La mousse d’aluminium

Qu’elle soit installée à l’intérieur ou à l’extérieur, la mousse d’aluminium ne passe pas inaperçue. Scintillante et texturée, elle attire l’œil. Au Québec, on peut la voir en revêtement extérieur au Planétarium Rio Tinto Alcan, à Montréal, et à l’intérieur du Pavillon universitaire Alouette, à Sept-Îles. Ailleurs au pays, elle est notamment aussi utilisée comme revêtement de murs intérieurs au Centre des congrès de Vancouver. 

Or, la grande majorité des bâtiments incorporant de la mousse d’aluminium sont localisés aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Europe, en Asie, au Moyen-Orient, en Russie ou encore en Australie. Angie Deyannis, gestionnaire pour la société ontarienne Cymat Technologies, explique : « En ce moment, nous faisons affaire avec environ 25 représentants répartis à travers le monde. Mais les marchés du Québec et du reste du Canada demeurent à développer. » 

Le panneau Alusion est façonné à partir d’aluminium en fusion, dans lequel des bulles d’air sont injectées. Lors du refroidissement, de fines particules de céramique permettent de conserver la forme des bulles, ce qui lui confère une apparence unique. En paramétrant divers aspects de la fabrication, la densité et l’épaisseur du matériau peuvent être modifiées. On peut également jouer sur la grosseur et l’ouverture des cellules selon le résultat final désiré. 

Il existe trois déclinaisons du produit : petites, moyennes et grandes cellules. Plus la cellule est petite, plus la densité du produit sera grande. Le poids et la robustesse du matériau sont aussi inversement proportionnels à la taille de la cellule dans le matériau. 

La mousse d’aluminium Alusion est distribuée sous forme de feuille ou en format tridimensionnel. Les dimensions standards d’un panneau sont 2 440 mm x 1 220 mm, pour une épaisseur qui varie entre 12 et 43 millimètres. Toutefois, des formats hors normes sont aussi disponibles sur demande. Selon Angie Deyannis, on peut se procurer le panneau Alusion au coût de 9 à 10 $/pi², si la commande est volumineuse. Autrement, le plus cher des produits coûte environ 22 $/pi². » 

Les marchés

La mousse d’aluminium est destinée tant aux marchés résidentiel, commercial, qu’industriel. Angie Deyannis poursuit : « Notre produit peut même être adapté pour servir dans les industries automobile, militaire, nucléaire, ferroviaire ou navale. » 

Dans le secteur du bâtiment, elle constate que ses panneaux sont spécifiés pour une panoplie d’usages : revêtement pour plancher, mur et plafond, revêtement extérieur, application en découpe décorative sur les murs, ameublement, plafonnier ou encore comptoir. « Ce qui change, indique Angie Deyannis, c’est le mode de fixation et l’enduit de finition, lesquels sont spécifiés par les architectes. » Le seul frein à leur utilisation est qu’ils ne doivent pas servir de matériau structural. 

« Ça fait 20 ans que nous travaillons sur ce projet, note-t-elle. Au début, le panneau n’était pas aussi beau que maintenant ; il était plus sombre. Maintenant, le produit fini contient du carbure de silicium, un plastifiant qui permet d’obtenir la brillance voulue. » Soulignons que le produit est inflammable, résistant aux moisissures et il possède de bonnes propriétés acoustiques. 

* Marie-Ève Sirois est cofondatrice de l’organisme Écobâtiment