Le siège social de Gaz Métro

Printemps 2005. Gaz Métro enclenche un important projet de réaménagement fonctionnel à son siège social, dans le Centre-Sud de Montréal. Les travaux, subdivisés en 10 phases, se poursuivent jusqu’au début de l’automne 2007. Évalués globalement à 13,8 millions de dollars, ils visent trois grands objectifs : l’amélioration de la qualité de l’environnement de travail ; le contrôle de la croissance des coûts ; et l’augmentation de la performance énergétique et environnementale des installations de la rue du Havre.

Il faut savoir que le siège social du distributeur gazier est formé de deux bâtiments reliés par un atrium et dont la construction remonte à 1967, pour l’un, et 1984, pour l’autre. Bien que totalisant 100 000 pieds carrés en aires de bureaux, répartis sur cinq planchers, il n’en présentait pas moins des contraintes d’aménagement qui limitaient alors l’ajout de postes de travail.

C’est sans compter que la désuétude des postes de travail rendait à la fois fastidieuse et coûteuse l’installation des outils de bureautique. Ni que les systèmes électromécaniques en place ne répondraient plus aux besoins de Gaz Métro sur les plans du rendement énergétique et du confort des occupants.

Gaz Métro devait non seulement chercher à améliorer l’environnement intérieur de son siège social, mais aussi à augmenter sa capacité d’accueil sans pour autant rogner sur l’espace individuel. En outre, il lui fallait en arriver à limiter l’impact de la reconfiguration de l’espace qui doit être opérée quand surviennent notamment des changements organisationnels.

Ce sont là autant de défis qui auront pu être relevés dans la foulée du projet de réaménagement. Plus particulièrement en réorganisant l’ensemble des postes de travail ; en renouvelant tout le mobilier ; en nivelant les planchers pour uniformiser la hauteur des murs, de manière à permettre le déplacement de nouvelles cloisons amovibles d’un endroit à un autre dans le bâtiment ; en mettant en place des axes d’alimentation en câblage et filage pour les postes de travail ; et en remplaçant les systèmes de chauffage et de climatisation.

« Le plus grand changement aura consisté à déplacer les bureaux fermés de la périphérie vers l’intérieur pour faire place aux bureaux ouverts. En dégageant ainsi l’ensemble des fenêtres, tout le personnel peut désormais bénéficier au maximum de la luminosité naturelle », fait remarquer Bertrand Audy, directeur des immeubles chez Gaz Métro.

Bénéficier de LEED-CI

Dès le départ, les responsables du projet chez Gaz Métro désiraient aligner le projet sur les critères de LEED-CI (CI pour Commercial Interiors). Pourquoi ? Tout simplement parce que l’obtention de cette certification leur apparaissait déjà atteignable compte tenu des solutions qu’ils voulaient appliquer.

« L’écart qu’il y avait entre LEED-CI et nos aspirations était gérable, pour ainsi dire, indique Bertrand Audy. D’autant plus que l’on estimait que nous serions en mesure de respecter nos budgets, qui avaient déjà été approuvés, tout en incorporant l’atteinte de cette certification dans nos objectifs. Comme cette dernière n’était alors pas encore disponible au Canada, nous n’avons pu inscrire le projet au Conseil du bâtiment durable du Canada qu’au début de l’année 2007. »

Des 31 crédits soumis au Conseil du bâtiment durable du Canada en vue de l’obtention du sceau LEED, niveau Argent, 27 ont été accueillis favorablement. La certification a été délivrée le 3 septembre 2010.

Parmi les mesures qui ont été adoptées par Gaz Métro dans le but de se conformer à LEED-CI, mentionnons les suivantes : l’installation de robinetterie avec détecteur de présence ; l’élimination des CFC ; le recours à des matériaux présentant un contenu recyclé ; le recyclage des débris de construction ; l’utilisation de peintures, colles et adhésifs à faible émission de composés organiques volatils ; l’installation de filtres sur les retours d’air durant les travaux ; et, bien sûr, le recours à l’éclairage naturel.

Et les résultats sont au rendez-vous. De dire seulement que Gaz Métro a réduit sa consommation d’eau de 20 %, ses frais de chauffage et de climatisation de quelque 100 000 dollars par an et ses émissions de CO2 de 1 000 tonnes annuellement, suffit vite à s’en convaincre.

Sans surcoûts

Comme prévu, l’adhésion à LEED-CI n’a pas entraîné de déboursés additionnels au fil d’arrivée. Car s’il en a coûté plus cher de répondre à certaines exigences, le respect d’autres critères a permis d’y faire contrepoids.

« En calculant combien il nous en a coûté pour recycler les débris de construction par rapport aux frais qui auraient été encourus si nous les avions expédiés dans un site d’enfouissement, donne en exemple Bertrand Audy, nous avons réalisé une économie de quelque 50 000 dollars. Et rien ne dit que nous aurions abordé cette facette de la gestion du chantier de cette façon si nous n’avions pas été alignés sur LEED. »

Pour le directeur des immeubles chez Gaz Métro, le système LEED s’est sans contredit avéré un précieux outil tout au long du processus de mise en œuvre du projet. « Ce fut une découverte pour nous, explique-t-il, car ça va beaucoup plus loin que mener une démarche environnementale pour le simple plaisir de la chose. Il y a de grands bénéfices à en tirer pour tout le monde. Ça nous amène à un autre niveau, bien au-delà du seul aspect économique d’un projet. »

« Notre alignement sur LEED-CI, conclut-il, nous a certainement permis de réaliser un meilleur projet de réaménagement de notre siège social. »