Une toiture végétale permet de réduire, et de façon très importante selon son type, la consommation d’énergie requise pour climatiser et chauffer un bâtiment. C’est ce qui ressort d’une étude rendue publique, hier, par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CÉUM).
Menée par Sébastien Jacquet, ingénieur en construction écoresponsable, cette étude a comparé la consommation énergétique de la toiture d’un duplex de la rue Jeanne-Mance, au centre-ville, comportant une section de toit conventionnel et deux parties végétalisées en 2005 : l’une irriguée, l’autre sèche.
Les faits saillants qui se dégagent de l’étude se déclinent comme suit :
- le système de toit vert irrigué a montré une performance globale d’environ 10 à 15 % supérieure à celui de la toiture verte non irriguée;
- l’entrée de chaleur reliée au toit dans le bâtiment a été réduite de 99 % sur le toit irrigué et de 91 % sur le toit non irrigué ;
- les pertes de chaleur reliées au toit enregistrées ont été de 38 % (toit irrigué) et de 27 % (toit non irrigué) inférieures à celles relevées du côté de la toiture conventionnelle ;
- la température enregistrée sur la membrane d’étanchéité d’une toiture verte s’est révélée beaucoup plus stable (77 % pour celle irriguée et 66 % pour la sèche) et la température maximale a été réduite du quart par rapport à un toit conventionnel.
Sébastien Jacquet a indiqué que beaucoup d’études avaient été menées à travers le monde pour quantifier la performance énergétique des toitures végétales. « Mais celle-ci, a-t-il précisé, est la première à Montréal et permet de combler un vide de données pour nos conditions climatiques. »
Owen Rose, président du CÉUM, a de son côté indiqué qu’il s’agissait là d’une étape importante pour l’implantation à grande échelle des toits verts. Et qu’il souhaitait que la Ville de Montréal suive l’exemple de plusieurs villes à travers le monde et mette en place des mesures pour en favoriser l'essor, notamment en modifiant sa réglementation pour exiger l’augmentation de la capacité portante des toits sur les nouveaux bâtiments.
« Avec une augmentation du coût très minime, a précisé celui qui est aussi associé de l’atelier d’architecture TauTem, on peut ainsi faciliter l’implantation d’un toit vert ou d’une terrasse verte dans les années qui suivent. »
Soulignons que bien que l’étude ait été centrée sur la toiture d’un bâtiment résidentiel, les constats qui en ressortent peuvent aussi bien, selon Owen Rose, être appliqués à ceux du secteur institutionnel, commercial et industriel.
Consulter l’étude Performance énergétique d’une toiture végétale au centre-ville de Montréal