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Le Prix d’excellence cecobois couronne 11 lauréats

4 juin 2010

C’est à l’occasion d’une soirée de gala tenue au Capitole de Québec, le 2 juin, qu’a été levé le voile sur l’identité des 11 projets lauréats de la première édition du Prix d’excellence cecobois. Les prix ont été attribués aux professionnels, à leurs clients ainsi qu’aux entrepreneurs généraux.

Ce concours, rappelons-le, vise à mettre en lumière des projets utilisant le bois dans l’industrie de la construction non résidentielle. Il est le fruit d’une collaboration avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Ressources naturelles Canada et l’Ordre des architectes du Québec.

Les projets ont été évalués par un jury composé des personnes suivantes : Gilles Brassard, ingénieur, président de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec ; Ian Chodikoff, architecte, rédacteur en chef de Canadian Architect ; Anne Cormier, architecte, directrice de l’École d’architecture de l’Université de Montréal ; et Caroline Frenette, ingénieure, conseillère technique chez cecobois.

Pour chacune des catégories, voici donc les lauréats :

Projet commercial de plus de 600 mètres carrés

  • Critères : respect des besoins et des contraintes du client ; qualité du projet dans son ensemble ; qualité de l’exécution ; conception intégrée ; prise en compte des concepts de développement durable.
  • Lauréat : Édifice Fondaction (Québec)

Inauguré le 11 mai dernier, l'édifice Fondaction à Québec, avec ses six étages et sa structure de colonnes et poutres en bois lamellé-collé, est le plus haut édifice du genre en Amérique du Nord. La réalisation de ce projet a nécessité la déconstruction préalable de deux bâtiments sur le site, dont 94 % des débris ont été récupérés. Ce bâtiment est très efficace sur les plans de la consommation énergétique (réduction de l'ordre de 40 % par rapport au bâtiment de référence du Code modèle national de l'énergie pour les bâtiments), de la consommation en eau potable (réduction de l'ordre de 40 %) et de la résistance thermique (R‑30 pour les murs extérieurs et R‑40 pour la toiture).

En raison du phénomène de substitution des matériaux et de séquestration du carbone, on a pu évaluer que, par sa construction, le bâtiment Fondaction totalise un bénéfice carbone net de 1 350 t de CO2. Ce bénéfice représente l’équivalent de l’utilisation de 270 véhicules automobiles pendant un an. Par ailleurs, son intégration réussie dans le quartier est un apport à la vie urbaine.

Équipe de réalisation : architecture : GHA architecture et développement durable (Gilles Huot) ; architecture – intérieur : Tergos Gestion (Bruno Verge) ; génie structural : BES – Bureau d’études spécialisées inc. (Stéphane Rivest) ; entrepreneur : Pomerleau (Frédéric Fecteau).

Projet institutionnel de moins de 600 mètres carrés

  • Critères : respect des besoins et des contraintes du client ; qualité du projet dans son ensemble ; qualité de l’exécution ; conception intégrée ; prise en compte des concepts de développement durable.
  • Lauréat : Gymnase de l’école Vision (Québec)

Ce projet, commandé par la directrice de l’école Vision, est simple, efficace et il possède un volet environnemental fort. L’architecte du projet a développé un nouveau type de gymnase, tout de bois (structure autant que revêtements extérieur et intérieur en pin et cèdre du Québec), où la mécanique est invisible. Cette utilisation efficace du bois, qui n’est pas conventionnelle pour ce type de bâtiment, met en valeur de nombreuses possibilités de la construction en bois, en plus de ses qualités acoustiques.

Bref, en utilisant des concepts simples, le matériau bois et des produits recyclés, de même que des systèmes mécaniques économiques et propres, l’architecte a su développer un projet esthétique tout en étant économique, écologique et performant sur les plans acoustique et thermique.

Équipe de réalisation : architecture : Claude Guy architecte (Claude Guy) ; génie structural : Genio Experts-Conseils (Kevin Below) ; génie civil : Genio Experts-Conseils (Denis Picard) ; entrepreneur : Groleau développement (Jean-François Groleau).

Projet institutionnel de plus de 600 mètres carrés

  • Critères : respect des besoins et des contraintes du client ; qualité du projet dans son ensemble ; qualité de l’exécution ; conception intégrée ; prise en compte des concepts de développement durable.
  • Lauréat : Pavillon Gene-H.-Kruger (Québec)

Ce bâtiment exemplaire, intégrant une grande variété de produits structuraux et d’apparence en bois, possède un caractère démonstratif fort. Couvrant près de 8 000 mètres carrés, il a une fonction de vitrine puisqu'il met en valeur les différentes utilisations du bois canadien. En effet, l’objectif des architectes était de construire un bâtiment complètement fait en bois qui démontrait une utilisation réelle des produits qui y sont étudiés.

L’emploi de produits locaux a été favorisé afin d’encourager l’économie régionale et pour minimiser la pollution et les coûts associés au transport. Le projet a été réalisé avec la collaboration du Groupe de recherche en ambiances physiques de l’École d’architecture de l'Université Laval pour s’assurer que la dimension « verte » du bâtiment se concrétise dans l’augmentation de l’efficacité énergétique, de même que du côté du confort visuel et physique ainsi que dans le développement de solutions adaptées de contrôle de l’environnement. Son ouverture, sa luminosité et ses aspects bioclimatiques en font un classique dans sa catégorie.

Équipe de réalisation : architecture : ABCP Architecture (André Moisan) ● Laurent Goulard, architecte ; ingénierie : BPR (Dominic Fortin) ; entrepreneur : Pomerleau (Alain Roy) ; consultants : GRAP, Université Laval (Claude Demers et André Potvin).

Projet industriel

  • Critères : respect des besoins et des contraintes du client ; qualité du projet dans son ensemble ; qualité de l’exécution ; conception intégrée ; prise en compte des concepts de développement durable.
  • Lauréat : Agrandissement du centre de tri de Roberval

Ce projet est, pour les concepteurs, une façon de valoriser le bois et de devenir des précurseurs du milieu industriel de la région. Sa simplicité est tout à fait appropriée à l’usage et le projet témoigne de la possibilité d’offrir des volumes de grandes tailles avec des systèmes structuraux en bois. L’utilisation de bois certifié est également le symbole d’une préoccupation de la Régie des matières résiduelles du Lac-Saint-Jean au sujet de la gestion environnementale. Le bois torréfié trouve également une place dans cette construction sobre et efficace. L’agrandissement de ce bâtiment permettra aux industries, commerces et institutions de recycler un plus grand nombre de matières tout en limitant l’impact environnemental du projet par l’utilisation du bois.

Équipe de réalisation : architecture : Anicet Tremblay & Serge Harvey Architectes (Serge Harvey) ● Jean Maltais Architecte (Jean Maltais) ; ingénierie : Gencotech (Germain Côté) ● Groupe Stavibel (Fernando Leblanc-Carrera) ; entrepreneurs : Construction Unibec (Paul Charette) ● Nordic Structures Bois (Mathias Oberholzer).

Aménagement extérieur

  • Critères : respect des besoins et des contraintes du client ; qualité du projet dans son ensemble ; qualité de l’exécution ; conception intégrée ; prise en compte des concepts de développement durable.
  • Lauréat : Danse en ligne, cour des habitations Unity 1 et 2 (Montréal)

Ce jardin de bois permet une liaison fluide entre les bâtiments tout en créant un motif au sol intéressant. Les propriétés naturelles et confortables du bois ont été mises à contribution dans ce projet, ce qui a permis à l’équipe de créer un plancher extérieur de grande dimension, très flexible dans ses usages. Le jardin s’apprécie autour de cette grande terrasse de bois dont jouissent les résidents et les commerçants qui partagent la cour. Le bois est utilisé également dans les bacs de plantations qui se déploient et soulignent la verticalité du lieu. Ce matériau isolant permet un confort thermique et contribue à l’isolation des bacs. L’aménagement permet de profiter judicieusement de la chaleur du bois au sol. Ce jardin de bois crée un motif qui se transforme en plancher de danse et en une multitude de configurations. En clair, ce projet forme une oasis en ville, un lieu distinct des espaces de repos que l’on trouve dans le secteur.

Équipe de réalisation : architecture du paysage : Nippaysage, architectes paysagistes (Michel Langevin) ; entrepreneur : Développement Darcy McGee (Carlo et Frederico Bizzotto).

Concept structural 

  • Critères : qualité des choix et des solutions ; intégration intelligente des systèmes structuraux ; utilisation rationnelle et optimale du matériau bois ; optimisation et souci d’atteindre une performance globale.
  • Lauréat : Édifice Fondaction

Puisqu'il constitue une grande première nord-américaine, le bâtiment comporte certaines prouesses techniques. La charpente de l'immeuble, notamment, a été élaborée de manière à contrer la déformation permanente en dirigeant les charges parallèlement aux fibres de bois. Ceci est accompli en positionnant les colonnes de façon continue d'un niveau à l'autre et en prévoyant un espace soigneusement calculé entre les étages. Cet aspect est d'autant plus important que le revêtement extérieur est constitué d'un mur-rideau en verre qui, en l'absence des mesures appropriées, risquerait d’être affecté par l'effet du fluage.

La mise en place de ce projet, réalisé à la suite de la proposition d’une solution de rechange au Code national du bâtiment, aura une incidence non négligeable sur le milieu de la construction. Ce bâtiment phare fournit la preuve aux professionnels que la construction bois en hauteur est possible. On peut affirmer qu’il s’agit d’une prouesse d’ingénierie.

Concept et détail architectural

  • Critères : qualité du concept architectural ; qualité des détails ; solutions adaptées au matériau bois ; souci d’atteindre une performance globale ; créativité et équilibre visuel.
  • Lauréat (ex æquo) : Agrandissement de la bibliothèque Félix-Leclerc (Québec)

L’utilisation du bois dans ce bâtiment dégage une simplicité appréciable. Il est possible de discerner le contrôle et la maîtrise des forces de ce matériau dans les détails d’installation. Le parti architectural adopté requiert la minceur des assemblages et leurs performances structurales. Ainsi, le bois lamellé-collé a été utilisé pour ses propriétés mécaniques et a permis d’exprimer une finesse structurale en toiture. La minceur du pontage donne une légèreté à la toiture en avancée, qui est perceptible de plusieurs points de vue. La volonté des concepteurs a été de faire participer la structure à l’expression architecturale des intérieurs, le pontage de bois conférant aux espaces sa chaleur. De plus, la firme a su mettre à profit les qualités d’isolation acoustique du bois, un matériau de choix dans cet environnement calme.

Équipe de réalisation : architecture : Anne Carrier Architecte (Anne Carrier) ; ingénierie : EMS (Gino Pelletier) ; entrepreneur : Les Constructions Pierre Blouin (Dominic Vaillancourt).

  • Lauréat (ex æquo) : Pavillon Gene-H.-Kruger

Tout en développant un pavillon démontrant efficacement les technologies du bois canadien, les architectes ont su créer un bâtiment qui s’intègre parfaitement au campus, notamment par l’utilisation d’un bois teint gris et non aplani, analogie de l’écorce d’un arbre. À l’intérieur de cette écorce, le dosage efficace de plusieurs types de produits en bois donne une ambiance chaleureuse à l’ensemble, sans le rendre visuellement encombré.

Parmi les innovations intégrées à ce projet, on trouve la construction à partir de matériaux non polluants, non toxiques, renouvelables et recyclés, intégrant une approche bioclimatique, la réduction de la consommation énergétique d'au moins 22 % par rapport à un bâtiment de dimensions semblables en béton ainsi que la réduction de la consommation d’eau potable à l’aide d’un réseau sanitaire à faible débit. On peut y apprécier la grande présence de lumière naturelle, l’ouverture des différents niveaux ainsi que le souci du confort des usagers.

Revêtements intérieurs

  • Critères : qualité esthétique ; équilibre visuel ; audace et inventivité ; mise en valeur du bois ou des essences ; usage adapté et intégration harmonieuse.
  • Lauréat : Pavillon de la Jamaïque (Montréal)

Ce projet démontre un mariage réussi entre les éléments nouveaux et restaurés. Poussée par la volonté de conserver et de redonner ses lettres de noblesse à l’un des rares bâtiments restants de l’Exposition universelle de Montréal en 1967, la Société du parc Jean-Drapeau a lancé un projet de réfection du Pavillon de la Jamaïque en janvier 2007, dont le chantier s’est terminé en janvier dernier.

Ce projet démontre une utilisation efficace de nouveaux produits de bois, notamment le comptoir-bar, le toit et des éléments de bois restaurés, la structure de la toiture, le plancher de la grande salle et les mains courantes. En effet, un grand travail de recherche a été effectué dans le but de reconstituer et de magnifier les éléments de bois d’origine. Les différents tons et textures de bois utilisés créent un ensemble architectural dont l’ambiance est chaleureuse et invitante, tout en conservant une certaine sobriété qui confère au Pavillon une notoriété incontestée.

Équipe de réalisation : architecture : Réal Paul architecte (Réal Paul et Pierina Saia) ; génie structural : Calculatec (Alain Mousseau).

Solutions innovantes

  • Critères : qualité de la solution ; impact et ampleur de la solution ; inventivité, créativité ; adaptabilité ; apport aux techniques constructives existantes.
  • Lauréat : Hôtel Inukjuak et ses variantes (Inukjuak)

Le Nunavik est un vaste territoire dont l’isolement géographique constitue un défi pour tout nouveau projet de construction. La rigueur du climat constitue un autre enjeu majeur qui a été considéré de façon adéquate dans ce projet bois.

Les composantes préfabriquées ont été conçues de façon à être acheminées par bateau pour la construction de cinq hôtels de tailles variables. Ce projet fait office de prototype en mettant de l’avant une technique de construction mixte qui fait appel, d’une part, à la préfabrication pour les murs extérieurs en panneau et les fermes de toit et, d’autre part, à la construction sur place des planchers, cloisons et revêtements. Le développement d’un système de construction par préfabrication demande une maximisation de la standardisation des composantes et offre la possibilité d’effectuer facilement un agrandissement dans le futur. La préfabrication, jumelée à la construction sur place, amène une construction rapide tout en offrant de l’emploi localement. Il en résulte une famille de bâtiments fonctionnels et économiques, facilement reconnaissables par leurs formes et leurs couleurs distinctes. 

Équipe de réalisation : architecture : Marc Blouin, architecte (Marc Blouin, Didier Heckel, Philippe Nolet et Julie Marchand) ; ingénierie : Équation groupe-conseil (Jean Roberge, Marc Desbiens et Renaud Lapointe) ; entrepreneur : FCNQ Construction (Luc Bourassa et Éric Dubois).

Développement durable

  • Critères : qualité, ampleur et originalité des choix et des solutions retenus pour réduire l’empreinte environnementale du bâtiment à tous les égards.
  • Lauréat : Centre d'interprétation des énergies renouvelables de Richelieu

L’utilisation du bois s’inscrit dans la philosophie de développement durable inhérente à la réalisation de ce projet visant à sensibiliser la communauté aux technologies renouvelables et à  l’importance d’une approche respectueuse de l’environnement.

Ce projet représente la volonté des décideurs de mettre en place une école où les interventions, basées sur l’expérimentation et la découverte, deviennent la priorité. Le concept demandé devait assurer, tant lors de  la conception qu’au moment de la réalisation, une sensibilisation des usagers au respect de l’environnement. Le choix d’une construction bois s’est fait de façon naturelle. Ce bâtiment a été réalisé partiellement par des dons de services et de matériaux, mettant ainsi en avant le principe social du développement durable. Parmi les objectifs spécifiques de ce projet, mentionnons la création d’un laboratoire d’exploration lié à l’environnement et la mise en place d’un lieu pour les séminaires liés aux énergies alternatives, dont la valorisation de la biomasse. Le bois s’inscrit donc dans la démarche de promotion d’un virage durable lié au bâtiment même.

Équipe de réalisation : architecture : Hubert Chamberland architecte urbaniste (Hubert Chamberland) ; ingénierie : Gauthier Consultants (Jimmy Gauthier) ; entrepreneur : Constructions Martin Bellavance (Martin Bellavance).

Prix Coalition BOIS Québec

  • Critères : détermination marquée, par des actions et des engagements, à soutenir l'utilisation accrue du bois dans la construction non résidentielle.
  • Lauréat : Les Jardins de Métis et son directeur Alexander Reford (Grand-Métis)

Situés dans la région du Bas-Saint-Laurent, Les Jardins de Métis démontrent, depuis plus de 120 ans, un engagement sans borne renouvelé envers le matériau bois, que ce soit en vertu de ses propriétés structurelles, esthétiques ou écologiques. Directeur depuis 1995, date à laquelle sa famille a racheté cet incontournable lieu historique du Bas-Saint-Laurent, Alexander Reford, l’arrière petit-fils de la fondatrice Elsie Reford, est un visionnaire convaincu de l’importance et de la pertinence d’utiliser le matériau bois.

C’est sous sa direction que deux importants projets de rénovation et de construction de bâtiments en bois ont vu le jour. Solidement implanté dans sa communauté, M. Reford a eu le souci de mettre en valeur les produits du bois de la région et le savoir-faire des artisans locaux. De 2002 à 2008, en s’inspirant d’images et de plans de documents d’archives, Les Jardins de Métis ont procédé à la restauration complète de la Villa Estevan, construite en 1887. Ce bâtiment admirable, qui sert aujourd’hui à la fois de musée, de salle d’exposition et de salle à manger, a donc subi une cure de rajeunissement guidée par la mise en valeur des traits chaleureux du matériau bois et accomplie dans le respect des particularités architecturales d’autrefois.

Par ailleurs, M. Reford a été aussi précurseur de la valorisation contemporaine du matériau bois lors de la construction d’un nouveau pavillon d’accueil à vocation multidisciplinaire en 2003. L’association des Jardins de Métis au collectif d’architectes de l’Atelier In Situ, a notamment permis de matérialiser leur souci d’intégration de ce bâtiment avec le milieu, en épousant les contours de la nature environnante. Ce lieu historique, qui conjugue les styles, entre le patrimonial et le contemporain, est l’exemple parfait d’un site où la beauté de la nature se mêle à une utilisation harmonieuse du bois dans la construction.

Source : cecobois