Par Laetitia Arnaud-Sicari
STGM Architecture, en partenariat avec l’Université Laval, représente le Canada dans ce projet de recherche international.
Lancé en 2024, Annexe 91 – Open BIM for Energy Efficient Buildings, porté par l’Agence internationale de l'énergie, vise à explorer des solutions pour répondre aux problèmes liés à l’intégration du Building Information Modeling (BIM) au Building Energy Modeling (BEM).
Outre le Canada, la Suède, l’Allemagne, l’Irlande, l’Autriche, l’Angleterre et le Brésil participent également au projet de recherche.
Plusieurs obstacles existent quant au transfert du BIM vers un logiciel de simulation énergétique. Ils se rapportent à la technologie, au processus et aux compétences. « Il est actuellement impossible d’exporter un fichier IFC d’une maquette Revit vers un logiciel de simulation énergétique pour obtenir un résultat d’efficacité énergétique sans avoir de problèmes techniques », expose Marie-France Stendal, cheffe de pratique – développement durable chez STGM Architecture, en entrevue.
Bien que les calculs nécessitent des « informations simples » comme les surfaces de l’enveloppe du bâtiment, soit les murs extérieurs, le toit, les fenêtres, les portes et l’ensemble des surfaces de plancher, poursuit-elle, ces problèmes techniques entraînent souvent la reconstruction du BEM. « Les consultants doivent faire le travail en double, soit créer un modèle BEM au lieu de simplement exporter le fichier du modèle BIM », explique Mme Stendal.
Le manque d’intégration entre le BIM et le BEM ralentit ainsi le processus derrière la conception de bâtiments écoénergétiques tout en augmentant les coûts, relève Marie-France Stendal. « Pour ces raisons, les simulations énergétiques sont repoussées. Lorsque les résultats ne sont pas concluants, il devient plus complexe et coûteux d’apporter des modifications au design », rapporte-t-elle.
Dans le cadre du projet de recherche, les modèles BIM seront donc travaillés dans une perspective de calcul énergétique pour tenter de remédier aux problématiques liées à leur transfert au BEM. « Nous allons maximiser l’utilisation du modèle BIM avant le transfert vers un logiciel de simulation énergétique, en réalisant des calculs simplifiés pour informer le design. Cela facilitera la préparation du fichier IFC en affinant la précision des composantes et la définition des zones thermiques », détaille-t-elle.
Au moment d’écrire ces lignes, le projet de recherche se situait à la phase de recherche de financement, indique Marie-France Stendal. Il pourrait s’échelonner jusqu’en 2028. « STGM soutient activement le projet de recherche depuis son lancement. Ambioner s’est récemment joint au projet. La prochaine étape est d’assurer le financement pour renforcer la collaboration avec l’Université Laval », complète-t-elle.