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Mobilisation durable autour du programme BOMA BESt

Le programme BOMA BESt est sans contredit devenu l’emblème de la gestion environnementale des immeubles au Québec. Retour sur une mobilisation durable.

Par Rénald Fortier

Janvier 2005. Le lancement de Visez vert par BOMA Québec marque le début d’une nouvelle ère : celle de l’exploitation environnementale des immeubles commerciaux et institutionnels. Et d’une transformation du parc immobilier existant qui s’opérera avec toujours plus d’amplitude sous l’impulsion de ce programme d’évaluation et de certification aujourd’hui connu sous l’appellation BOMA BESt (Building Environmental Standards).

C’est que Visez vert, déclinaison francophone du programme Go Green mis sur pied en 2003 en Colombie-Britannique, séduit tout de go les propriétaires et gestionnaires immobiliers désireux d’adopter des pratiques d’exploitation plus durables. À telle enseigne que quelques mois seulement après son lancement, pas moins de 31 édifices reçoivent leur certification, dont la Tour Banque Nationale, le Centre CDP Capital et la Maison de Radio-Canada pour couper court à l’énumération.

Engouement immédiat

« Nos membres étaient prêts à s’engager dans une telle démarche durable, même que plusieurs n’attendaient que ça, raconte Linda Carbone, directrice générale de BOMA Québec. Lors des réunions des associations locales de BOMA Canada, on parlait depuis quelques années déjà de la possibilité de mettre sur pied un programme basé sur les meilleures pratiques de gestion environnementale. Alors quand BOMA BC a lancé Go Green, nous n’avons pas hésité à lui emboîter le pas et nous avons rapidement traduit le programme, avec le soutien d’Hydro-Québec, pour pouvoir l’appliquer ici. »

Elle note au passage que si Visez vert a vite suscité un engouement chez les propriétaires et gestionnaires d’immeubles, c’est aussi parce qu’il a été développé en fonction des réalités qui leur sont propres. Elle précise : « C’est un programme qui a été mis sur pied par l’industrie, qui a décidé de prendre son virage environnemental en main plutôt que d’attendre d’être soumise à une réglementation gouvernementale. Ou encore à des règles du jeu dictées par d’autres intervenants de l’industrie de l’immobilier. »

Approche progressive

Servant à apprivoiser en quelque sorte l’exploitation écologique d’un immeuble et à bâtir des processus de travail à l’interne, Visez vert permet alors aux propriétaires et gestionnaires d’y aller pas à pas en vue d’obtenir une performance environnementale toujours plus grande. L’objectif étant de toujours chercher à s’améliorer, le programme s’adresse à l’ensemble du parc immobilier commercial et institutionnel existant. Et non seulement aux immeubles de prestige.

Le premier pas étant franchi, BOMA Québec accentue ses efforts pour favoriser l’écologisation du parc immobilier commercial et institutionnel existant en lançant Visez vert plus en 2007. Adaptation québécoise du Go Green Plus de BOMA Canada, ce nouveau programme compte quelque 150 questions s’articulant autour d’une vingtaine de critères d’évaluation, incluant les 10 que comporte Visez vert : réduction de la consommation d’énergie et d’eau potable, gestion des déchets de construction, qualité de l’air intérieur, utilisation de matériaux sains et recyclés…

« Fondé sur le logiciel Green Globe, souligne Linda Carbone, le Go Green Plus a été développé par BOMA Toronto. Et encore là, nous avons tout de suite décidé de l’appliquer au Québec parce qu’il permettait aux propriétaires et gestionnaires de pousser plus loin leur démarche environnementale. Parce que contrairement à Visez vert, qui les amenait à prendre des engagements, Visez vert plus comportait un système de pointage et leur permettait de faire du benchmarking. »

De Visez vert à BOMA BESt

L’évolution est alors loin d’être terminée, car Visez vert et Visez vert plus sont réunis en 2009 sous BOMA BESt. Un nouveau programme qui ne cesse d’être bonifié au cours des années qui suivent pour en arriver à la version que l’on connaît aujourd’hui. Et qui offre des modules d’évaluation adaptés pour les immeubles de bureaux, les commerces de détail ouverts, l’industrie légère, les centres commerciaux, les immeubles multirésidentiels et, depuis peu, les établissements de soins de santé.

Linda Carbone n’est pas peu fière de l’adhésion de l’industrie immobilière québécoise au programme. « Les propriétaires et gestionnaires sont très motivés, ils cherchent toujours à faire mieux et veulent innover. À la fin de 2014, nous aurons plus de 500 bâtiments certifiés. Le Québec compte pour 25 % de tous les immeubles ayant obtenu une certification au Canada, ce qui le place au second rang après l’Ontario.

« Mais ce succès ne doit pas nous faire oublier qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, poursuit-elle, notamment auprès des propriétaires de petits immeubles commerciaux parce que le potentiel de leur impact est énorme. Aussi, le programme s’est toujours amélioré depuis 2005 et il faut continuer de le bonifier et de relever les exigences. »

C’est d’ailleurs pourquoi BOMA Canada entreprendra une nouvelle mise à jour du programme en 2015. Chacun des modules fera alors l’objet d’une révision très approfondie.

 

Principales composantes
  • Meilleures pratiques BESt : exigences minimales pour une certification (14 au total)
  • Module d’évaluation BOMA BESt : questionnaires en ligne spécifiques aux types d’immeubles (quelque 75 questions) ; évaluation de la performance et de la gestion environnementales des immeubles
  • Vérification indépendante : visite obligatoire des immeubles évalués, menée par un vérificateur indépendant
Niveaux de certification

Le programme BOMA BESt comporte quatre niveaux de certification, à savoir :

  • niveau 1 : respect de l’ensemble des meilleures pratiques
  • niveau 2 : respect des meilleures pratiques et atteinte d’un pointage de 70 à 79 %
  • niveau 3 : respect des meilleures pratiques et atteinte d’un pointage de 80 à 89 %
  • niveau 4 : respect des meilleures pratiques et atteinte d’un pointage de 90 % et plus