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21 août 2014
Par Marie-Ève Sirois

Voilà maintenant plus d’un an que le Planétarium Rio Tinto Alcan est en mode opérationnel. Retour sur les concepts étoiles de cet équipement muséal montréalais briguant la certification LEED-NC, niveau Platine.

Avec ses deux lunettes d’aluminium dirigées vers le ciel, le Planétarium Rio Tinto Alcan constitue l’une des nouvelles signatures architecturales du paysage montréalais. Mais au-delà de sa toiture végétalisée, de sa forme audacieuse et de sa luminosité intérieure exceptionnelle pour un tel lieu, il y a là un bâtiment notamment très performant sur le plan éconergétique. 

« S’être raccordé au système géothermique à circuit ouvert du Biodôme, c’est l’un de nos meilleurs coups, indique d’entrée de jeu Jean Bouvrette, ingénieur et chef de section des Services techniques d'Espace pour la vie. Et bien que les suivis systématiques des consommations viennent à peine de commencer, je peux vous dire que la présence du Planétarium est négligeable sur les consommations totales. » 

En fait, comme la géothermie du Biodôme n’était pas au maximum de sa capacité, Espace pour la vie a capitalisé sur les équipements existants en y ajoutant les charges de chauffage et de climatisation du planétarium, évaluées à environ 1/10 de celles du Biodôme. 

Preuve à l’appui, les systèmes d’appoint, constitués d’une chaudière électrique et d’une thermopompe, ne fonctionnent généralement pas. D’ailleurs, lors de l’hiver rigoureux de 2013, le Planétarium a été privé d’électricité pendant 12 heures consécutives. Avec une température extérieure de -30 °C, la température interne du musée de 8 000 mètres carrés n’a baissé que de 2 °C. Notons que le Planétarium possède une enveloppe performante et partiellement enfouie, ce qui lui confère un niveau d’isolation exceptionnel. 

Cette bonne performance énergétique relève aussi du système de récupération de chaleur installé sur l’évacuation principale de l’air vicié. Laurent Laframboise, ingénieur chez Dupras Ledoux, explique : « Nous y avons installé un récupérateur de chaleur massique [Regent Eco par BKM], composé de plaques d’aluminium [alliage 1100]. » Ce type de récupérateur possède une efficacité d’environ 90 % en hiver et de 80 % en été, variant de plus ou moins 5 % selon les conditions. En comparaison, l’efficacité d’une roue thermique oscille plutôt autour de 70 %. 

Sous la rubrique apprentissage, l’architecte Jean-François Julien, associé de Cardin Ramirez Julien, observe que si c’était à refaire, il aurait restreint l’accès à la toiture fraîchement végétalisée au début de la période d’exploitation. « Les gens auraient pu y accéder le jour de l’inauguration... Et peut-être aurions-nous dû la fermer pour une période donnée en ce premier été ? De cette façon, les végétaux auraient eu de meilleures conditions d’enracinement en début de vie. » 

Il faut dire que l’achalandage des lieux lors de l’inauguration et des jours qui ont suivi était au-delà des attentes. L’épaisseur du terreau de cette toiture varie entre 20 et 25 centimètres, sans plus. Et ce, parce que la capacité portante de la surface existante à végétaliser était limitée. Ainsi, avec cette épaisseur, le substrat et les plantes sont moins résistants au piétinement qu’au sol. Reste que le pari de transformer le site en un espace public prisé, et non un simple passage obligé, a été gagné. Tout comme celui de réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain au Parc olympique. 

En ce qui concerne la certification LEED-NC visée, Jean Bouvrette indique que le dossier est officiellement déposé pour analyse au CBDCa depuis le 15 août dernier. L’objectif demeure l’atteinte du niveau Platine. Afin de compléter toutes les étapes de documentation pour la certification, le chef de section des Services techniques d'Espace pour la vie estime qu’une somme représentant environ 3 à 4 % du coût total d’un tel projet doit être dédiée aux frais professionnels associés à ce processus. 

À titre indicatif, le planétarium possède une superficie de 8 000 mètres carrés et il représente un investissement global de 48 millions de dollars. À l’intérieur, on y trouve deux théâtres, trois salles d'animation de 50 places, une salle d'exposition permanente et un café. 

Cinq éléments conceptuels gagnants
  • Enveloppe performante
  • Récupération de chaleur haute efficacité sur l’air vicié
  • Raccordement des réseaux d’eau au système géothermique du Biodôme
  • Pénétration de la lumière naturelle vers l’intérieur du bâtiment
  • Végétalisation du site

 

Équipe du projet
  • Client : Ville de Montréal
  • Architecture : Consortium Cardin Ramirez Julien & AEdifica
  • Aménagements paysagers : Fauteux et associés – Architectes paysagistes
  • Génie structural et civil : SNC-Lavalin
  • Génie électromécanique Dupras Ledoux Ingénieurs
  • Construction : Decarel
  • Consultant LEED : exp