 000 tonnes métriques vertes de copeaux de bois utilisées annuellement permettront d’éviter l’émission de 12 757 tonnes de gaz à effet de serre, CO2 équivalent.
  • Les émissions de gaz polluants sont minimisées en contrôlant précisément la combustion par des apports d’air primaire et secondaire ainsi que de la recirculation des gaz.
  • Des filtres multicyclones recueillent les particules que contiennent les gaz de combustion.
  • L’efficacité de telles chaudières à biomasse peut être augmentée par l’ajout, quand les conditions le permettent, d’un économiseur pour récupérer davantage d’énergie des gaz de combustion.
  • De telles chaudières peuvent s’adapter à toute norme d’émission, par l’ajout, si nécessaire, d’électrofiltres.

 

Les embûches

  • Il a été difficile de trouver une compagnie pouvant faire la conception du système de distribution de chaleur. Aucune compagnie québécoise n’était en mesure de faire un tel design, étant très particulier pour les serres. C’est finalement une compagnie ontarienne qui a été retenue.
  • L’utilisation de bois provenant de rebuts de construction empêche la revalorisation des cendres comme engrais, en raison des contaminants contenus dans le bois, particulièrement les colles contenues dans les panneaux de fibre de bois (mdf).

 

L’équipe de projet

Propriétaire : Les Serres Lefort inc.

Consultant principal : Jean Gobeil & Associés inc.

Fabricant des chaudières : Compte-Fournier inc.

Ingénierie système de distribution : Star Brite Manufacturing

 

Information additionnelle

  • Le projet a profité d’une contribution financière de 5 millions de dollars du Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétiques, versée par l’entremise du programme de réduction de la consommation de mazout lourd.
  • Compte-Fournier inc. est issue d’une alliance entre la compagnie française Goupe Compte-R et l’entreprise thetfordoise Les Industries Fournier inc. Cette alliance met à profit une technologie européenne d’expérience et une fabrication au Québec.