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L’écologisation du siège social du Fonds de solidarité FTQ

23 octobre 2013
Par Rénald Fortier

Regard sur l’écologisation de l’édifice Louis-Laberge, siège social du Fonds de solidarité FTQ. Et sur une gestion environnementale gagnante.

Au printemps 2008, le Fonds de solidarité FTQ décide que le moment est venu de draper de vert l’édifice Louis-Laberge, qui loge son siège social à Montréal. La société de capital de développement vise ainsi à réduire son empreinte écologique, bien sûr, mais aussi à pousser plus loin l’amélioration de ses pratiques de gestion immobilière. En plus d’offrir un environnement sain et confortable aux 850 personnes s’activant quotidiennement dans l’immeuble du boulevard Crémazie Est, tout juste au nord de l’autoroute métropolitaine.

Le Fonds s’engage donc, de concert avec le gestionnaire immobilier Courbec, dans un processus devant mener à l’écologisation en bonne et due forme de l’édifice de bureaux datant de la première moitié des années 90 ; un bâtiment de 300 000 pieds carrés, répartis sur 17 étages – il compte également sept niveaux de stationnement en souterrain –, où le tiers des espaces est occupé par 11 locataires.

« Nous avions déjà amorcé une réflexion sur la direction que prenait le marché sur le plan du verdissement des bâtiments commerciaux, relate Alain Houle, directeur des aménagements et des mandats corporatifs au Fonds. Nous étions rendus là, d’autant plus que la question du développement durable était déjà importante pour notre organisation. Et comme propriétaire, nous avions tout intérêt à adopter des pratiques gagnantes. 

« Dès lors, poursuit-il, nous avons regardé du côté de la certification environnementale de BOMA, programme qui s’appelait encore Visez vert à l’époque. Après avoir pris connaissance de ce que ça impliquait et pouvait apporter en termes de valeur ajoutée pour un propriétaire immobilier, nous avons décidé d’y adhérer. Parce que ce système permettait de structurer notre démarche, de la bien la guider. » 

Dans cette foulée, le Fonds apporte des améliorations à son bâtiment et à son exploitation immobilière. Elles visent une réduction de la consommation énergétique, un abaissement de la consommation d’eau potable, une diminution du volume de déchets dirigés à l’enfouissement, une hausse du taux de recyclage multimatière, une meilleure gestion des produits dangereux, une augmentation de l’utilisation de matériaux sains et recyclés, une réduction des substances appauvrissant la couche d’ozone, une optimisation de la qualité de l’air intérieur ainsi qu’un rehaussement de la maintenance des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation. 

Sans compter la mise en place d’un programme de communications à l’intention des occupants, lequel se traduit notamment par le développement d’une section dédiée à l’édifice Louis-Laberge sur le site web de Courbec. Le personnel du Fonds et celui des locataires de l’immeuble peuvent y retrouver de l’information sur les avancées écologiques réalisées et à venir, en plus d’y faire part de leurs commentaires. 

Le Fonds de la FTQ voit ses efforts récompensés au printemps 2010 quand il obtient un certificat BOMA BESt, niveau 3. Puis il franchit un ultime pas en atteignant le niveau 4, le plus élevé que comporte le programme, en mai dernier. En répondant à plus de 90 % des meilleures pratiques reconnues par BOMA, l’édifice Louis-Laberge se hisse au rang d’un groupe sélect, figurant alors parmi les 47 bâtiments certifiés de niveau 4 au Canada, dont seulement 16 au Québec. 

Comme si ce n’était pas assez, le Fonds aspire également à apposer sur son siège social le sceau LEED Canada pour les bâtiments existants : exploitation et entretien, niveau Or, dont l’obtention est attendue en 2014. « Comme certains des gestes que nous devions poser pour atteindre le niveau 4 de BOMA BESt pouvaient aussi contribuer à l’obtention de LEED, précise Alain Houle, nous avons décidé de briguer les deux certifications en parallèle. Parce qu’en tant qu’investisseur responsable, le Fonds se doit de faire preuve de leadership en matière de pratiques environnementales. »

Soulignons que la démarche LEED a bénéficié du soutien de la firme d'architecture Provencher_Roy (accompagnement LEED et rédaction des politiques et programmes) et de SMi-Enerpro (mécanique-électricité).

Amélioration continue

Si l’obtention de ces certifications sous-tendait évidemment l’application de nombreuses mesures durables, il reste que ces dernières n’ont pas exigé du Fonds qu’il s’engage dans un programme d’interventions débridé, ni qu’il y consente du coup des investissements massifs. Pourquoi ? Tout simplement parce que plusieurs des améliorations à apporter figuraient déjà à l’agenda de ses gestionnaires et qu’elles devraient être menées plus tôt que tard. 

Denis Malo, vice-président aux services techniques de Courbec, explique : « Il faut comprendre qu’une bonne partie des sommes injectées dans l’écologisation du bâtiment était déjà prévue. Changer les moteurs sur des unités d’étages, par exemple, il faut nécessairement que tu commences à y penser après 20 ans d’exploitation. Et même si on ne devait les remplacer que dans deux ou trois ans, il reste que l’économie d’énergie réalisée compense pour le fait de les  changer avant. Dans un tel contexte, c’est difficile de dire qu’on a affecté d’importantes sommes additionnelles seulement aux fins de l’obtention de BOMA BESt ou de LEED. » 

Le gestionnaire immobilier ajoute d’un trait que le Fonds de solidarité FTQ peut aujourd’hui bénéficier des interventions dont a fait l’objet son siège social au fil des ans, et bien avant que l’on vise une certification environnementale. « Ça fait quand même une vingtaine d’années qu’on y fait de l’amélioration continu, notamment sur le plan de la mécanique de l’édifice. En fait, nous avions depuis longtemps commencé le processus d’écologisation, avant même de nous y engager de façon formelle. 

« Nous avons réussi à abaisser la consommation énergétique de 20 % entre 2008 et 2012, illustre-t-il, mais elle avait déjà été réduite l’ordre de 30 % antérieurement. Plus particulièrement grâce au remplacement des deux chaudières au gaz d’origine par une seule autre, mais à haute efficacité celle-là. En tant qu’investisseur, notamment dans l’immobilier, le Fonds a toujours été bien conscient de l’importance du maintien de l’actif que constitue un bâtiment. Car en bout de ligne, un entretien régulier coûte bien moins cher que de faire une réhabilitation. » 

Pour Alain Houle, il ne fait pas de doute que le maintien du niveau 4 de BOMA BESt et celui de LEED-EB, une fois cette certification obtenue, va amener le Fonds et Courbec à aller encore plus loin dans l’amélioration continue de l’édifice Louis-Laberge. Tant sur le plan du rendement énergétique du bâtiment que sur celui de sa performance environnementale globale. 

Tout comme Denis Malo, Alain Houle est très fiers de l’obtention de la certification BOMA BESt, niveau 4. « Nous cherchons toujours améliorer les performances de l’immeuble. En structurant mieux nos interventions, en ajoutant des compteurs et en faisant des analyses plus précises, par exemple, nous sommes beaucoup mieux outillés pour y arriver. Et c’est ce qu’apporte un processus d’écologisation comme celui que nous avons su mener à bien. 

« Aujourd’hui, conclut-il, tous nos projets d’entretien, d’amélioration et de remplacement de composantes sont bien documentés. Cela nous permet d’être mieux organisés et de mieux contrôler les coûts liés à l’exploitation du bâtiment. Puis, en bout de ligne, de nous améliorer comme gestionnaire et aussi comme propriétaire immobilier. »

Performances

Entre les années financières 2010-2011 et 2012-2013 du Fonds de solidarité FTQ, la consommation énergétique de l’édifice Louis-Laberge a été abaissée de 9,3 % – réduction de l’ordre de 20 % depuis 2008, performance s’accompagnant d’une diminution annuelle des émissions de gaz à effet de serre de 104 tonnes équivalent CO2. Pour la même période, la consommation d’eau potable a pour sa part reculé de 20 %, soit une économie de près de 6 000 mètres cubes, tandis que le taux de récupération des matières résiduelles a augmenté de 12 %.

 

Sceaux environnementaux

Certification obtenue : BOMA BESt, niveau 4. Délivrée le 31 mai 2013 par BOMA Québec, elle atteste de la qualité des pratiques environnementales exercées au siège social du Fonds de solidarité FTQ.

Certification visée : LEED pour les bâtiments existants : exploitation et entretien, niveau Or. La démarche est sur le point d’être complétée, le dossier devant bientôt être déposé au Conseil du bâtiment durable du Canada.

 

Amélioration continue

Le Fonds de solidarité FTQ et son gestionnaire immobilier Courbec sont engagés dans un processus d’amélioration continu qui, à ce jour, s’est notamment  traduit par l’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’économie d’énergie, de réduction de la consommation d’eau potable ainsi que de recyclage des matières résiduelles et de compostage. Dans tous les cas, des processus ont été mis en place pour en assurer le suivi, tout comme des actions visant à amener les occupants de l’édifice à contribuer au succès de ces initiatives.

 

Mesures durables

Le verdissement de l’édifice Louis-Laberge est le fruit de nombreuses mesures. Parmi celles appliquées au fil des dernières années, sinon en voie d’implantation ou à déployer, figurent les suivantes :

  • remplacement des appareils d’éclairage [ampoules incandescentes par des fluocompactes, tubes fluorescents de 32 watts par d’autres de 25 watts…] ;
  • installation d’une nouvelle thermopompe à haute efficacité pour chauffer et climatisation en mi-saison ;
  • remplacement de moteurs pour optimiser l’efficacité énergétique des systèmes de traitement de l’air sur les étages ;
  • installation de compteurs pour assurer un suivi et un contrôle de la consommation de l’énergie et de l’eau potable ;
  • installation d’aérateurs sur la robinetterie ;
  • remplacement de 122 toilettes [13 l/chasse] par d’autres à faible débit [4,8 l/chasse] ;
  • récupération de la quincaillerie architecturale, d’appareils d’éclairage, de tapis, de tuiles acoustiques, de gypse, etc. ;
  • adoption, puis renforcement de normes visant la réduction des déchets de construction lors de projets d’aménagement ;
  • installation de bacs de recyclage multimatière ;
  • recours à des produits nettoyants exempts de COV ;
  • utilisation de matériaux et de produits détenant une certification environnementale reconnue ;
  • élimination progressive du réfrigérant R-22 d’ici 2017 ;
  • installation de sondes de CO2 pour contrôler le débit d’air frais sur les étages ;
  • conception, implantation et exploitation d’un programme de gestion informatisé pour optimiser la maintenance des systèmes CVC ;
  • élaboration d’un plan de communication pour sensibiliser les occupants de l’immeuble à la démarche environnementale ;
  • et autres.