CHRONIQUE DE BÂTIMENT DURABLE QUÉBEC
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Les villes forment aujourd’hui un canevas privilégié d’interventions pour mobiliser les citoyens et mettre en place une série de mesures pour cocréer des quartiers plus sains, plus durables et plus résilients.
Le Conseil du bâtiment durable du Canada reconnaît plusieurs programmes visant à aider les communautés à participer au développement de leur ville. Parmi ceux-ci, la certification EcoDistricts est un exemple qui n’a pas encore fait sa marque au Québec, mais qui mérite d’être exploré.
Avancée de deux EcoDistricts
Un EcoDistrict est un quartier voué à la durabilité, dans lequel les résidents et les entreprises acceptent d’adopter des pratiques visant à réduire leur impact sur l’environnement et à améliorer la qualité de vie au sein de leur communauté. Les travaux pour l’EcoDistrict de Rochester, à High Falls, qui sera le premier dans l’État de New York et l’un des premiers de son genre aux États-Unis, ont commencé il y a trois ans.
Soulignons que dans le cadre de ce projet, tous seront invités à participer à la vie communautaire, qu’ils soient des résidents du quartier ou des travailleurs. À titre d’exemple, ils pourront entre autres s’impliquer dans la gestion des matières recyclables ou encore dans l’entretien du jardin communautaire.
Les grandes priorités annoncées pour ce projet sont :
- la réduction de la consommation d’énergie;
- l’accès croissant à la nourriture locale fraîche;
- l’accès à un transport propre et efficace;
- et la réduction des déchets ainsi que l’augmentation du recyclage et du compostage.
Une gestion particulière de ce nouveau quartier permettra d’en réduire l’impact environnemental tout en le rendant plus dynamique et plus convivial.
Si on se déplace en Scandinavie, on découvre le projet d’EcoDistrict Seaport, à Stockholm, mis en œuvre de manière coopérative grâce à l’implication de nombreux acteurs issus de différents secteurs de la ville. Au cœur de la structure administrative du projet, un processus consultatif a permis d’impliquer tous les principaux intervenants-développeurs, services de la Ville, fournisseurs de technologie et bien d’autres.
Selon Thomas Gustafsson, stratège de la durabilité de la Ville, maintenant au Conseil suédois du bâtiment durable : « Nous avons des personnes et des groupes à la Ville de tous les secteurs travaillant sur le projet Seaport. Des personnes du service de la circulation, de l’administration, du développement, de la planification physique, de l’environnement, de la société portuaire, et même d’autres entreprises publiques qui travaillent ensemble dans des groupes de discussion. »
Un groupe de discussion porte sur l’énergie, un autre sur le transport, un sur les bâtiments et les matériaux de construction, etc. Ils font part de leur réflexion aux planificateurs du projet qui, à leur tour, en font la synthèse aux développeurs du district. L’exemple de Stockholm montre clairement que les villes peuvent entamer une transition vers l’accès à l’information de manière transparente avec le public, entre autres par la formation de groupes où les citoyens sont invités à participer.
Sommet des villes résilientes de 2017
À la mi-juillet, un groupe inspirant de maires, de hauts fonctionnaires municipaux et d’experts reconnus se sont réunis à Stowe, dans le Vermont, pour le Sommet des villes résilientes de 2017, une rencontre organisée par la National League of Cities (NLC), l’Urban Land Institute (ULI) et le U.S. Green Building Council (USGBC). Les participants ont discuté de la façon dont les villes peuvent être davantage préparées à faire face aux risques climatiques et ainsi espérer un avenir plus résilient pour leur milieu de vie.
Cette année, les discussions au Sommet ont exposé les enjeux du développement du travail collaboratif, ainsi que l’importance de la concertation dans les projets :
- Les dirigeants locaux doivent être prêts à ré-imaginer leur ville;
- Le financement d’une ville résiliente nécessite des sources de financement innovantes;
- La résilience nécessite une participation et un engagement inclusifs;
- Le secteur public ne peut pas le faire seul, la collaboration du privé est une nécessité.
Les villes se transforment de plus en plus sous l’influence des parties prenantes; elles font appel aux citoyens, aux professionnels et aux chercheurs afin de se (re)construire selon les bonnes pratiques soutenues par des outils reconnus comme EcoDistricts. Plusieurs s’entendent pour bonifier les échanges en abordant de front le sujet de la durabilité urbaine, ce qui impliquera, tôt ou tard, des actions concrètes sur le terrain.
Par Hugo Lafrance, PA LEED BD+C & O+M, PA WELL, et Charlotte Bodnar, PA LEED ND
Hugo Lafrance est directeur de projets, développement durable, chez Lemay, spécialiste des certifications en environnement et en santé pour les projets d’aménagement. Professionnel agréé LEED BD+C & O+M et PA WELL, il agit à titre de président du comité communications pour le Conseil du bâtiment durable du Canada - Québec (CBDCa-Qc).
Charlotte Bodnar est aménagiste en développement durable chez Lemay. Stagiaire à l’Ordre des urbanistes du Québec et PA LEED ND, elle s’intéresse à l’expérience urbaine à l’échelle du piéton et s’implique comme Bâtisseur écologique de l’avenir au sein du Conseil du bâtiment durable du Canada - Québec (CBDCa-Qc).