Par Cynthia Bolduc-Guay
Retour sur le premier forum portant sur le carbone intrinsèque des matériaux dans les bâtiments. Impacts et solutions.
Fin février dernier, les professionnels de la construction sensibles à l’impact environnemental des bâtiments se sont donné rendez-vous au Centre des congrès de Québec pour assister à la toute première édition du Forum sur la construction bas carbone et biosourcée.
Présenté par le Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois (Cecobois), cet événement d’envergure aura réuni une brochette d’experts provenant du Québec et de l’international dans le but de partager les meilleures pratiques et les solutions préconisées afin de diminuer l’empreinte carbone intrinsèque des bâtiments.
L’événement s'est déroulé conjointement avec la 10e édition des Conférences Cecobois qui a permis d’apprécier l’intérêt grandissant pour l’utilisation du matériau bois dans la construction non résidentielle, notamment dans les projets publics tels que les écoles et les maisons des aînés ainsi que dans les bâtiments de grande hauteur.
« Les Conférences Cecobois ont été un succès et y ajouter le Forum construction bas carbone et biosourcée y a donné une autre dimension. Cela a démontré qu’il faut se préparer à la décarbonation et à la prise en compte du carbone intrinsèque qui deviendront rapidement des incontournables », s’enthousiasme Louis Poliquin, directeur de Cecobois.
Le carbone intrinsèque sous la loupe
À l’heure des changements climatiques, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont plus que jamais sous la loupe des concepteurs. Et avec l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments dans les dernières années, l’impact généré par le carbone intrinsèque, soit celui généré par les matériaux de construction, commence à attirer davantage l’attention à la fois des professionnels et des autorités réglementaires. En tout, près de 25 % des émissions de GES des bâtiments proviennent du carbone intrinsèque, d’où l’importance d’opter davantage pour des matériaux bas carbone.
Les nombreux participants ont pu prendre connaissance de la perspective européenne en matière de sobriété carbone et bénéficier de l’expertise de professionnels déjà engagés sur cette voie ailleurs au Canada. Ils ont aussi pu s’inspirer de l’exemple des villes de Toronto (Toronto Green Standard) et de Vancouver (Vancouver Building By-Law) qui adoptent des seuils limites pour le carbone intrinsèque des bâtiments.
La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, en a profité pour présenter les différentes mesures de la Politique d’intégration du bois dans la construction servant à soutenir l’utilisation du bois dans les bâtiments et, par la même occasion, à réduire les émissions de GES du secteur de la construction. Parmi celles-ci, des aides financières serviront à mettre en œuvre de nouvelles formations continues adaptées à l’évolution des besoins des intervenants de la chaîne de la construction non résidentielle et multifamiliale en bois ainsi qu’à mieux faire connaître les bénéfices environnementaux de l’utilisation du bois par le stockage à long terme du carbone dans ces produits.
Création d’une base de données
Fort du succès de cette première édition, le Forum sur la construction bas carbone et biosourcée reviendra en 2025 avec une toute nouvelle programmation qui permettra de démocratiser davantage le concept de carbone intrinsèque, de diffuser le savoir-faire et les meilleures pratiques en écoconstruction en plus de favoriser le maillage entre fournisseurs et professionnels de la construction.
Cecobois compte également mettre en place une base de données visant à documenter l’empreinte carbone moyenne des bâtiments. En plus de répertorier l’analyse de cycle de vie des bâtiments, celle-ci comprendra une revue de littérature et le développement d’une feuille de route, en collaboration avec les partenaires membres du Réseau Cecobois.
