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La Cité de l’Environnement de Saint-Priest

6 mars 2013

Premier édifice à énergie positive en France, la Cité de l’Environnement loge plus de 200 professionnels œuvrant dans le domaine du bâtiment durable.

Le projet

Nom : Cité de l’Environnement de Saint-Priest

Propriétaire : Pôle SOLERE (Solutions Énergétiques Renouvelables et Environnementales)

Catégorie : commercial

Type de projet : nouvelle construction

Achèvement des travaux : septembre 2009

Coût du projet : 9,15 millions d’euros

 

Le site

Localisation : Parc technologique de Saint-Priest

Numéro civique : 355, allée Jacques Morod

Ville : Saint-Priest (banlieue de Lyon), région Rhône-Alpes

Pays : France

Code postal : 69800

 

Les bâtiments

Superficie : 4 495 mètres carrés

Étage(s) : 3 étages

Occupation : La Cité de l’Environnement loge 28 entreprises spécialisées dans le domaine du bâtiment durable, lesquelles comptent 220 travailleurs : urbanistes, paysagistes, architectes, ingénieurs, consultants, constructeurs, rénovateurs... Ces entreprises ont pour mission commune de réduire l’impact environnemental de leurs activités dans le domaine du bâtiment.

 

Les particularités

La Cité de l’Environnement est le premier immeuble de bureaux à énergie positive en France. Elle est composée de deux ailes compactes avec espaces de bureaux, jointes par un vaste atrium pour les aires de service. Ce dernier est traité comme un espace tampon non chauffé, mais il fait partie de l’enveloppe. Une approche bioclimatique raffinée a été nécessaire pour rendre le grand volume de l’atrium confortable en hiver comme en été.

 

Les aspects environnementaux

Aménagement écologique du site

  • Les travailleurs cultivent un potager de mars à octobre.
  • Site desservi par les transports en commun.
  • Prairies naturelles semées autour du bâtiment de manière à faciliter l’entretien et limiter les besoins d’arrosage.
  • Utilisation de produits phytosanitaires comme agent pesticide naturel.

Énergie et atmosphère

  • Fenestration conçue de manière à favoriser l’éclairage naturel et la ventilation passive. Toutefois, le confort estival a été privilégié dans la mesure où l’indice d’ouverture sur les façades ne dépasse pas 20 % dans les espaces de bureaux.
  • Fenestration low-e, à triple vitrage, sauf pour l’atrium, où il est double.
  • Apport solaire thermique de la façade sud de l’atrium modulé par des pare-soleil motorisés, empilables et orientables.
  • Structure de béton isolée par l’extérieur de 200 millimètres de polystyrène expansé.
  • Résistances thermiques des composantes de l’enveloppe : plancher du sous-sol, RSI 4,2 ; murs bureaux, RSI 5,3 ; murs atrium, RSI 2,3 ; toiture bureau, RSI 10 ; toiture atrium, RSI 5,9.
  • Ventilation mécanique double gaine avec variateurs de vitesse et roue thermique (efficacité de 80 %).
  • Ventilation de l’aire  de stationnement contrôlée par les détecteurs de monoxyde de carbone.
  • Arrêt de la ventilation lors des heures d’inoccupation.
  • Chauffage assuré par un système de géothermie horizontale muni d’un capteur à deux nappes (-60 et -120 cm) et réparti sur une superficie de 1 700 mètres carrés. Une thermopompe réversible de 87 kW distribue la chaleur par un réseau de planchers hydroniques. Le système comble tous les besoins de chauffage du bâtiment, avec un coefficient de performance (COP) de 5,2 en hiver.
  • Réseau hydronique muni de circulateurs à débit variable.
  • En été, la thermopompe distribue de l’eau froide dans les planchers (COP de 5,8), ce qui a pour effet de rafraîchir et de brasser l’air des espaces desservis. Si nécessaire, une surventilation nocturne est effectuée par l’ouverture des fenêtres.
  • Dans la salle de formation et celle des serveurs, un système de refroidissement mécanique indépendant de 20 kW est utilisé ponctuellement.
  • Pour la production d’électricité, 1 400 mètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques (170 kWc) produisent environ 146 000 kWh/an. La revente de la totalité de la production électrique permet de compenser l’énergie nécessaire au fonctionnement du bâtiment. Il est à noter que les panneaux ont été volontairement placés au nord. Ce choix ampute le volume de production d’environ 10 %, mais il permet de capter davantage de chaleur et de lumière au sud du bâtiment en saison hivernale.
  • Éclairage performant (6 W/m2) avec tubes T5, avec ballasts électroniques et interrupteurs piézoélectriques. Le contrôle de ce dernier est effectué par détection de présence.
  • Différenciation de l’éclairement lumineux entre les zones de bureaux (200 lux) et les aires de travail (400 lux).
  • Éclairage doté d’un système de gradation automatique qui ajuste l’intensité lumineuse des appareils en fonction de l’apport de lumière naturelle.
  • Usage généralisé d’ordinateurs et de serveurs peu énergivores avec gestion de veille.
  • Répartition des usages électriques en énergie primaire : chauffage, 13 kwh/m²/an ; rafraîchissement, 13 kwh/m²/an ; électricité spécifique, 59 kwh/m²/an (y compris bureautique) ; production photovoltaïque, -100 kwh/m²/an.
  • Impact environnemental (hors construction et hors démolition) : 2,8 kg de CO2/m²/an

Matériaux et ressources

  • La structure du bâtiment, en béton armé, est habillée d’un revêtement de bois de type Douglas. Cette essence de bois a la particularité de durcir en vieillissant, ce qui lui confère une très bonne résistance aux intempéries.
  • Le revêtement de bois est également traité à l’autoclave, un procédé qui remplit toutes les cavités du bois de produits traitants, le protégeant ainsi mieux des agressions biologiques responsables de la détérioration du matériau.
  • Peintures sans composés organiques volatils (COV).

Gestion efficace de l’eau

  • Trois cuves de 10 mètres cubes chacune collectent les eaux de pluie provenant de la toiture et alimentent les arroseurs automatiques et les réservoirs de toilettes.
  • Limiteurs de débit autorégulés.
  • Urinoirs sans eau.

Qualité des environnements intérieurs

  • Les passerelles et la mise en lumière naturelle abondante pour les lieux communautaires contribuent à favoriser les rencontres et les échanges entre les occupants.

 

Le processus de réalisation

La Cité de l’Environnement est issue de la volonté de quatre personnes de se regrouper en un lieu de travail commun pour bénéficier de synergies et faciliter le travail de coconception entre divers spécialistes du bâtiment durable. Les quatre membres fondateurs sont Gilbert Goutheraud (MCP Ingénierie), Jacques Bondoux (Bastide Bondoux Études Thermiques), Thierry Roche, architecte et urbaniste (Atelier Thierry Roche) et Didier Larue, urbaniste et paysagiste (Atelier LD). Ensemble, ils ont développé le projet de la Cité de l’Environnement, dont la gestion est aujourd’hui mise en commun.

 

Les embûches

La réussite d’un bâtiment à énergie positive repose sur la maîtrise des consommations d’électricité. La gestion du parc informatique et des serveurs exige une mise en commun du matériel et une gouvernance serrée des consommations. De plus, au-delà de la consommation interne du bâtiment, les gestionnaires de la Cité de l’Environnement notent qu’une attention particulière aux déplacements des utilisateurs et à l’énergie grise des divers produits consommés à l’intérieur du bâtiment doit être adressée avec sérieux.

 

L’équipe de projet

  • Propriétaire : Pôle SOLERE
  • Construction : Forhome
  • Architecte : Atelier Thierry Roche & associés
  • Architecte paysager : Atelier LD
  • Génie mécanique et électrique : Cabinet Olivier Sidler (Enertech)
  • Génie structural : BETREC IG
  • Consultant en qualité de l’environnement : Tribu
  • Santé environnementale : Médieco / Suzanne Déoux

 

Information additionnelle

Site Internet du bâtiment : www.citedelenvironnement.com