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8 novembre 2016
Par Marie-Noëlle Deblois

Un concept architectural offrant un équilibre entre les contraintes climatiques externes et les contraintes de performances internes.

La plupart des infrastructures sportives et récréatives sont conçues sans tenir compte de l’activité qui y sera pratiquée et de leur intégration au site. C’est ce constat qui servira de point de départ à Julien Laroche, lauréat de la bourse Voir vert à l’occasion du vernissage des Finissants 2016 de l’École d’architecture de l’Université Laval, pour le projet Cyclomimétisme

Les concepteurs de bâtiments dédiés aux cyclistes font souvent abstraction de l’essence même du sport, qui est d’être en constante relation avec le paysage visuel, lumineux et sonore, changeant au fil des boucles parcourues. « Le projet consiste à réinterpréter le vélodrome typique en proposant une structure plus affinée, parsemée de jeux d’ouverture, tout en y intégrant des stratégies passives et éconergétiques », explique Julien Laroche. 

Pour ce faire, l’étudiant, ayant lui-même pratiqué ce sport, a choisi un site qu’il connaissait bien : le vélodrome de Bromont. « S’implantant complètement à l’est du site, le bâtiment n’est aucunement mis en valeur comme l’élément central du Centre national de cyclisme, indique le diplômé. Comme il compte très peu d’ouvertures vers l’extérieur, les usagers sont complètement déconnectés de l’environnement qui l’entoure. » 

En le centrant au cœur du site, le vélodrome devient l’espace central en relation avec les autres infrastructures cyclistes du Centre. En surélevant la piste intérieure et en créant un rez-de-chaussée vitré, l’étudiant a voulu éliminer l’impact que pourrait constituer l’infrastructure sur le paysage. 

Le rez-de-chaussée est composé de trois blocs, possédant chacun une fonction qui lui est propre : accueil et atelier de réparation, accès du public et vestiaires. Ces blocs sont composés de verre légèrement réfléchissant, ce qui a pour effet de faire disparaître le bâti au niveau du sol. 

Stratégies passives et actives

De nombreuses ouvertures sur le toit permettent un éclairage naturel, tout en augmentant la qualité de l’espace intérieur et en réduisant la consommation d’énergie. De même, le revêtement mural extérieur et un système de ventilation naturelle permettent d’éviter le recours une climatisation mécanique. 

La ventilation transversale est utilisée l’été et durant les demi-saisons, tandis que la ventilation par effet cheminée et des échangeurs permettent de réchauffer l’air. Des capteurs solaires et panneaux photovoltaïques sont aussi installés au toit. Enfin, l’importante superficie de celui-ci permet de récolter l’eau de pluie, qui est ensuite injectée dans le réseau de distribution du vélodrome. 

Dans le monde du sport, et particulièrement dans celui du cyclisme, les concepts de mouvement et d’aérodynamisme ont une grande influence sur la performance. Ceci est aussi vrai pour la forme du bâtiment. La structure est munie de 79 membrures de LVL, dont la forme est donnée par quatre arcs de cercles tangents identiques, mis à l’échelle en fonction de la forme de la piste. 

Une configuration novatrice, donc, qui embrasse les caractéristiques du lieu et du cyclisme.  

Le choix du lauréat

Le projet lauréat de la bourse Voir vert a été retenu non seulement parce qu’il est le fruit d’une réflexion à l’échelle du site, du bâtiment et du détail, mais aussi parce qu’il tient compte des contraintes externes et d’usage. Sans compter que son concepteur a su intégrer dans le langage de l’enveloppe des stratégies passives et actives d’énergie renouvelable.

Outre Cyclomimétisme : une analogie entre nature et architecture par une approche biomimétique, les projets finalistes de la bourse Voir vert étaient Architecture nordique et aérodynamisme : habitations sociales pour la communauté inuite du village de Quaqtaq, de Julien Deneault, et Émergence, d’Alexandra Michaud.