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Le pavillon vert du MNBAQ ouvrira ses portes en 2014

9 novembre 2011

Par Michel De Smet

La construction du nouveau pavillon du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) va bon train. Les travaux ont débuté au printemps 2011 par la démolition du couvent qui faisait partie du monastère des Dominicains. Cette première phase du chantier a été effectuée par l'entrepreneur général Tro-Chaînes. Depuis la mi-août dernière, la firme Construction Raoul Pelletier a pris le relais en réalisant sur le site des travaux d'excavation et de décontamination qui prendront fin à la mi-décembre cette année.

« Actuellement, nous en sommes à la rédaction du dossier d'affaires final, comme la loi l'exige pour des projets de cette nature, que nous allons soumettre aux instances gouvernementales au début de novembre prochain. Il nous restera à attendre l'approbation du Conseil des ministres prévue le 29 février 2012 pour entreprendre la construction proprement dite », explique Richard Hébert, directeur du projet d'agrandissement du MNBAQ.

Le musée devrait ensuite aller en appel d'offres pour recruter l'entrepreneur général au début de mars 2012 et les travaux de construction du pavillon pourraient dès lors commencer en mai 2012 pour se terminer au début de l'été 2014, ce qui permettra l’ouverture officielle du nouveau pavillon à l'automne de la même année.

Design architectural audacieux

Le consortium d'architectes Office of Metropolitan Architecture (OMA), dont le siège social est situé aux Pays-Bas, et Provencher Roy et Associés, de Montréal, a été sélectionné en mars 2010, après un long processus de concours qui a débuté en juin 2009 alors que 108 firmes provenant de 19 pays ont manifesté leur intérêt pour la réalisation de ce projet. Le concours a été organisé sous l'égide du gouvernement du Québec et de l'Ordre des architectes du Québec (OAQ).

Par la suite, la direction du musée a lancé un appel d'offres pour le choix des firmes de génie qui s'est  soldé en novembre 2010 par l'octroi des travaux en électricité et mécanique à la firme Bouthillette Parizeau. Par ailleurs, le consortium BPR et SNC-Lavalin a hérité de la partie génie civil et structure, et exp, anciennement Teknika HBA, a été choisie pour assumer les travaux de génie environnemental et développement durable.

Le nouveau pavillon, d'une superficie totale de 3 824 mètres carrés, comportera un sous-sol qui abritera notamment un auditorium, un rez-de-chaussée qui sera réservé à l'accueil des visiteurs et aura une cafétéria ainsi qu'un vaste hall d'entrée. Les étages supérieurs seront occupés par des salles d'exposition. L'ensemble se distingue par d'immenses vitrages et très peu d'éléments structuraux afin de contribuer à la transparence et à l'effet de légèreté recherché.

« La grande particularité de la façade, c'est que chaque étage est disposé en décalé par rapport au rez-de-chaussée, de sorte que le dernier niveau s'avance généreusement vers Grande-Allée qui borde le nouveau pavillon, indique Richard Hébert. Comme le concept architectural ne prévoit pas de colonnes pour supporter cette partie qui déborde d'environ 20 mètres le rez-de-chaussée, ce sera tout un défi pour les ingénieurs de structure qui devront prévoir des poutrelles particulièrement costaudes pour supporter cette portion de l'édifice. »

Quant à l'arrière du bâtiment, il sera bordé par le parc des Champs-de-Bataille. Il est à noter que, de l'ensemble du monastère des Dominicains, seul le couvent qui ne présente pas de valeur patrimoniale fait l'objet d'une démolition. En revanche, le projet préservera le presbytère qui sera intégré au nouveau pavillon, l'église attenante ne faisant pas partie du projet muséal demeure une propriété privée. Un tunnel sera également construit afin de relier le nouveau pavillon aux autres composantes du MNBAQ.

Un bâtiment LEED

Pour décrocher les mandats de design architectural, les firmes qui ont déposé leur candidature devaient s'engager à réaliser un projet LEED. « Le LEED Argent est peut-être à notre portée, mais il faut dire qu'il est très difficile pour un projet de ce type de décrocher la certification. De fait, un musée requiert des conditions d'humidité et de climatisation qui ne sont pas toujours compatibles avec la certification », souligne Richard Hébert. Pour l'heure, il est acquis que le nouvel édifice comprendra plusieurs mesures éconergétiques ainsi qu'un toit vert, mais pas de géothermie.

Le nouvel édifice dispose d'une enveloppe budgétaire de 90 millions $. Les gouvernements fédéral et provincial apportent chacun 33,7 millions $ alors que la Ville de Québec ajoute 5 millions $ à l'enveloppe budgétaire. Quant à la contribution du MNBAQ, elle se chiffre à 22,6 millions $. Il y a un an, la Fondation du musée a lancé une campagne de financement dans le but de récolter 32,6 millions $. « Nous voulons nous constituer une petite réserve de 15 millions $ pour l'enrichissement futur de nos collections et le développement de nouvelles activités culturelles. Présentement, nous avons déjà atteint plus de 60 % de notre objectif financier », indique Katherine Noreau, chef du service des communications du MNBAQ.