Aller au contenu principal
x

Le bâtiment durable, un moteur du développement économique

12 février 2016

L’industrie du bâtiment durable se pose plus que jamais comme un véritable moteur du développement économique au Canada, elle qui y a généré 23,45 milliards de dollars en produit intérieur brut (PIB) et 297 890 emplois à temps plein pour la seule année 2014.

C’est ce qui ressort du rapport Le bâtiment durable au Canada : évaluer les impacts et les opportunités sur les marchés, qui vient d’être rendu public par le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) et The Delphi Group.

Ce rapport conjoint établit également qu’en incluant leurs contributions indirectes et induites, les projets certifiés LEED au Canada de 2005 à 2015 entraîneront une production brute de 128 milliards de dollars sur leur durée de vie et un PIB total de 62,3 milliards. En plus de créer près de 702 000 emplois durant cette même période.

« Ce rapport fait état de l’impressionnante transformation du marché qui s’opère actuellement à la grandeur du pays dans les industries du bâtiment durable et de la durabilité. En quantifiant l’importante valeur économique et la croissance du bâtiment durable et de la certification LEED au Canada, nous démontrons que le bâtiment durable n’est pas seulement bon pour l’environnement, mais qu’il est également bon pour l’économie, indique Thomas Mueller, président et chef de la direction du Conseil du bâtiment durable du Canada.

« Il est clair, poursuit-il, que l’économie actuelle du Canada bénéficierait d’un investissement accru dans le bâtiment durable et les infrastructures durables. Nous croyons qu’une stratégie nationale intersectorielle menée par l’industrie et soutenue par tous les ordres de gouvernement contribuerait à l’accélération de la transition des marchés menant à une économie qui profite de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »

Impacts et conclusions

Élaboré dans le but de soutenir l’accélération de la transformation des marchés vers des bâtiments et des collectivités durables, sains et à haute performance au Canada, le  rapport présente un aperçu de l’état actuel des activités dans l’industrie du bâtiment durable en sol canadien. Parrainé par l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région, il met en relief de nombreux impacts et présente plusieurs conclusions, notamment que :

  • l’Ontario et la Colombie-Britannique affichent les pourcentages les plus élevés d’emplois reliés au bâtiment durable par rapport à l’ensemble de leurs travailleurs, à savoir 2,1 et 1,6 pour cent respectivement, notamment parce que ces provinces ont exercé un plus grand leadership sur le marché et qu’elles ont renforcé les exigences de leurs codes du bâtiment et adopté des politiques du bâtiment durable ;
  • et les entreprises actives dans le segment « construction et métiers spécialisés » représentent la plus grande proportion (55 %) d’employés du bâtiment durable et du PIB au Canada, ce qui correspond à environ 164 445 emplois (environ 13 % de la main-d’œuvre totale du Canada en construction) et 13,13 milliards de dollars de PIB.

Propositions constructives

Le rapport livre également des propositions pour accélérer la croissance de l’industrie et optimiser les opportunités économiques. À savoir :

  • investir en recherche et en innovation. Au Canada, la construction se classe au dernier rang de toutes les industries pour ses dépenses en recherche et développement. Un plus grand soutien des gouvernements fédéral et provinciaux à la recherche et à l’innovation en bâtiment durable favoriserait le développement économique et l’essor des exportations ;
  • éliminer l’écart entre la performance du projet de conception et la performance réelle. L’analyse comparative, l’établissement de rapports et la divulgation des résultats, jumelés à une plus grande normalisation de la modélisation de la performance des bâtiments au Canada, auraient pour effet d’améliorer la performance réelle des bâtiments après l’occupation et d’accroître les avantages pour l’environnement et pour les entreprises ; 
  • soutenir l’éducation et la formation continue dans l’industrie. Le bâtiment durable nécessite une expertise professionnelle et une main-d’œuvre mieux formée. Pour assurer la croissance de l’industrie, il sera essentiel d’investir en éducation et en formation et d’établir des cadres de politiques, de réglementations et de mesures incitatives pour soutenir le renforcement des compétences et l’apprentissage continu ;
  • élaborer des politiques de soutien et des mesures incitatives. Pour assurer la transformation à long terme du marché, il faut réduire l’écart entre les chefs de file qui ont déjà adopté le bâtiment durable et la majorité des intervenants de l’industrie qui ne l’ont pas encore fait. La clé pour y parvenir consiste à instaurer diverses mesures incitatives et options de financement, à adopter des politiques progressistes et à modifier les codes du bâtiment.

« Le Canada est à la veille d’une transition économique et l’industrie du bâtiment durable en sera une partie importante, observe Paul Shorthouse, coauteur du rapport et directeur régional chez Delphi Group. Au fur et à mesure que le paysage politique amorce une transition et que les produits et services à faibles émissions de carbone deviennent la norme, le bâtiment durable offre d’immenses opportunités pour le Canada. Nous espérons que les conclusions du rapport stimuleront l’intérêt envers l’industrie et qu’elles favoriseront un plus grand soutien alors que nous cherchons à diversifier l’économie du Canada et à exploiter pleinement le talent et l’expertise que nous avons dans ce pays. »

Le rapport se fonde sur une vaste recherche de synthèse et une revue de la littérature ; des entrevues réalisées auprès de 35 acteurs de l’industrie et une évaluation des impacts économiques qui quantifie le PIB, les emplois et les forces et capacités de l’industrie.

Source : CBDCa