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Des concepts étudiants pour répondre aux défis en développement durable

7 mai 2014

Marie-Noëlle Deblois

Dans le cadre de l’exposition des finissants de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, qui s'est tenue du 1er au 3 mai au sein des ateliers de la Faculté, plus de 200 projets ont été présentés. L’événement, qui en était à sa 21e édition, regroupait sous un même toit les projets des finissants en architecture, en architecture de paysage, en design industriel, en design d’intérieur, en design de jeux et en urbanisme. 

L'exposition permettait de mieux comprendre les enjeux auxquels sont confrontées ces disciplines et de découvrir l’étendue et la portée des différentes pratiques. Parmi ces projets, de nombreuses initiatives incarnent les réponses des professionnels de demain aux défis actuels en matière d'aménagement durable.

 

Affranchir Chameran-Lebeau de ses contraintes pour le réinventer

Affranchir Chameran-Lebeau de ses contraintes pour le réinventer - Projet de Marc-André Fortin et Katya Saunier

Par Marc-André Fortin et Katya Saunier, maîtrise en urbanisme

En 2012, l'arrondissement Saint-Laurent met en place une démarche de revitalisation urbaine intégrée (RUI) pour le secteur Chameran-Lebeau, qui souffre d’une vulnérabilité socioéconomique. Regroupant des usages industriels et résidentiels, le secteur jouit tout de même d'un emplacement privilégié ceinturé par deux autoroutes, soit la 15 au nord et la Métropolitaine à l’est, ainsi que de la présence d'une gare de train.

Affranchir Chameran-Lebeau de ses contraintes pour le réinventer - Projet de Marc-André Fortin et Katya Saunier

Inspiré par cette démarche, le projet propose des stratégies de réhabilitation urbaine, incluant entre autres une plus grande densification, le redéveloppement de certains secteurs, l'aménagement d'une trame verte et l'intégration des principes de symbiose industrielle.

La symbiose industrielle consiste en un réseau d’entreprises et de collectivités reliées entre elles par des échanges de matières, d’eau ou d’énergie. Les rejets des uns peuvent ainsi se substituer aux matières premières des autres. Le secteur présente toutes les conditions requises pour en faire une zone industrielle modèle dans le respect de l'environnement et des infrastructures déjà en place. Un aménagement qui pourrait servir d’exemple et apporter une nouvelle visibilité à l'arrondissement.

 

Immersion : Conservation et valorisation de l’archipel de Carignan

Immersion - Conservation et valorisation de l’archipel de Carignan - Projet de Catherine Breton, Jessica Demers et Maude Loiselle

Par Catherine Breton, Jessica Demers et Maude Loiselle, baccalauréat en architecture de paysage

Les 6,5 hectares de milieux naturels restant sur l’archipel de Carignan se concentrent majoritairement dans la partie centrale de l’île Goyer, sur l’île au Foin, ainsi que sur l’île Gareau. Ces secteurs font actuellement face à de nombreuses pressions immobilières. Or, ces îles possèdent des écosystèmes uniques grandement biodiversifiés, qui agissent entre autres comme zone tampon lors des fortes crues printanières qui inondent déjà gravement les secteurs résidentiels existants. 

Immersion - Conservation et valorisation de l’archipel de Carignan - Projet de Par Catherine Breton, Jessica Demers et Maude Loiselle

Afin d'assurer la protection de ces milieux, les étudiantes suggèrent la mise en place d’un circuit écotouristique qui relierait l’archipel de Carignan avec les autres pôles environnants. Le projet planifie la mise en place de sentiers pédestres avec différents éléments d’interprétation tout au long du parcours pour sensibiliser et éduquer la population. Ces sentiers seraient aménagés autour d'un pôle d’accueil multifonctionnel, agissant comme espace d'information et de rassemblement sur l'île Goyer, devenant le point de départ au déploiement d’une programmation récréative extensive (sentiers balisés nautiques, pédestres et cyclables) parcourant les milieux naturels de l'archipel.

 

Valorisation du verre récupéré au Québec

Valorisation du verre récupéré au Québec - Projet de Élizabeth Moreau

Par Élizabeth Moreau, baccalauréat en design industriel

Au Québec, on récupère 82 % des 164 000 tonnes de verre générées annuellement. Depuis 2008, la valeur du verre récupéré chute à une vitesse fulgurante. Incapables de rentabiliser leurs activités, les conditionneurs de verre ferment leurs portes. Comment pourrions-nous revaloriser le verre au Québec ? 

Valorisation du verre récupéré au Québec - Projet de Élizabeth Moreau

Inspiré par l’équipe de recherche d’Arezki Tagnit-Hamou de l’Université de Sherbrooke sur l’intégration du verre micronisé au béton, le projet propose une série d’applications à ce nouveau matériau composite aux propriétés impressionnantes : écrans acoustiques, écrans visuels, ainsi qu’un système de circulation adaptable aux besoins des municipalités.

L’utilisation de ce nouveau béton permettrait de faire la promotion de l’esprit innovateur québécois, diminuerait les impacts environnementaux et jouerait un rôle de sensibilisation. La valorisation du verre récupéré peut donc être accomplie par son intégration dans le béton sous différentes formes.

 

Présence à Kitcisakik

Présence à Kitcisakik - Projet de Raphaël Tibodeau

Par Raphaël Thibodeau, maîtrise en architecture

Kitcisakik est une petite communauté algonquine du Québec située dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue. Son parc immobilier se compose d' unités d’habitation sans accès aux services d’aqueduc et d’égout. 

Le point de départ de ce projet réside dans le rôle de l'architecte qui intervient au sein d'une communauté étrangère. L'angle d'approche est de considérer toute communauté comme étant un groupe uni autour d'un certain consensus, d'un système de valeurs et d'une histoire collective. 

Présence à Kitcisakik - Projet de Raphaël Tibodeau

Dans ce contexte, le rôle de l'architecte est celui de saisir cette histoire et de proposer des espaces qui racontent et participent à l'émergence de ces valeurs et de ce récit. Ici, l'aménagement doit favoriser l'ancrage au territoire, l'autonomie énergétique et l'autonomie alimentaire. Le développement durable est vu en tant que projet collectif. Comme dans toute communauté isolée, l'équilibre social de Kitcisakik demeure fragile, le projet propose donc une vision humaine de l'architecture, un hommage à l'identité amérindienne moderne.