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Pour un aménagement et un développement durables du Grand Montréal

7 novembre 2011

Plus d’une vingtaine d’organisations et d’experts interpellés par les enjeux de l’aménagement durable de la métropole ont rendu publique, à la fin de la dernière semaine, une déclaration conjointe concernant le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD).

Alors que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est dans le dernier droit pour finaliser et adopter ce document fondateur d’une vision commune du développement du territoire métropolitain, les signataires tiennent ainsi à rappeler à la CMM et au gouvernement l’importance d’adopter le PMAD dans les délais prescrits par la loi (31 décembre 2011).

« Nous tenons à assurer la CMM et le gouvernement de notre appui dans cette entreprise, tout en les encourageant à faire les dernières bonifications qui permettront au PMAD de freiner l’étalement urbain », a indiqué Karel Mayrand. Le directeur général de la Fondation David Suzuki pour le Québec a rappelé qu’ « une grande majorité d’intervenants aux consultations sur le PMAD ont appuyé la création d’une ceinture verte dans le Grand Montréal. Alors que la région perd chaque année près de 2 % de ses boisés, milieux humides et prairies, la création d’une ceinture verte permettrait de renverser cette triste tendance et de renforcer l’attractivité et la qualité de vie dans le Grand Montréal ».

Les signataires estiment que le PMAD doit être conçu dans une véritable perspective métropolitaine et se garder d’ouvrir la porte à des compromissions qui, municipalité par municipalité, réduiraient la portée concrète de ses orientations.

« Le PMAD doit geler le périmètre métropolitain d’urbanisation et prévoir un moratoire sur le dézonage du territoire agricole jusqu’en 2031, a pour sa part affirmé Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre. Nous saluons d’ailleurs la vision du gouvernement sur l’utilisation du territoire, qui montre quelle importance il attache à cet enjeu. »

L’avis gouvernemental sur le PMAD enjoint notamment à la CMM de « ne pas faire référence à la période transitoire d'au plus cinq ans ainsi qu'au concept de point de rupture et de s'en tenir à son territoire métropolitain défini ».

De son côté, Luc Rabouin, directeur général du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CÉUM), a rappelé que « le PMAD nous offre une occasion unique d’opérer un virage vers un réel développement durable de la région. Pour ce faire, nous devons rompre avec un modèle de développement qui encourage l’étalement urbain car celui-ci entraîne des pressions démesurées sur les finances publiques, les milieux naturels et la santé de la population ».

Pour André Bourassa, président de l’Ordre des architectes du Québec, « le Grand Montréal a beaucoup de retard à rattraper en matière d’aménagement et de mobilité durables. Au fil des dernières décennies, les projets d’aménagement ont grugé des terres agricoles, des écosystèmes et des paysages naturels, et ce, toujours plus loin. Il rappelé que « tout difficile que soit le virage, si nous ne le prenons pas, c’est le mur ! ».

Pour opérer ce virage, la directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Coralie Deny, a fait valoir que « le PMAD doit être renforcé par l’augmentation des seuils de densité fixés, aussi bien en zone TOD (transit oriented development, soit aménagement axé sur le transport en commun) qu’hors zone TOD, et cela, partout sur le territoire. Il faut aussi augmenter à 60 % la part de nouveaux ménages dirigés vers les zones TOD, seule manière de renforcer le transport collectif en rendant la population moins dépendante de l’auto ».

Enfin, le directeur général de Nature Québec, Christian Simard, a affirmé que « c’est à l’État de faire part de sa vision de développement globale, de ses orientations et de ses attentes pour corriger des situations négatives qui perdurent malgré les processus de planification en place ». Pour lui, « un PMAD bonifié selon l’avis gouvernemental contribuera grandement au renversement des tendances ».

Liste des 23 signataires

  • Éric Notebaert, Association canadienne des médecins pour l'environnement
  • Lucie Thibodeau, Association pour la santé publique du Québec
  • Luc Rabouin, Centre d'écologie urbaine de Montréal
  • Nathalie Fortin, Coalition montréalaise des Tables de quartier
  • Gaétan Châteauneuf, Conseil central du Montréal métropolitain-CSN
  • Guy Garand, Conseil régional de l'environnement de Laval
  • Coralie Deny, Conseil régional de l'environnement de Montréal
  • Danielle Casara, Conseil régional FTQ Montréal métropolitain
  • David Hanna, Département d'études urbaines et touristiques, UQÀM
  • Raphaël Fischler, École d’urbanisme, Université McGill
  • Steven Guilbeault, Équiterre
  • Denis Plante, Fédération des coopératives d'habitation intermunicipale du Montréal métropolitain
  • Karel Mayrand, Fondation David Suzuki
  • François Saillant, Front d'action populaire en réaménagement urbain
  • Pierre Brisset, Groupe de recherche urbaine Hochelaga-Maisonneuve
  • Gérard Beaudet, Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal
  • Marie-Odile Trépanier, Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal
  • Dimitri Roussopoulos, Institut de politiques alternatives de Montréal
  • Christian Simard, Nature Québec
  • André Bourassa, Ordre des architectes du Québec
  • Christian Lacasse, Union des producteurs agricoles
  • Suzanne Lareau, Vélo Québec
  • Alexandre Turgeon, Vivre en Ville

Source : CÉUM / Vivre en ville