Les architectes Gustav Düsing et Max Hacke ont réimaginé le rôle traditionnel du bâtiment universitaire en créant un espace contemporain durable et polyvalent destiné à l’ensemble de la communauté de l’Université technique (UT) de Braunschweig.
Loin du cliché de la salle sombre et poussiéreuse où s’entassent des étudiants, le pavillon d’étude de cette université allemande est aéré, lumineux et totalement ouvert sur son environnement. Ses façades entièrement vitrées inondent l'intérieur de lumière naturelle et le relie de manière transparente aux espaces verts extérieurs. Des galeries offrent également la possibilité aux étudiants de prendre une pause ou de travailler au grand air.
Ouverture et flexibilité
Afin de cultiver un sens de la communauté, l'espace a été conçu sans corridors de circulation ou divisions spatiales. Au lieu de cela, une série de zones a été créée, chacune avec ses propres escaliers et entrées. Composant la majorité des quelque 1000 mètres carrés du pavillon, elles offrent un total de 160 postes d'apprentissage qui prennent la forme de bureaux individuels ou de comptoirs hauts avec chaises et tabourets. Une grande partie du mobilier n’étant pas fixe, celui-ci peut être déplacé au gré des besoins, pour accommoder autant le travail en groupe, les séminaires et les conférences que la détente. Seul le noyau du bâtiment présente des espaces fixes et clos : une cuisinette, des sanitaires, des casiers et une salle de séminaire y sont logés.
Compte tenu de l’ouverture des lieux, les concepteurs ont attaché une grande importance au confort acoustique afin que cohabitent harmonieusement l’étude individuelle et les discussions en petits groupes. En plus des moquettes et des rideaux, des panneaux d'affichage et des plafonds acoustiques suspendus en bois ont été utilisés pour créer une atmosphère chaleureuse tout en assurant un niveau sonore adéquat.
Une superstructure facilitant le réemploi
La construction du pavillon d'étude de l'UT de Braunschweig s'articule autour d’une superstructure modulaire comportant un minimum de composantes, principalement des poutres et des colonnes creuses en acier, disposées sur une grille de trois mètres par trois mètres (3 X 3 m), des façades de verre et des plateformes en bois lamellé-croisé suspendues entre les poutres. Toutes les composantes sont boulonnées et non soudées, ce qui facilite le montage et le démontage et permet une reconstruction ou une relocalisation aisée.
Le projet s’inspire également de l'idée d’un « dépôt de matériaux », encourageant les pratiques d’économie circulaire par une éventuelle réutilisation des éléments architecturaux tels que les panneaux de façade, les escaliers et les plateformes.
Mais cette structure mobile garantit avant tout que le bâtiment reste pertinent pendant une longue période puisqu’une reconfiguration du plan d'étage est facilement réalisable pour s’adapter aux besoins de la communauté universitaire de Braunschweig.
Énergies renouvelables et passives
Le bâtiment s'appuie sur un système de chauffage urbain alimenté à 80 % par des énergies renouvelables, complété par des pieux géothermiques pour le refroidissement estival. Il est également ventilé naturellement par des fenêtres inclinées et une large lucarne, à l'étage supérieur.
Une arcade de trois mètres de profondeur avec un auvent et des balcons fournit par ailleurs de l'ombre pendant l'été, tout en exploitant le gain de chaleur solaire pendant l'hiver. Cette méthode de chauffage passive est complétée par la chaleur que dégage la présence des nombreux étudiants travaillant sur leurs ordinateurs portables.
Après seulement quelques mois d’opération, ce pavillon multidisciplinaire a déjà fait la preuve de sa pertinence en contribuant aux efforts de réduction énergétique qui prévalaient l’hiver dernier dans le contexte de la crise énergétique européenne. En effet, pendant quelques mois l’université a limité les heures d’ouverture de la bibliothèque, logée dans un bâtiment énergivore datant des années soixante, pour rediriger les étudiants vers le nouveau bâtiment écoénergétique.
Sources : Gustav Düsing + Max Hacke (Archdaily) et Université technique de Braunschweig