La modélisation des données du bâtiment ouvre de nouveaux horizons en matière d’optimisation énergétique.
La modélisation des données du bâtiment, mieux connue sous l’abréviation anglaise de BIM (Building Information Modeling) est une véritable révolution en ce qu’elle permet de coupler les logiciels de conception aux logiciels d’analyse pour visualiser et comparer les options.
L’approche présentée dans le troisième fascicule du guide de TEQ sur la conception d’un bâtiment performant, appelée BIM collaboratif, intègre l’outil BIM à la conception intégrée. Deux études de cas sont analysées et deux méthodes d’optimisation énergétique sont proposées, soit l’utilisation de BIM pour l’extraction de données et la simulation dans le plan de gestion BIM.
BIM est à la fois un processus et un outil de modélisation qui permet de produire une représentation tridimensionnelle du bâtiment à l’aide d’objets intelligents et paramétrés, une véritable révolution dans la conception du bâtiment et dans la gestion de son cycle de vie. BIM ouvre la voie à l’optimisation continue du bâtiment, de sa planification à son exploitation.
C’est une plateforme de gestion intégrée de production et d’échanges d’informations entre les acteurs d’un projet. Dans un mode traditionnel, chacun des acteurs utilise une série de logiciels différents selon sa spécialité. Comme ces logiciels ne communiquent pas entre eux, les problèmes d’interopérabilité donnent lieu à de nombreuses opérations manuelles d’extraction et d’entrée de données.
Le but de BIM est de résoudre ce problème, soit en centralisant les données, soit en créant des passerelles entre les logiciels pour qu’ils soient interopérables.
Les technologies BIM disponibles sur le marché ne correspondent pas encore à ce qui est décrit dans la figure présentée. Ces technologies ne sont pas rattachées à une base d’information centrale, c’est plutôt le concept d’interopérabilité entre les différents logiciels spécialisés qui s’applique.
Le principe utilisé par les éditeurs de logiciels est d’adopter un protocole commun, l’Industry Foundation Class (IFC), un format de fichier standardisé qui permet d’échanger de l’information entre les logiciels. La maquette numérique de l’architecte n’est pas conçue pour être utilisée pour la simulation énergétique.
L’adaptation des plans d’architecture selon les standards de la mécanique est une étape importante dans le processus. Pour être compatibles avec les logiciels de simulation, ils doivent généralement faire l’objet d’une simplification et d’une mise à niveau.
Le mode de réalisation traditionnel, qui consiste à définir le résultat et à chercher à l’obtenir au plus bas coût possible, s’avère l’approche la moins économique, tout en donnant un produit sous-optimal en matière de qualité et de performance. Dans les approches intégrées, on inverse le processus pour rechercher une optimisation continue dans la conception et la construction. Les contrats relationnels, mieux adaptés à ces modes de réalisation, sont encore peu répandus au Canada.
Entre-temps, on suggère de joindre aux contrats traditionnels un addenda qui porte sur le volet BIM. L’Institut pour la modélisation des données du bâtiment du Canada (IBC) publie une version française de cet addenda.
BIM ouvre de nouveaux horizons en matière d’optimisation énergétique, cependant les outils ne permettent pas encore d’en tirer tous les avantages. Il offre aussi des perspectives prometteuses en matière de mise en service et d’exploitation.