Coup d’œil sur un nouveau système de façade ventilée en céramique et sur ses dimensions durables.
À l’automne 2007, la Commission de la construction du Québec (CCQ) procédait à l’acquisition de la propriété montréalaise du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), en vue d’y construire son nouveau siège social – un projet visant la certification LEED-NC, niveau Argent – et d’y reloger son Bureau régional de Montréal (BRM). Dans ce dernier cas, en rénovant et en réaménageant au préalable l’ancien édifice du CRIQ.
La réalisation de ce projet, qui sera achevée en décembre 2011, enjoignait donc à l’équipe de conception d’intégrer deux entités distinctes en un tout cohérent sur le site. Comme de la brique d’argile recouvrait les façades du bâtiment existant, un bâtiment à l’horizontale, le plus simple aurait été d’y recourir également pour le nouvel édifice. Mais ce n’était pas là la solution privilégiée d’entrée de jeu, le siège social étant plus en hauteur (huit étages).
Les concepteurs recherchaient plutôt un parement rappelant la brique, tout en affichant une facture différente. Après avoir regardé plusieurs avenues, ils opteront pour une façade ventilée en céramique. Une première au Québec pour le système retenu, le Kera twin K20, produit par la firme allemande Agrob-Buchtal et distribué par Groupe Carreaux Céragrès.
Marc-André Tellier, chargé de conception pour la firme d’architecture Lemay associés, explique : « Le recours à la céramique permettait l’intégration recherchée au niveau de la matérialité, puisqu’il s’agit également d’un élément de terre, mais avec une approche plus contemporaine demeurant tout aussi noble. En plus, comme il s’agissait d’un système de parement léger, il était approprié pour un bâtiment en hauteur. »
Dimensions écologiques
Le système Kera twin K20 a aussi été retenu en raison de la durabilité de la céramique. En outre, celle-ci est pourvue d’une finition photocatalytique qui la rend hydrophile, ce qui permet de réduire l’entretien et l’usage de produits nettoyants.
Appelé Hydrotect, ce traitement de surface décompose de façon active les moisissures, les champignons et les bactéries dès qu’il est frappé par la lumière. Et ce n’est pas tout : il décompose aussi les gaz d’échappement des automobiles, un atout non négligeable quand on sait que le nouveau siège social de la CCQ longera l’autoroute métropolitaine. « Mille mètres carrés de céramique font l’effet de 70 arbres à ce niveau, soit l’équivalent de 400 arbres dans le cas du projet de la CCQ », souligne Frédéric Mélançon, chef de produits chez Céragrès.
Le recours à la façade ventilée en céramique s’est aussi accompagné de bénéfices environnementaux lorsqu’il a été décidé en cours de route de refaire l’enveloppe du bâtiment du BRM. Et que l’équipe de projet voulait éviter le ralentissement des travaux d’aménagement intérieur afin de respecter l’échéancier.
« L’utilisation du système K20 a permis d’avancer le parement d’au moins trois pouces et d’ajouter l’isolation requise, dit Yanick Casault, directeur de projet chez Lemay associés. Nous avons donc pu refaire l’enveloppe de l’extérieur et, ainsi, optimiser l’efficacité énergétique du bâtiment. »
Le système Kera twin K20 se compose d’un revêtement à joints ouverts, d’une ossature de support en aluminium, d’un espace d’air de ventilation, d’un isolant, d’un système pare-air / étanchéité et d’un mur porteur. Il n’assure pas l’étanchéité de l’enveloppe, son rôle étant de limiter la pénétration d’eau. Les dalles de céramique font 20 mm d’épaisseur et ont une hauteur pouvant aller jusqu’à 500 mm (200 mm dans le cas du projet de la CCQ). Comme elles sont produites par extrusion, elles peuvent être coupées à la longueur désirée.
À la pose, ces profilés sont déposés dans un système d’attache pourvu de crochets. Ce système se décline en deux versions pour répondre à différents critères techniques ou différentes compositions de mur : l’Omega, utilisé pour le siège social de la CCQ, et celui appelé Classique, employé pour le BRM.
