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Efficacité énergétique : revoir les modes d'attribution de contrats

19 février 2015

Lors de sa participation à la table de consultation sur l’efficacité et l’innovation énergétiques organisée par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, André Rochette, président d’Ecosystem et expert invité, a souligné l’importance de faire une plus grande place à l’efficacité énergétique des bâtiments dans la future politique énergétique du Québec. Le bâti représente un potentiel d’amélioration énergétique : les édifices visés par les projets d’Ecosystem ont vu leur consommation baisser du tiers, en moyenne.

Il recommande de généraliser l’usage d’un modèle contractuel qui aligne les intérêts des partis et favorise les projets d’efficacité énergétique les plus performants. Ce modèle existe au Québec, c’est celui des entreprises de service éconergétique (ESE). Le contrat liant un client à une ESE garantit les économies d’énergie et la rémunération des professionnels dépend de la performance énergétique du projet. C’est là que les intérêts s’alignent : les cibles d’un projet sont identiques pour le client et pour l’ESE. Selon André Rochette, ce modèle – qui se distancie du modèle traditionnel avantageant le plus bas soumissionnaire aux dépens de celui qui offre le meilleur projet – devrait être étendu à l’industrie de la construction et de la rénovation. Le bâti québécois serait alors être plus efficace, moins polluant et moins cher à exploiter.

Des subventions basées sur les résultats

André Rochette a profité de son allocution pour inviter le gouvernement québécois à remodeler les programmes de subvention. Les incitatifs financiers devraient être basés sur les résultats qu’un projet d’efficacité énergétique engendre, non sur des technologies particulières. Par exemple, une subvention soutenant l’implantation d’un champ géothermique rate son but si c’est une autre mesure qui donne de meilleurs résultats énergétiques. Les programmes de subvention, en plus d’être durables dans le temps, devraient être combinés à des possibilités de financement.

Adapter les recommandations de l’AIE, augmenter les prix de l’énergie

Par ailleurs, monsieur Rochette estime que le gouvernement n’a pas à réinventer la roue pour fixer des objectifs clairs en termes d’efficacité énergétique des bâtiments et pour mettre sur pied des outils qui transformeront le marché : l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a dressé une liste de cinq recommandations qui devraient être adaptées pour le Québec.

« L’énergie n’est pas assez chère au Québec », a lancé André Rochette à la fin de sa présentation. Des coûts plus élevés changeraient les comportements, les habitudes de construction et de rénovation et forceraient le Québec à gérer de manière plus responsable sa consommation énergétique.