CHRONIQUE DE BÂTIMENT DURABLE QUÉBEC
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Regard sur LEED V5, nouvelle version de la certification qui vise notamment à pousser encore plus avant la décarbonation de notre environnement bâti.
Du 3 avril au 20 mai 2024, le U.S. Green Building Council (USGBC) invitait le public à partager ses commentaires sur la première ébauche du LEED v5 Opération et Maintenance (O+M). La nouvelle version de la certification avait été annoncée officiellement lors de l’évènement Greenbuild en 2023, soit dix ans après la version 4 (mai 2013), et quatre ans après la version 4.1 (janvier 2019).
Prévue pour 2025, la version finale se veut inclusive vis-à-vis des demandes du marché. Elle vise un alignement des processus de conception et de construction sur les objectifs mondiaux 2030 – 2050 par le biais de stratégies diverses et de critères impératifs tels que la décarbonation, la conservation et la restauration des écosystèmes, l’équité, la santé et la résilience.
Objectifs de la nouvelle certification
Cette version valorise des stratégies de réduction globale des émissions de carbone, incluant les émissions associées aux opérations, matériaux, construction, réfrigérants et transport. La séquestration du carbone et l’obtention d’un bâtiment net positif sont évaluées. L’objectif est de créer des environnements bâtis équitables et résilients, qui valorisent l’utilisation responsable des ressources.
Les critères et préalables de LEED v5 sont catégorisés en trois objectifs :
- Décarbonation : il s’agit de prioriser un environnement bâti (nouveau et existant) décarboné, en considérant toutes les sources d’émissions : opérationnelles, intrinsèques et liées au transport. La certification fournit le cadre nécessaire à l’obtention d’une empreinte carbone opérationnelle quasi nulle pour les bâtiments. En plus d’examiner toutes les sources importantes d’émissions intrinsèques, elle anticipe les défis qui devront être relevés par les collectivités. Trois nouveaux préalables associés à cet objectif sont ajoutés : évaluation du carbone, évaluation du carbone intrinsèque et efficacité minimale de l’eau.
- Qualité de vie : LEED v5 place l’humain au cœur des stratégies, d’où l’établissement de critères axés sur les aspects sociaux et communautaires : santé et bien-être, résilience, équité et inclusion. Huit nouveaux préalables sont ajoutés : évaluation de la résilience climatique, évaluation de l’équité sociale, conception de sites résilients, mesure de l’énergie et rapports, plan opérationnel de projection et de décarbonation, accessibilité des bâtiments, qualité fondamentale de l’air et interdiction de fumer ou de faire tourner le véhicule au ralenti.
- Conservation et restauration des écosystèmes : la certification mise sur des stratégies et des modes de mise en œuvre qui minimisent la détérioration de l’environnement et favorisent la réhabilitation et la restauration des écosystèmes. L’un des objectifs principaux est de préserver les conditions existantes du site. Cinq nouveaux préalables sont ajoutés : réduction de la perturbation sur le site, efficacité minimale de l’eau, mesurage de l’eau et rapports, planification des opérations zéro déchet et interdiction de fumer ou de faire tourner le véhicule au ralenti.
Quelques nouveautés
La majorité des critères ont évolué, certains ont disparu et d’autres ont été ajoutés. Trois nouveaux préalables apparaissent dans la catégorie Processus d’intégration, planification et évaluation. Le carbone intrinsèque présente désormais une valeur équivalente au carbone opérationnel. L’obtention d’un niveau platine est conditionnelle à l’atteinte d’un minimum de points pour certains critères.
L’identification de trois objectifs et la priorisation de stratégies liées permettront sans doute de bâtir des projets plus durables, qui soutiendront les communautés dans l’atteinte des objectifs mondiaux 2030-2050.
*Ambassadrice Fitwel titulaire d’un DEC en architecture et d’un certificat en estimation de la construction, l’auteure est responsable des stratégies durables, NEUF architect(e)s
