Une nouvelle solution durable pour l’aménagement de surfaces extérieures : des dalles à contenu 100 % recyclé.
Verre, plastique, porcelaine : voilà les trois seuls composants entrant dans la fabrication de dalles écologiques qui seront bientôt mises en marché par Gaudreau Environnement. Une innovation issue de la volonté de l’entreprise de Victoriaville de trouver un nouveau débouché pour des matières résiduelles difficilement recyclables en sol québécois.
La mise au point de cette solution aura requis quatre années de recherche et de développement. L’idée, au départ, était de fabriquer des dalles en recyclant essentiellement le verre de couleurs mixtes de bouteilles de vin provenant de la collecte sélective et en utilisant le plastique de sacs d’épicerie comme liant.
Des morceaux de porcelaine seront cependant intégrés à la recette en cours de route, au moment où Gaudreau Environnement percevra une nouvelle tendance se dessiner à l’horizon : l’envoi d’un volume important de vieilles toilettes à l’enfouissement, au cours des prochaines années, dans la foulée de l’application de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable.
« Notre but, c’est de trouver des moyens permettant de donner une seconde vie aux matières résiduelles pour lesquelles les filières d’écoulement sont restreintes, sinon presque inexistantes », note Réal, Fortin, directeur de la R&D chez Gaudreau Environnement.
Et ce n’est pas une mince tâche. Dans le cas du développement des dalles écologiques, le plus grand défi à relever consistait à amalgamer le verre, la porcelaine et le plastique sans ajouter aucun agent externe. Réal Fortin explique : « Nous voulions éviter d’incorporer au mélange un produit vierge pour stabiliser la matière, ce que nous avons finalement réussi à force d’expérimentation. »
Mise à l’essai
Pour s’assurer de la qualité de son innovation destinée à la conception d’aménagements paysagers, d’allées piétonnes et d’aires de stationnement, Gaudreau Environnement s’est tournée vers le Centre de technologie minérale et de plasturgie du Cégep de Thetford. Au terme des tests biomécaniques effectués par cette tierce partie indépendante, et portant notamment sur le vieillissement, l’usure et la flexibilité, il a été conclu que les nouvelles dalles recyclées étaient aussi résistantes que celles en béton.
Les dalles écologiques ont aussi été mises à l’essai avec succès depuis deux ans dans une aire de repos aménagée dans l’Écoparc industriel de Victoriaville et intégrant également du mobilier urbain fabriqué à partir de plastique recyclé par Cascades Re-Plast. « En plus de les tester dans notre patelin, c’était aussi l’occasion de mettre nos produits en vitrine », note Jonathan Houle, directeur – Amélioration continue et projets spéciaux chez Gaudreau Environnement.
Plusieurs vitrines du genre seront aussi mises en place ailleurs sur le territoire québécois dans les prochains mois. Une entente en ce sens a déjà été conclue avec la Ville de Stoneham, au nord de Québec, et d’autres sont actuellement en voie d’être ficelées avec une dizaine de municipalités.
« Nous leur proposons, de concert avec Cascades, d’aménager des aires de repos qui permettent de mettre nos dalles en valeur et de faire connaître leurs vertus écologiques », indique Jonathan Houle, en précisant que les municipalités étaient aussi appelées à collaborer au développement en continu des produits.
Soulignons que si l’entreprise de Victoriaville spécialisée dans la gestion des matières résiduelles cible au premier chef le marché municipal, elle n’exclut pas le créneau des aménagements commerciaux et institutionnels. La commercialisation des dalles écologiques démarrera sous peu, puis sera suivie de la mise en production à l’automne. La première mouture sera disponible pour la saison 2015.