Le projet était audacieux : réaménager un bâtiment historique construit pour l’exposition universelle de 1962 en un aréna signature moderne et carboneutre. Le trio formé des architectes Populous, de la société Oak View Group et de la Ville de Seattle a relevé le défi avec brio.
La Climate Pledge Arena est le plus grand aréna du nord-ouest des États-Unis avec une superficie d’un peu plus de 68 700 mètres carrés. Domicile de la nouvelle équipe de la LNH le Kraken de Seattle et de l’équipe de basketball le Storm de Seattle, le bâtiment deviendra bientôt le premier aréna au monde certifié carboneutre par l’International Living Future Institute.
Opération déconstruction
En visant la carboneutralité, l’équipe de la Climate Pledge Arena s’engageait dans un minutieux processus de planification. De la conception à la construction, en passant par le transport et les considérations alimentaires, tous les aspects du projet devaient être évalués afin de soutenir ces ambitions.
Sur le chantier, cette approche s’est concrétisée par la déconstruction de certains éléments du bâtiment original.
Tout d’abord les murs-rideaux. Les quelque 2 700 mètres carrés de verre du bâtiment ont été minutieusement retirés, catalogués et restaurés afin d’être réinstallés le moment venu. Cette étape délicate n’égalait toutefois en rien la spectaculaire opération de conservation du toit emblématique signé Paul Thiry. La structure historique de près de 20 000 000 kg a été soulevée et maintenue par des pilotis au-dessus du site de construction pendant 13 mois afin de retrouver sa place sur l’aréna à la fin des travaux d’excavation.
La réutilisation de ces matériaux originaux a non seulement permis de réduire de façon considérable l’empreinte environnementale de ce projet de 1,15 milliard de dollars, mais elle a également contribué à conserver des éléments significatifs du patrimoine architectural local.
Agrandir de l’intérieur
Les objectifs environnementaux du projet ont également dicté la solution d’agrandissement de l’aréna. La superficie originale du bâtiment a quasiment été doublée… en creusant.
Alors que le toit était maintenu suspendu, ce sont quelque 680 000 mètres cubes de terre qui ont été retirés afin d’augmenter la capacité des nouvelles installations, soit à une profondeur de près de 5 mètres sous les derniers planchers, qui se situaient déjà à plus de 11 mètres sous le niveau du sol. Cette décision d’agrandir en sous-sol a permis de réduire la consommation d’énergie intrinsèque aux nouvelles constructions et de préserver la végétation environnante.
100 % énergies renouvelables
La route vers la carboneutralité est évidemment exempte de toute énergie fossile. L’ensemble des opérations du nouvel aréna a donc été converti à l’électricité, une réalisation relativement simple puisque le réseau électrique de la ville de Seattle est presque entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Cette transition vers une énergie propre permet d’économiser 1 470 tonnes de dioxyde de carbone par an par rapport au scénario de référence.
L’énergie solaire a également été mise à contribution. Des panneaux photovoltaïques ont été disposés sur le toit de l’entrée principale ainsi que sur un stationnement adjacent. Cette initiative devrait générer 570 000 kilowattheures par année, soit suffisamment pour alimenter 53 foyers américains pendant une année entière.
La glace la plus verte de la LNH
Un judicieux système de récupération des eaux de pluie a également été mis en place par l’équipe de conception de la Climate Pledge Arena. L’eau du toit est préfiltrée puis accumulée dans une citerne souterraine de 68 000 litres où elle est acheminée dans la salle des surfaceuses de l’aréna. Ce système « Roof to Rink » (du toit à la glace) illustre à merveille comment l’intégration des particularités opérationnelles d’un bâtiment dès sa conception favorise la création de solutions novatrices.
Source : Populous
- 100 % des émissions de carbone associées à la construction et aux matériaux divulguées et compensées
- Réutilisation de matériaux
- Énergie 100 % renouvelable
- Opérations entièrement électriques
- Captage et réutilisation de l’eau de pluie
- Préservation des arbres et de la flore paysagère
- Mur végétal de 8 500 plantes
- Compostage et recyclage
- Élimination des plastiques à usage unique
- Détournement des déchets alimentaires vers des organisations locales
- Produits alimentaires d’origine locale
- Intégration des systèmes de mobilité durable
- Accessibilité universelle
- Bornes de recharge pour véhicules électriques
- Valet pour vélo
L’aréna tire son nom d’un partenariat avec la société Amazon, cofondatrice de l’initiative mondiale Climate Pledge qui encourage les entreprises à atteindre la carboneutralité d’ici 2040.
En adoptant ce nom, l’aréna s’engage à respecter les objectifs de carboneutralité et promeut la décarbonisation des industries.
La Climate Pledge Arena est d’ailleurs en voie de devenir le premier aréna au monde certifié carboneutre par l’International Living Future Institute.
