Francis Pilon en collaboration avec Marie-Noëlle Deblois
Vertes, mobiles, abordables… Les minimaisons sur roues, popularisées aux États-Unis pendant la crise immobilière de 2008, ont la cote au Québec. Pour Gabriel Parent-Leblanc, fondateur d'Habitations MicroÉvolution, il s'agit d'un nouveau mode de vie qui est là pour rester.
C’est au printemps 2014 que ce biologiste de formation démarre son entreprise. À cette époque, le concept des minimaisons est encore méconnu au Québec. Sa particularité ? L’adapter au climat d'ici. « C'est primordial, car pratiquement toutes les micromaisons construites dans le monde sont issues du moule américain, où le mouvement a débuté. Nous, on a vraiment fait l’effort de faire quelque chose de différent, adapté au Québec », explique Gabriel Parent-Leblanc.
Accessible et écologique
C'est d'abord pour répondre au besoin d’accessibilité à des habitations de qualité qu’il s'est lancé dans l'aventure des minimaisons. Selon la Fédération des chambres immobilières du Québec, le prix moyen d’une maison unifamiliale dans la province s'élève à 270 283 $. Le montant d'une minimaison familiale, lui, varie entre 35 000 et 60 000 $. « La plupart de nos acheteurs souhaitent accéder à la propriété, mais ne veulent pas s'endetter pour les 25 prochaines années », observe le jeune entrepreneur.
Outre le prix, l'aspect écologique des minimaisons est aussi considéré par les acheteurs. « Plus c'est petit, moins on utilise de matériaux et moins on a de surface à chauffer. L'empreinte écologique est donc nettement plus faible. De plus, tous les matériaux utilisés dans nos constructions ont été choisis en rapport à leur impact environnemental », précise Gabriel Parent-Leblanc, qui a complété une maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke.
D'ailleurs, les minimaisons d'Habitations MicroÉvolution utilisent le bois comme matériel principal. La charpente et le revêtement extérieur sont conçus en épinette, cèdre, pin et contre-plaqué certifiés FSC. Un chauffe-air solaire est intégré dans le mur sud des structures. Ainsi, pour maintenir la température intérieure entre 17 et 25 °C en tout temps durant l'hiver, la facture de chauffage est estimée à 100 $ pour une superficie moyenne de 7,5 mètres carrés. L'utilisation du bois permet également à ces petites habitations de ne peser que 3 700 kg.
Pour l'instant, les minimaisons sur roues semblent principalement séduire les bébés-boumeurs et les jeunes, qui représentent plus de 60 % des acheteurs. Mais les choses pourraient changer rapidement. Gabriel Parent-Leblanc souligne le succès inattendu de la première édition du Festival des minimaisons, qui avait lieu à Lanthier en juillet 2014, preuve de l’émancipation du marché.
« C’est incroyable, on attendait 1 500 personnes. Il y a finalement eu plus de 7 000 visiteurs ! Les gens sont curieux et ils sont prêts à réduire leur superficie habitable pour pouvoir dépenser ailleurs, constate le spécialiste. C’est un peu ça notre slogan : payer moins pour vivre plus. »