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16 avril 2014
Par Marie- Ève Sirois*

Un concept exploratoire visant à nourrir la ville à même le cadre bâti : le HarvestGreen Project 1.

En 2008, le concept de ferme verticale Harvest Green Project 1 de la firme vancouvéroise Romses Architects obtient une mention honorable à la compétition Form Shift[1]. L’année suivante, le projet rafle la première position d’une autre compétition organisée par la Ville de Vancouver : The 2030 Challenge. Cap sur les fondements et particularités d’une initiative qui sort des sentiers battus. 

« J’ai profité de la première compétition pour formaliser des principes qui m’interpelaient, notamment la production de nourriture à même le cadre bâti », confie l’auteur du concept Scott Romses. Mais Harvest Green Project 1 n’est pas seulement une ferme verticale, c’est aussi un bâtiment à usage mixte, avec des bureaux, des lofts, des commerces et des espaces dédiés à l’éducation. 

Pour cet architecte, il faut réitérer « l’importance culturelle et environnementale de produire de la nourriture localement, et ce, pour la viabilité de nos villes et la santé des citoyens. D’ici 2050, il y aura 3 milliards de personnes de plus à nourrir. L’agriculture traditionnelle ne pourra pas soutenir ce type de demande ». 

Le concept

Le bâtiment est composé, pour la majeure partie, de modules préfabriqués. L’idée est de faciliter la construction, mais aussi le remplacement et le transport des composantes. Bien que chaque ferme verticale doive être adaptée au site et au contexte local, il faut pouvoir construire le tout à partir de modules standardisés et économiques. 

« Il est vrai que l’architecture dessinée revêt un aspect novateur, convient Scott Romses. Par contre, sur le plan technologique, nous sommes prêts à construire ! La lumière artificielle, l’intégration de l’eau de pluie et des eaux grises, c’est bien connu et maîtrisé par les professionnels. Même chose pour les énergies renouvelables [éolien, solaire, géothermie] et la valorisation des biogaz. » Le concept a été pensé pour être autonome sur le plan énergétique, néanmoins les services d’aqueduc et d’égout sont prévus aux plans. 

La vision urbanistique de Scott Romses est axée sur la centralisation de tous les aspects liés à la nourriture. Les lieux de transit sont pour lui l’endroit idéal pour produire, transformer et vendre des denrées. « Le potentiel d’économie énergétique est significatif, dit-il, et il sera à l’origine des premières fermes urbaines. » 

Neuf architectes travaillent au sein de Romses Architects, dont la plupart des projets sont réalisés dans l’Ouest canadien ou en Chine. Jusqu’à présent, la firme a incorporé des éléments du Harvest Green Project 1 à certaines de ses créations, mais il n’y a encore aucun bâtiment comparable construit.


* Marie-Ève Sirois est cofondatrice d’Écobâtiment

[1] Form Shift est une compétition organisée par l’Institut d’architecture de la Colombie-Britannique et la Ville de Vancouver. 

Cinq bénéfices

Les bénéfices liés à l’intégration de l’agriculture au bâtiment :

  • taux de rendement de quatre à six fois plus élevé ;
  • peu de pertes de récoltes causées par les sécheresses, inondations ou organismes nuisibles ;
  • culture biologique sans recours aux pesticides, herbicides ou fertilisants ;
  • voie de réutilisation des eaux grises ;
  • production locale de nourriture.

 

Schéma détaillé

Le Harvest Green Project 1, Image de Romses Architects