Nouveau module pour les établissements de santé

Regard sur le nouveau module BOMA BESt conçu spécifiquement pour les établissements du secteur des soins de santé.

Par Benoit Poirier 

Qui dit établissements de soins de santé, dit du même souffle exploitation immobilière particulière. C’est pourquoi BOMA Canada élargissait récemment la portée de son programme BOMA BESt pour tenir compte des réalités avec lesquelles doivent composer leurs administrateurs et exploitants. Et ainsi soutenir leurs efforts visant à réduire l’impact environnemental de leurs installations.

Serge Sévigny, spécialiste de l’immobilier hospitalier et initiateur du nouveau module Santé ! de BOMA BESt, explique : « Lorsqu’on comparait par exemple la consommation d’énergie, un hôpital qui est ouvert 24 heures sur 24 sept jours par semaine allait évidemment consommer beaucoup plus qu’un édifice commercial. On se retrouvait donc pénalisé. Même chose pour la consommation d’eau, pour les déchets et pour le recyclage. »

De fil en aiguilles, celui qui vient de quitter pour la retraite a réussi à convaincre BOMA de développer un module adapté pour le milieu de la santé et de participer à son élaboration. Reconnaissant la complexité de la définition des immeubles, ce nouveau module met l'accent sur la collaboration et les pratiques de gestion intégrées, de même que sur l'amélioration continue.

Projet pilote concluant

Un projet pilote, auquel ont participé une dizaine d’établissements, s’est révélé fort concluant.

Avec le nouveau module Santé !, le pointage est adapté pour l’énergie et pour l’eau puisqu’il y a inévitablement une plus grande consommation dans les établissements de santé. On vérifie le détournement des déchets de l’enfouissement – pas uniquement le papier et le carton –, mais aussi des piles, des ordinateurs et des périphériques. Tout comme des sacs de soluté et des résidus de construction, de rénovation et de démolition.

Concrètement, cela peut notamment se traduire par le remplacement de bouilloires énergivores par des bouilloires à haut rendement. Ou encore par le recours à des lampes à DEL, à des systèmes de ventilation plus efficients, voire à des aliments écologiques et à des pratiques qui minimisent le suremballage. « Le programme tient également compte de la présence d’éléments curatifs. Par exemple, est-ce que les patients ont une vue sur l’extérieur ? Est-ce qu’il y a des jardins [healing gardens] qui contribuent à la guérison des patients ? », souligne Serge Sévigny.

Des liens sur le site du programme (bomabest.com) mènent directement à de l’information sur le module Santé ! et à un guide. Il est aussi possible d’obtenir de l’accompagnement, sans oublier que certaines interventions peuvent être couvertes par des programmes d’aide. Le module peut être instauré graduellement, un bâtiment ou un niveau à la fois.

Serge Sévigny s’attend, tout en demeurant réaliste, à une réponse positive puis à un effet d’entraînement. « On va commencer par marcher avant de courir. Si je peux avoir entre 12 et 20 établissements cette année, je serai très content. J’encourage tout le monde et je souhaite vraiment que ça devienne un incontournable. »