Par Rénald Fortier
Le contrôle à distance des immeubles s’impose plus que jamais en cette période de crise sanitaire. Prélude à une tendance appelée à s’accentuer dans l’avenir.
À l’heure où le confinement et la distanciation sociale sont de mise pour limiter la propagation du coronavirus, les immeubles commerciaux, institutionnels et industriels ont pour dénominateur commun d’être désertés au Québec, du moins pour la plupart. Mais il n’empêche que les systèmes de ces bâtiments doivent nécessairement être maintenus en opération pendant la crise. Alors de là à penser que la gestion à distance de leurs équipements électromécaniques se pose comme la solution à privilégier, il n’y a qu’un pas.
Simon Fournier est bien placé pour en parler : il est à la tête d’ACCS, une entreprise spécialisée dans l’intelligence du bâtiment qui a dû interrompre ses activités d’installation – quelque 70 projets – au moment où le Québec a été mis en mode pause, mais dont la division responsable du service, de l’entretien et de l’optimisation continue depuis de s’activer. À distance dans la mesure du possible.
« La maintenance des édifices étant considérée comme essentielle, expose-t-il, notre équipe de service s’affaire donc au quotidien à répondre aux besoins exprimés par des gestionnaires immobiliers. Il s’agit notamment d’ajuster certains paramètres [mise à l’arrêt de la ventilation, abaissement des points de consignes de température…] pour mettre en veille des bâtiments inoccupés afin d’en réduire les coûts d’exploitation, de répondre à des situations d’inconfort dans des immeubles occupés, même si ce n’est qu’en partie, et de veiller à la bonne marche d’équipements critiques tels que ceux de refroidissement, de chauffage ou de ventilation.
« Nous pouvons intervenir huit fois sur dix au moyen de la télégestion, et ainsi limiter le plus possible les déplacements de nos techniciens, en nous connectant à la plateforme de gestion immotique de nos clients, poursuit-il. Cela nous permet d’apporter rapidement les ajustements demandés, ainsi que de détecter et de résoudre des problèmes sur le plan du contrôle des bâtiments ou sur celui du fonctionnement de leurs équipements mécaniques. »
Dans le cas où des membres de l’équipe de service d’ACCS doivent malgré tout être dépêchés sur le terrain pour résoudre un problème, l’entreprise a mis en place une procédure de travail très stricte. Lorsque ses techniciens n’ont d’autre choix que de pénétrer à l’intérieur d’un bâtiment, pour ne citer que cet exemple, ils doivent nécessairement s’assurer d’emprunter le parcours le plus court et le plus sécuritaire pour accéder à la salle mécanique.
Pour Simon Fournier, il ne fait pas de doute que le recours à la télégestion des immeubles continuera de s’accentuer au sortir de la crise de la COVID-19. « De notre côté, dit-il, nous comptons développer des outils qui nous permettront de pousser encore plus avant la gestion à distance des immeubles, notamment en intégrant l’analytique et l’intelligence artificielle. Nous visons ainsi à être en mesure d’intervenir de façon plus préventive, et donc plus rapidement et plus efficacement. »