L’édifice Place de l’Escarpement 2

La firme de gestion et de développement immobilier Immostar compte se doter, d’ici les prochaines années, de trois immeubles de bureaux, certifiés LEED Canada-NC. À terme, le complexe Place de l’Escarpement accueillera plus de 2 000 occupants sur une superficie totale d’environ 420 000 pieds carrés, pour un investissement global de 105 millions de dollars. Situé à Québec, le long du boulevard Lebourgneuf, à l’angle du boulevard Robert-Bourassa, le lot choisi borde le parc de l’Escarpement et des berges de la rivière du Berger.

« Nous visons une certification LEED Canada-NC, niveau Or, pour les deux premières phases et nous souhaitons continuer notre approche verte. Cependant, nous ne pouvons définir avec précision de quoi sera composé l’avenir », indique le directeur du marketing et des communications, Daniel Larocque. Chose certaine, Immostar a choisi d’investir dans le confort de ses occupants pour attirer sa clientèle locative.

La première phase du projet a été complétée en décembre 2009. L’édifice de 142 000 pieds carrés, qui représente un investissement de 32 millions de dollars, abrite le siège social du Groupe Promutuel et les employés de DMR Conseil, une société de Fujitsu. Il comporte notamment une toiture végétalisée et aménagée, un système de chauffage géothermique, des matériaux sans COV et des appareils électromécaniques haute efficacité.

La première pelletée de terre marquant le début de la construction de Place de l’Escarpement 2, un immeuble de 138 000 pieds carrés, est prévue pour le début de 2012. Situé à quelques mètres de la phase 1, on y trouvera des bureaux, un toit-terrasse, un restaurant haut de gamme, un lave-auto sans eau et des stationnements souterrains. L’entrepôt sécurisé pour vélos, le gymnase, la garderie, les restaurants à service rapide, les vestiaires et les douches seront mis à la disposition des usagers par Place de l’Escarpement 1. Le nouveau bâtiment de béton, dont le coût est évalué à 35 millions de dollars, s’élèvera sur sept étages hors sol et sera pourvu d’un stationnement souterrain comptant 272 cases, sur trois niveaux. Immostar s’affaire actuellement à compléter la location des espaces à construire.

Selon les modélisations et l’expérience acquise avec la phase 1, on prévoit une consommation énergétique annuelle correspondant à 1,45 $/pi² pour la phase 2, soit une réduction de 50 % par rapport à la référence du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments. Pour atteindre cette valeur, notamment, l’enveloppe sera constituée de murs dotés d’une résistance thermique de R30.

On prévoit aussi une réduction de 60 % de la consommation d’eau potable par rapport aux critères de mesure fournis par le système de certification LEED. Quant aux rejets d’eaux usées, ils devraient atteindre une cible de 50 % de réduction par rapport aux mêmes critères.

Le chauffage sera assuré par un système géothermique, dont la chaleur sera distribuée par le biais de planchers et de murs radiants à l’eau. Des détecteurs de CO₂ assureront un apport adéquat d’air frais à l’intérieur du bâtiment, selon le niveau d’occupation. En ce qui a trait aux aménagements intérieurs, les crédits LEED Matériaux à faibles émissions, pour les adhésifs et produits d’étanchéité (4.1), peintures et enduits (4.2), et revêtements de sol (4.3) sont convoités.

Du côté de l’éclairage, on mise sur le contrôle, le confort et l’efficacité. La lumière naturelle est préconisée et sera complétée, au besoin, par un éclairage artificiel composé de fluorescents T5, de diffuseurs volumétriques et de capteurs d’ensoleillement. Ces derniers permettent la modulation de la luminosité des appareils en fonction du niveau d’éclairage naturel effectif. Les séquences de contrôle ont été élaborées en fonction d’un niveau de 500 lux pour les plans de travail et de 200 à 300 lux pour les espaces avec travail sur écran. Pour compléter ce système, des toiles solaires mécanisées, contrôlées par le système central permettront d’éviter la surchauffe et l’éblouissement, inconforts parfois associés à une fenestration importante.

« La mise en service d’un bâtiment doté d’une grande variété de systèmes de contrôle n’est pas simple. Un temps de rodage est nécessaire pour atteindre des performances optimales et régler certains problèmes. Par contre, une fois les premiers écueils résolus, on constate à quel point l’investissement initial en vaut le coût. C’est un charme à manœuvrer », explique Steve Lessard, superviseur maintenance pour Immostar et responsable de la gestion de plusieurs bâtiments de l’entreprise.

Selon un sondage effectué auprès des employés du Groupe Promotuel, à la demande d’Immostar, les gains monétaires, attribuables à un environnement de travail de grande qualité, voire durable sous plusieurs aspects, sont palpables. Et à l’évidence, ils valent l’investissement, tant du point de vue d’un locataire que de celui d’un promoteur immobilier.

Après un an d’occupation, on estime que les conditions de travail et la qualité de vie est nettement améliorée par rapport aux anciens lieux de travail. Par exemple, 54 % des répondants voient une amélioration dans leur confort thermique, 72 % dans leur confort visuel (éclairage) et 74 % au niveau de la qualité de l’air ; 60 % accordent une importance moyenne à très grande quant au fait que leur environnement de travail soit certifié LEED ; et 78 % constatent une amélioration dans leur qualité de vie au travail.

* L’auteure est directrice d'Écobâtiment