Fort du succès de sa première mouture, le défi énergie en immobilier (DÉI) se poursuit avec pour cible la carboneutralité de l’industrie immobilière québécoise à l’horizon 2050.
Une fois de plus, le DÉI représente une occasion privilégiée pour les propriétaires et gestionnaires immobiliers d'adhérer à un mouvement collectif les invitant à s'engager dans une démarche visant la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre (GES) des immeubles commerciaux du Québec. Depuis son lancement en 2018 par BOMA Québec, le Défi a permis à plus de 200 participants de s'engager volontairement dans cette compétition conçue par l'industrie pour répondre à ses besoins avec, dans la mire, la carboneutralité du secteur en 2050.
Au terme de cette compétition s'échelonnant sur quatre ans, Mario Poirier, directeur du DÉI, applaudit sans réserve les résultats de la première édition qui atteint tous les objectifs fixés par le Défi. « En rétrospective de ces quatre dernières années du Défi, nous pouvons nous targuer d'avoir aidé nos participants à mieux gérer l'énergie tout en constatant qu'une culture d'amélioration s'est véritablement installée. Je crois que nous pouvons, à juste titre, le dire : notre mission a été accomplie ! »
Un cran plus haut
Le DÉI déploie sa deuxième mouture avec une recette qui demeure à peu près inchangée, élaborée sur la base d'un modèle collaboratif et participatif, dont l'objectif est d'encourager les participants à répondre aux enjeux soulevés par l'urgence climatique en réduisant la consommation d'énergie et les GES. « C'est la poursuite de la première édition, souligne Mario Poirier, à ceci près qu'elle sera adaptée à la nouvelle réalité. Nous avons au Québec le souci d'une décarbonation qui soit effectuée de la manière la plus responsable possible. Et pour cette nouvelle édition, les participants devront tenir compte de la puissance électrique demandée à Hydro-Québec avec des objectifs qui vont bien au-delà que de simplement répondre à des critères d'amélioration d'efficacité énergétique. Il leur faudra, à cet égard, prêter une attention particulière à leur gestion de demande de pointe, car cet aspect précis sera pris en considération lors de la remise annuelle des prix. »
Le DÉI 2.0 vise aussi à appuyer ceux qui devront s'assujettir au nouveau règlement adopté par la Ville de Montréal sur la divulgation et la cotation des émissions de GES des grands bâtiments. Tout propriétaire d'un tel type de bâtiment devra divulguer les sources et les quantités d'énergie que leur immeuble utilise dans le but de réduire l'utilisation des énergies fossiles. « Lors du précédent Défi, relève le directeur du programme, ces informations pouvaient être fournies sur une base volontaire, alors que pour cette seconde édition, les gestionnaires sont tenus de le faire. Cette obligation devrait nous aider à aller un peu plus loin en matière de gestion de l'énergie. »
Geneviève Gauthier, directrice nationale — Innovation stratégique chez Econoler et cofondatrice du DÉI, est bien d'accord. « Le fait de prendre part au Défi permettra aux gestionnaires d'avoir accès à toutes les ressources par le biais du comité technique et constituera pour eux une aide formidable pour se conformer plus aisément à la réglementation.
« Mais plus important encore, poursuit-elle, cela leur permettra de rester à l'affût des dernières tendances et des meilleures pratiques visant la réduction des émissions de GES et de la consommation d'énergie. Nous sommes soucieux d'augmenter le nombre de participants au Défi pour qu'ils puissent accroitre leur performance, surtout que ce règlement de divulgation obligatoire sera étendu à l'ensemble du Québec sous peu. »
Encadrement et soutien
En adhérant au DÉI 2.0, les participants ont tout à gagner de l'encadrement et du soutien dont ils pourront bénéficier, et ce, depuis notamment que les grandes corporations telles que Desjardins, Canderel et le Fonds immobilier de solidarité FTQ ont intégré les critères ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance) à leurs politiques. Sur ce point, le directeur du DÉI est catégorique. « Il est certain qu'une pression supplémentaire viendra s'ajouter lors de cette deuxième édition et celle-ci proviendra des corporations immobilières et leurs politiques ESG. Cependant, tous les participants pourront compter sur notre soutien pour les aider et les guider. »
Même son de cloche du côté de Geneviève Gauthier. « Le comité technique dont j'assure la direction a pour objectif de veiller à ce que les gestionnaires immobiliers soient mieux outillés pour comprendre les différents leviers dont ils disposent pour réduire leur consommation de GES et pour être en mesure d'avoir des discussions éduquées avec leurs consultants et leurs ingénieurs. En participant au Défi, ils pourront disposer d'information technique sophistiquée, vulgarisée par nos efforts, afin de rendre le tout plus "digérable" pour eux. »
« Et l'autre aspect essentiel, ajoute-t-elle, réside dans la collecte annuelle de données de consommation desquelles nous produisons des rapports d'étalonnage (benchmarking) qui leur indiquent la médiane de performance des bâtiments similaires aux leurs afin de les aider à piloter leurs initiatives. Cette information n'existe nulle part ailleurs et n'est accessible qu'aux participants inscrits au DÉI. »
Les retombées
Les différents commentaires recueillis auprès des participants au retour de la première édition du DÉI confirment les retombées positives de leur engagement. L'obtention d'une forme de reconnaissance dans le cadre d'un volet social et ludique, l'effet de mobilisation auprès des équipes de gestion contribuent sans aucun doute à les motiver, à les structurer et à les féliciter de tous les efforts qu'ils ont fournis. De même, pour la société, les avantages sont nombreux, non le moindre étant la décarbonation accélérée des bâtiments pour l'atteinte des objectifs de réduction de GES.
« Nous tentons, avec le Défi, de créer un engouement pour que tous les gestionnaires immobiliers se sentent interpellés pour qu'il y ait un impact encore plus grand sur la société, conclut Geneviève Gauthier. Sans l'implication de tous, aucun changement à la hauteur des enjeux ne pourra être accompli. »
Participation escomptée
Déjà plus de 250 inscriptions au DÉI 2.0 ont été reçues et son directeur, Mario Poirier, espère bien voir ce nombre s'accroitre davantage, voire doubler. « Ce programme inclusif laisse la porte grande ouverte à tous types d'immeubles. Toutefois, bien que tous les bâtiments soient visés, chaque secteur a de nouvelles réalités, et ce, depuis la pandémie. Le secteur commercial sera fort probablement moins actif dans cette deuxième édition, alors que le secteur institutionnel s'imposera davantage sous la pression des objectifs gouvernementaux de l'atteinte de l'objectif de zéro émission nette. »
- Participants provenant de 47 municipalités québécoises
- Superficie totale des immeubles inscrits : 5 662 595 m2, ce qui équivaut à 3,90 % de la superficie totale du secteur commercial et institutionnel du Québec
- Consommation d'énergie : baisse de 16,7 % de la consommation énergétique
- Émissions totales de gaz à effet de serre (GES) : réduction de 19,3 %