Malgré ses multiples capacités, l’aluminium tarde à faire sa place dans les projets. Le Centre d’expertise et d’innovation sur l’aluminium (CeiAl) compte sur de nouveaux outils pédagogiques pour mieux faire connaître ce matériau durable, local… et inspirant.
Alors que les principaux acteurs du milieu de l’aluminium appellent de leurs vœux les concepteurs de projets, au premier chef les architectes, à intégrer le métal gris pour réaliser des designs innovants pour les immeubles commerciaux, institutionnels et multirésidentiels du Québec, le soutien qu’offre le CeiAl d’AluQuébec arrive à point nommé.
Indéniablement, l’industrie de la construction connaît un regain d’intérêt marqué pour ce métal que l’on dit sans fin de vie. Et il y a fort à parier que le déploiement de la Stratégie québécoise de développement de l’aluminium (SQDA) lancée en 2015 y est pour quelque chose. François Racine, président-directeur général d’AluQuébec, est formel : « Cela s’entend encore aujourd’hui de la bouche du gouvernement en place que l’industrie de l’aluminium est l’un des cinq piliers de l’économie du Québec et ce pilier, nous voulons continuer à le développer et à le renforcer. »
Dans un contexte où l’on tient de plus en plus compte des analyses de cycles de vie et de l’impact environnemental des produits, la SQDA constitue un véritable plaidoyer pour l’aluminium et son utilisation dans les bâtiments en général. « La durabilité de l’aluminium fait en sorte qu’il résiste mieux aux intempéries que beaucoup d’autres matériaux, tient à rappeler François Racine. Plus pérenne, il permet des ouvrages d’une grande durabilité, et en le remplaçant moins, cela évite une plus grande utilisation des ressources. »
Soutien technique
Pour être en mesure de mettre en œuvre des stratégies de développement profitables, d’autres démarches ont été menées pour privilégier et faire valoir l’utilisation de l’aluminium dans le design de bâtiments de tout genre. L’intégration d’Alcoa Innovation à la Grappe Industrielle de l’aluminium au sein du CeiAl constitue un facteur clé pour assurer une assistance technique qui répond aux défis relatifs à l’utilisation de l’aluminium. Lyès Hacini, directeur du CeiAl, souligne la pertinence d’une telle association : « Nous avons intégré une équipe expérimentée d’ingénieurs pour soutenir l’industrie québécoise de transformation de l’aluminium, notamment dans le domaine du bâtiment. Ces experts répondent aux questions qui proviennent de différents intervenants, architectes ou autres, et appuient toutes sortes de projets qui utilisent l’aluminium dans différents secteurs d’activité, que l’on pense au transport et à la construction, mais aussi aux infrastructures telles que les ponts et passerelles. Jusqu’à maintenant, ce sont plus de 2 000 heures qui ont été offertes gratuitement sous forme de soutien technique, d’aide à la conception et autres formations ciblées. »
De plus, dès l’automne prochain, un programme, qui vise à développer du contenu technique et scientifique, sera proposé aux enseignants de niveau collégial et universitaire à l’échelle de la province. « Nous avons travaillé très fort à mettre sur pied ce projet qui s’échelonnera sur une période de deux ans et qui touche à différents domaines, dont l’architecture et le design industriel, indique fièrement le directeur du CeiAl. »
François Racine confirme le bien-fondé du projet : « Offrir du soutien technique, diffuser de l’information et rédiger de la documentation pédagogique fait partie de nos objectifs principaux, surtout lorsque l’on sait que ce qui freine l’utilisation de l’aluminium bien souvent, c’est une moins bonne connaissance de ce produit de la part de certains corps de métiers. C’est aussi ce à quoi nous voulons remédier avec le projet auquel Lyès fait référence.
« En parallèle, poursuit-il, nous sommes aussi à développer du matériel pédagogique pour les professionnels en exercice. Nous le faisions déjà dans le secteur des infrastructures pour les ponts et passerelles, et surtout auprès des ingénieurs civils, alors que maintenant, nous développons des modules de formation liés à l’aluminium pour les architectes. Dès cet automne, nous comptons présenter le tout à différents groupes de professionnels, dans le but de mieux les outiller pour qu’ils soient plus à l’aise de considérer l’aluminium pour leurs projets. »
Un matériau qui se démarque positivement
Pour l’heure, il est juste de reconnaître que l’innovation dans l’accroissement de l’utilisation de l’aluminium provient essentiellement des architectes, d’où l’importance de mettre en évidence les multiples capacités de ce matériau et de transmettre de meilleures connaissances à son sujet. Mais au-delà des connaissances, le fait de tenir compte des différents critères d’évaluation pour ce qui est du choix des matériaux, du coût total de possession et de l’analyse du cycle de vie, bref, de considérer toutes les caractéristiques qui font que l’aluminium se démarque positivement, tout ça ouvre la porte à une plus grande utilisation et permet une percée dans des domaines comme ceux des infrastructures et du transport.
Le dirigeant d’AluQuébec est formel : « L’aluminium n’est pas le matériau le moins cher! Jamais nous ne l’utiliserons pour son faible coût, indique-t-il. Par contre, pour sa durabilité, il demeure un produit qui, dans son cycle de vie, va coûter moins cher à son utilisation tout en ayant une empreinte environnementale souvent plus faible. La bonne nouvelle est que nous remarquons une philosophie d’achat ou d’approvisionnement qui est en train de changer et cela se voit même dans les achats publics. Nous ne sommes plus seulement à considérer le plus bas soumissionnaire, mais de plus en plus à tenir compte d’autres critères de durabilité ou d’impacts environnementaux. C’est par cette prise de conscience que nous voyons des possibilités beaucoup plus grandes pour l’utilisation de l’aluminium, souligne-t-il avec optimisme. »
Au dire de Lyès Hacini, depuis la création du CeiAl, force est de constater qu’une telle démarche représente un impact majeur : « Il y avait une envie d’aller vers un centre qui donne du soutien technique direct aux projets de plus grande envergure et maintenant, avec l’arrivée d’une équipe hors pair, nous avons le moyen de nos ambitions. Nous pouvons passer à une vitesse supérieure. »
Le rôle du CeiAl consiste essentiellement à agir en tant que facilitateur en coopérant aux travaux de l’architecte et en s’assurant qu’au plan des procédés et des capacités manufacturières, le projet pourra être mené à bien. « Notre rôle s’apparente à celui de fédérateur ou de catalyseur, dit François Racine. Nous réunissons les bonnes personnes pour faire avancer des idées et des projets. » Et de conclure Lyès Hacini : « Nous répondons à toutes les demandes que nous recevons en guidant les gens vers la source où ils obtiendront réponses à leurs questions. »
- Soutien technique qui répond aux défis relatifs à l’utilisation de l’aluminium
- Répondre aux questions provenant des architectes ou autres intervenants
- Appuyer différents projets qui utilisent l’aluminium dans différents secteurs d’activité tels que le transport, la construction et les infrastructures incluant ponts et passerelles
- Un programme visant à développer du contenu technique et scientifique sera proposé aux enseignants de niveau collégial et universitaire à l’échelle de la province