Par Sandra Soucy
Le US Green Building Council (USGBC) introduit quatre crédits pilotes LEED v4.1 dans la foulée de la pandémie de la COVID-19.
Depuis que la pandémie mondiale de la COVID-19 s’est imposée à nous, il était attendu que des recommandations de bonnes pratiques sanitaires seraient instituées par diverses compétences pour faire face au virus. Porte-étendard du bâtiment durable et soutenant l’effort global de relance pour un avenir meilleur et plus sain, le USGBC dévoilait récemment ses quatre nouveaux crédits pilotes LEED en respect des normes de la santé publique et de l’industrie. Les voici en détail.
Nettoyer et désinfecter les espaces
Ce crédit s’impose comme un incontournable de la mise en place de politiques et de procédures menant à de meilleures pratiques de nettoyage écologique. Des efforts intenses devront être déployés pour la conservation des environnements intérieurs sains et pour le maintien de la sécurité des travailleurs grâce à des pratiques de nettoyage et de désinfection respectueuses de l’environnement. Outre les considérations relatives aux produits, ce crédit exige des procédures et une formation pour le personnel chargé du nettoyage, la sensibilisation des occupants et autres services qui sont sous le contrôle d’une équipe de gestion.
Revenir dans les espaces de travail
Ce crédit met en relief les exigences durables en matière de pratiques exemplaires dans l’exploitation du bâtiment et le comportement des personnes afin que des précautions nécessaires soient prises contre la propagation de la COVID-19. Il prend en compte l’évaluation et la planification active du retour et la mesure des progrès une fois l’espace occupé, avec dans la mire, le respect des meilleures pratiques pour la sécurité et le bien-être de tous. Le crédit s’aligne sur l’outil d’évaluation de la réouverture (Re-occupancy Assessment TOOL) de l’American Institute of Architects (AIA), qui exige une déclaration et une évaluation transparentes des décisions pour encourager l’amélioration continue.
Remise en service du système d’approvisionnement en eau
Ce crédit vise à réduire le risque que les occupants soient exposés à une dégradation de la qualité de l’eau due à la fermeture prolongée du bâtiment. La fermeture d’un bâtiment échelonnée sur plusieurs semaines ou mois entraîne inévitablement une réduction de la consommation d’eau, ce qui peut altérer considérablement la qualité de l’eau potable. Le crédit rend obligatoires l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion de l’eau; la coordination avec les autorités locales responsables de l’eau et de la santé publique; la transmission aux occupants des bâtiments de l’information sur les activités du système d’approvisionnement en eau et les risques associés; et la prise de mesures pour assurer la qualité de l’eau.
Gestion de la qualité de l’air intérieur pendant la COVID-19
Ce crédit, spécifiquement désigné par le USGBC pour répondre aux préoccupations concernant la qualité de l’air intérieur, encourage l’adoption de meilleures pratiques à l’intérieur des bâtiments en période de pandémie afin de minimiser la propagation du virus qui pourrait se déplacer dans l’air. La question concernant la qualité de l’air intérieur et le virus fait l’objet d’un débat puisque très peu de choses sont connues relativement à la transmission de la COVID-19 et aux mesures à prendre pour maintenir une qualité de l’air adéquate afin de limiter la propagation de la maladie. S’appuyant sur les exigences et les crédits existants de LEED en matière de qualité de l’air intérieur, ce crédit veille à ce que les systèmes de qualité de l’air fonctionnent comme prévu et soutient les ajustements temporaires nécessaires au système de ventilation qui peuvent minimiser la propagation de la COVID-19 dans l’air.
Observations de Martin Roy
« La majorité des exigences de ces crédits font partie des bonnes pratiques et devraient être instaurées dans tous les bâtiments, indépendamment du fait qu’ils soient certifiés ou non, observe l’ingénieur Martin Roy, LEED Fellow et président de Martin Roy et associés.
« Toutefois, poursuit-il, il ne faudrait pas que ces crédits prennent la place d’autres préoccupations plus importantes pour l’environnement, par exemple la réduction des gaz à effet de serre et l’impact des matériaux sur l’environnement. Chaque catastrophe apporte son lot de questions sur nos façons de faire. Il faut être prudent dans nos choix et ne pas perdre de vue que les changements climatiques constituent la plus grande catastrophe annoncée. »