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Une requalification s’inspirant de Strasbourg pour Lachine-Est

14 avril 2019

Par Laurent Canigiani

À l’heure où les écoquartiers émergent à travers le Québec, la Ville de Strasbourg accompagnera l’arrondissement de Lachine dans la planification de la requalification du secteur de Lachine-Est.

« Cette collaboration nous permettra d’apprendre de l’expertise de Strasbourg sur les écoquartiers afin de nous en inspirer dans la renaissance de Lachine-Est », a indiqué la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, lors de l’annonce de ce partenariat à l’issue d’un colloque tenu le 14 avril dernier, sous le thème À nous les quartiers.

Soulignons que la revitalisation du secteur de Lachine-Est a fait l’objet de nombreuses réflexions ces derniers temps, notamment sur la possibilité de faire naître un écoquartier sur ce territoire de 63 hectares.  

L’exemple strasbourgeois

Jusqu’en 2018, sept écoquartiers ont vu le jour à Strasbourg, projets derrière lesquels se profilait notamment Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg et président de la commission nationale ÉcoQuartier. Étant l’un des initiateurs du label ÉcoQuartier en France, il est, aujourd’hui, mandaté par le gouvernement français pour poursuivre le déploiement de la démarche dans tous les contextes, renforcer les partenariats locaux, et valoriser les initiatives citoyennes qui transforment les quartiers.

De passage récemment à Montréal, Alain Jund a eu l’occasion, lors de plusieurs conférences, de dresser un portrait réaliste du parcours et des difficultés rencontrées lors de l’élaboration de ce type de quartier. 

Le quartier le <i>Danube</i> est l'un des écoquartiers les plus emblématioques de la ville de Strasbourg ayant entamé la démarche pour acquérir le <i>Label ÉcoQuartier</i> en France - Image de Eurométropole de Strasbourg

Chaque projet a ses particularités par sa forme urbaine et architecturale, mais aussi par sa population et ses représentant politique, expliquait alors en substance le représentant strasbourgeois. « L’engagement et le courage politique sont prépondérant, précisait-il, mais représentent aussi le moyen de rassembler le plus grand nombre de citoyens ne serait-ce que pour briser la résistance aux changements. »

Densité urbaine, place de la voiture (ou plutôt absence de place pour la voiture), espaces communs… les sujets de discorde peuvent être nombreux.  Par exemple, en 2017, l’un des projets pilotes d’écoquartier à Strasbourg, le Danube, avait ambitionné d’interdire le stationnement sur la voie publique, tout en décidant d’un ratio de 0,5 voiture par nouveau logement (en souterrain). De fait, lors des travaux de construction et l’arrivée des premiers habitants, le stationnement sauvage faisait loi et les rues se transformaient en garage à ciel ouvert.

Pourtant, grâce à l’adhésion des habitants et au développement des transport en commun, la place de l’automobile s’est peu à peu réduite. « L’adhésion des habitants est la seule manière pour que les questions de transition écologique ne soient pas identifiées comme des injonctions ou des obligations », concluait Alain Jund.

Exemple français du label ÉcoQuartier

Le 14 décembre 2012, le label national ÉcoQuartier a été officiellement lancé en France avec trois objectifs :

  • encourager des projets d’aménagement durable;
  • garantir la qualité des projets et des réponses  apportées par les acteurs du territoire aux 20 engagements du référentiel ÉcoQuartier (charte indiquant les mesures écologiques encadrant les projets);
  • pérenniser la démarche en faisant levier sur les politiques de développement territorial.

Le processus de labellisation se décline en quatre étapes correspondant aux différents stades du projet : l’idée et la conception, la mise en chantier, la vie de quartier ainsi que l’amélioration continue avec et pour ses usagers.

Le Label ÉcoQuartier a permis le lancement de 570 projets d’écoquartiers sur tout le territoire français. En 2018, 338 projets se trouvaient à l’étape 1, 158 à l’étape 2, 68 à l’étape 3 et 6 à l’étape 4.  

Une future labélisation au Québec ?

Imagine-Lachine-Est a été créé pour « faire participer les habitants quant au devenir de leur quartier, et ce, avant qu’aucun projet ne soit mis sur papier », explique Jean Lefebvre, membre fondateur de cet organisme sans but lucratif. Avec, en ligne de mire, le Label Écoquartier français, l’organisme va plus loin et souhaite que le quartier durable souhaité pour Lachine-Est, dessiné et décidé par les habitants eux-mêmes, devienne un modèle du genre pouvant aboutir sur une certification de l’écoquartier au Québec et, plus largement, au Canada.