Dans le cadre du colloque portant sur l'urbanisme durable et les villes de demain, qui se déroulait le 22 janvier dernier à Montréal, la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) présentait la conférence Copenhague à l'avant-garde de l'urbanisme durable : le projet de l'écoquartier Nordhavnen.
Réunissant pas moins de 350 participants au Centre Mont-Royal, cette conférence mettait en présence Kiersten Ledgaard, consultante principale pour la Ville et le développement portuaire de Copenhague, et Thomas Leerberg, directeur du marketing et de l'aménagement urbain pour la firme de consultants internationaux NIRAS.
Avec plus de 3,5 millions de mètres carrés à développer, Nordhavnen (le port du Nord) représente le défi urbain par excellence de la capitale danoise et s'inscrit dans la continuité de la reconquête des zones portuaires que la Ville a entreprise dans les années 1990 en réaménageant les quais du centre historique. Plus au sud, ce sont les zones industrielles et portuaires qui ont subi la transformation en quartiers résidentiels ouverts sur le bras de mer et dont l'eau dépolluée favorise les activités nautiques tant prisées par les Danois.
La première phase du développement de Nordhavnen a débuté en 2012 et celles qui suivront s'étaleront sur quelques dizaines d’années avant leur achèvement. Au terme de sa construction, Nordhavnen disposera de 40 000 logements, autant d'emplois, ainsi que maints espaces verts. L'écoquartier sera doté d'une centrale de production d'électricité et de chauffage urbain ainsi que d'un système d'évacuation des eaux qui départage les eaux pluviales propres des eaux contaminées.
Certains concepts, telle l'ouverture des canaux entre les bâtiments, ayant contribué au succès des projets urbains précédents, ont été appliqués, et bien d'autres leçons ont été tirées des aménagements effectués. Le métro, par exemple, n'aura pas attendu la venue des logements avant d'y être construit. Il était primordial que les gens puissent utiliser ce mode de transport avant d'avoir pris l'habitude d'utiliser leur véhicule pour se déplacer. D'ailleurs, une piste cyclable sise sous le métro aérien sillonne le quartier, le vélo étant le mode de locomotion favori des Danois.
À l’avant-garde
L'architecture y tiendra une place de choix avec l'édification de bâtiments emblématiques, tel un immeuble impressionnant en forme de sphère où seront localisés des bureaux et des équipements au rez-de-chaussée. D'anciens silos seront convertis en bureaux, sans parler du bâtiment dessiné en forme d'étoile abritant déjà huit agences des Nations Unies muni de 1 400 panneaux solaires et de 680 places de vélos. Le UN City s'est d'ailleurs vu décerner le prix Green Building par la Commission européenne en 2012 et a également reçu la certification LEED Platine.
Le concept de durabilité fera partie intégrante de tous les aspects du processus et établira de nouvelles normes tant au Danemark qu'à travers le monde. L'approche globale du projet Nordhavnen se veut d'abord un concept holistique qui intégrera tout autant les aspects environnementaux, sociaux qu'économiques. Afin de ce faire, l'outil de certification allemand DGNB (Deutche Gesellschaf fur Nachhaltiges Baven) fut privilégié et adapté pour la réalité danoise. Sa mise en pratique s'effectuera selon 5 catégories englobant 45 critères bien définis.
Avec l'humain au cœur de ses préoccupations, l'ambitieux projet poursuit la tradition danoise en matière de démocratie et de responsabilité et maintient la qualité des environnements urbains afin d'assurer leur qualité de vie et celle des générations futures.
Copenhague fut nommée la Capitale verte d'Europe 2014 par la Commission Européenne pour l'Environnement et compte bien doubler d'efforts afin d'atteindre son objectif de devenir, en 2025, la première capitale neutre en carbone du monde.
Par Sandra Soucy