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Le complexe Place de l’Escarpement

23 mars 2010
Par Louis Baribeau

Zoom sur Place de l’Escarpement, un complexe d’affaires développé en vue de protéger l’environnement, de préserver les ressources et d’offrir un milieu de vie sain à ses occupants.

Situé au croisement de l’autoroute Robert-Bourassa et du boulevard Lebourgneuf, à Québec, le complexe Place de l’Escarpement comprendra trois immeubles de bureaux totalisant 413 000 pieds carrés. L’investissement requis pour mener à bien ce projet, dont le développement a été entrepris en 2008 par Immostar, devrait avoisiner les 100 millions de dollars.

Il a été établi dès le départ que Place de l’Escarpement se poserait comme un modèle de construction durable. Et que la conception et l’édification de chacune de ses trois composantes seraient alignées sur le système d’évaluation LEED du Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa). Avec pour objectifs, notamment, de limiter la consommation de l’énergie et celle de l’eau potable de manière à offrir des environnements intérieurs de qualité supérieure.

L’édifice Place de l’Escarpement 1, livré en juin 2009 au terme d’un investissement d’une trentaine de millions de dollars, affiche déjà complet. Le Groupe Promotuel y a transféré son siège social et y occupe à lui seul 90 000 pieds carrés, soit 60 % des locaux disponibles et DMR (Division de Fujitsu) 50 000 pieds carrés.

Cet immeuble, qui voisine avec une piste cyclable et un parc, est le fruit de l’application de nombreuses mesures durables. À telle enseigne qu’il se positionne pour briguer la certification LEED-NC (nouvelle construction), niveau Or.

Au rang des hauts faits environnementaux affichés par l’édifice, soulignons une réduction de la consommation énergétique de 55 % par rapport au bâtiment de référence du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments. Une performance qui est particulièrement attribuable au recours à la géothermie (combinée avec la récupération de chaleur et un éclairage volumétrique) pour le chauffage et la climatisation des espaces.

Selon le consultant LEED qui a été appelé à travailler au projet, Claude Routhier, président de Poly-Énergie, il s’agit de l’un des rares immeubles de bureaux au Québec à utiliser uniquement la géothermie comme source de chauffage. Il note toutefois que par mesure de sécurité, Immostar a aussi fait installer une chaudière électrique, mais qui n’entrera en service que dans le cas où l’on ne pourrait pas profiter de l’énergie géothermique.

Du côté de l’eau potable, on a notamment opté pour des appareils sanitaires permettant d’en réduire la consommation de 60 %, ainsi que pour un aménagement paysager sans irrigation. Soulignons que l’on a préféré installer des urinoirs à faible débit plutôt que d’autres sans eau demandant plus d’entretien.

Parmi les autres mesures écologiques appliquées dans la foulée de ce projet, mentionnons le contrôle de l’érosion et de la sédimentation sur le chantier, l’installation d’une toiture verte, l’aménagement de stationnements extérieurs ombragés, la réduction de la pollution lumineuse, l’aménagement d’une aire de rangement pour vélos – avec un vestiaire et des douches – ainsi que le recours à des systèmes CVCA et de réfrigération exempts de CFC ou de HCFC.

Il faut aussi signaler qu’au départ, Immostar visait à ce que 75 % des déchets de construction générés par le chantier soient détournés des sites d’enfouissement. En bout de ligne, elle a affiché une performance de 85 % à cet égard.

L’intégration des mesures environnementales au projet s’est déroulée sans véritables heurts, selon Claude Routhier. Seule difficulté rencontrée : certains sous-traitants n’étaient pas familiers avec les méthodes de travail requises pour mener à bien la construction d’un bâtiment durable. « Nous avons donc fait beaucoup de formation pour nous assurer que chacun savait ce qu’il avait à faire », précise-t-il.

La réalisation de la phase 2 doit être enclenchée sur le terrain à l’automne  2010 et, si tout se déroule comme prévu, elle sera achevée à l’été 2011. Elle se traduira par la construction d’un édifice de quelque 120 000 pieds carrés pour lequel on visera, également, la certification LEED-NC, niveau Or.

Équipe de projet

Propriétaire, promoteur et gestionnaire Immostar
Entrepreneur général Ogesco Construction
Architectes Gerpatec et Planidesign
Ingénieurs en structure et civil Cime Consultants
Ingénieurs en mécanique et électricité Génécor experts-conseils et Groupe Techniconfort
Architecte paysagiste DAA Paysage
Consultant LEED Claude Routhier (Poly-Énergie)

 

Mesures durables
  • Système de climatisation et de chauffage géothermique autonome (plus de 375 zones de confort individuelles pouvant être contrôlées par les occupants en chauffage ou en climatisation
  • Chauffage radiant à l’eau chaude dans les murs périphériques
  • Contrôles d’éclairage intelligents (détecteurs de mouvement et d’intensité lumineuse ajustant l’éclairage automatiquement)
  • Stores motorisés (ils s’abaissent automatiquement dans les périodes de fort ensoleillement)
  • Commutateurs d’éclairage et détecteurs sans fil et sans pile (ils fonctionnent avec des micro-impulsions électriques générées par énergie piézoélectrique)
  • Appareils sanitaires à consommation d’eau réduite (robinets à faible débit, urinoirs utilisant 1/8 de gallon d’eau, toilettes avec chasse d’eau pressurisée)
  • Économie de  60 % d’eau potable
  • Stationnements dédiés avec bornes de recharge pour véhicules électriques