Les débats entourant l’adoption d’un nouveau plan d’aménagement du territoire dans la région montréalaise ont fait ressortir un enjeu de taille pour assurer le développement viable des communautés urbaines : la pénurie de terrains qui frappent les villes souhaitant attirer de nouveaux résidents sur leur territoire et le défi de la densification, qui constitue encore aujourd’hui la meilleure réponse à apporter à l’étalement urbain.
Le développement des villes québécoises au cours des dernières décennies s’est effectué essentiellement selon un seul mode : celui de la construction toujours un peu plus éloignée des centres-villes. Les nombreux inconvénients de ce mode de développement nous apparaissent aujourd’hui clairement : augmentation des temps de déplacement en voiture, pertes de productivité liées à ces mêmes déplacements, augmentation des coûts de construction et d’entretien des services publics qui s’étendent sans cesse, etc.
« C’est dans cet esprit que l’Institut de développement urbain s’est questionné sur les moyens à mettre en œuvre pour répondre à la volonté des gens de s’installer en ville dans un contexte de pénurie de terrains. Nous avons alors réalisé une étude, avec la firme Ventix, pour documenter le potentiel de développement des terrains contaminés dans huit villes du Québec. Les résultats sont éloquents : il y a encore beaucoup de terrains développables pour répondre aux besoins actuels et futurs, et ce, sans contribuer à l’étalement urbain », a déclaré Me Pierre Paquin, président du comité environnement de l’Institut de développement urbain du Québec et avocat chez Bélanger Sauvé, SCRL.
L’étude réalisée par la firme Ventix démontre que dans les huit villes étudiées (Montréal, Québec, Laval, Gatineau, Longueuil, Trois-Rivières, Shawinigan, La Prairie), sans toucher à une motte de terre cultivable et zonée agricole, il y a un potentiel de développement pour des maisons, des bâtiments multirésidentiels, de bureaux, institutionnels, commerciaux ou industriels, de plus de 50 millions de mètres carrés, ou 5 milliards de pieds carrés, soit l’équivalent de plus de 7 000 terrains de soccer, ou encore 1 million de terrains résidentiels de grandeur moyenne (5 000 pieds carrés).
« Avant de penser à dézoner des terres agricoles situées en périphérie des zones urbanisées et favoriser par le fait même l’étalement urbain, nous croyons à l’IDU-Québec que le gouvernement a intérêt à travailler avec les développeurs pour identifier les meilleurs moyens de développer les terrains contaminés à coût raisonnable et dans l’intérêt de la santé publique », a conclu Me Paquin.
Source : IDU-Québec