Le développement du Faubourg Boisbriand

Là où trônait dans un passé pas si lointain l’usine d’assemblage de la General Motors de Boisbriand, dans le quadrant nord-ouest des autoroutes 15 et 640, s’élèvent maintenant un ensemble d’édifices commerciaux et d’unités d’habitation. Un vaste redéveloppement qui se démarque non seulement par son ampleur, mais aussi parce qu’il se dessine sur fond vert. 

Mis de l’avant par la société américaine Cherokee Investment Partners et ses partenaires locaux de Faubourg Boisbriand, ce projet de longue haleine s’articule autour de trois grands pôles de développement : commercial, résidentiel et industriel, respectivement sur 4,6, 3,6 et 4,7 millions de pieds carrés. Le zone dédiée à l’industrie prendra forme une fois qu’une masse critique aura été constituée dans les deux autres secteurs. 

La revitalisation de ce site de 240 acres a démarré en 2005 avec la mise en place des infrastructures et la mise en chantier d’un premier immeuble commercial, aussitôt les opérations de décontamination terminées. C’est la GM qui s’est chargée de la réhabilitation des sols de la partie commerciale, les promoteurs du projet voyant à celle de la zone résidentielle. 

Dès le départ, il était convenu d’aligner le projet sur les fondements du développement durable : accès au transport collectif, accès multi-mode actif, gestion des eaux de ruissellement, décontamination et recyclage, contrôle des rejets à l’égout sanitaire, remblai/délai nul, environnement sans fils, pollution lumineuse limitée, protection et accroissement de la biomasse… 

C’est dans cette optique environnementale qu’a été créée, par exemple, une barrière entre le site et les deux autoroutes en disposant les commerces de grande surface sur son pourtour, histoire d’enrayer la pollution à la fois sur les plans visuel et sonore.

Certification LEED-ND

Si les promoteurs ont porté une attention particulière à l’environnement lors de la construction du secteur commercial, ils ont décidé de monter encore plus haut la barre pour l’aménagement de la partie résidentielle, qui comptera plus de 1 700 unités d’habitation, en visant l’obtention d’une certification LEED-ND pour l’aménagement des quartiers (ND pour Neighborhood Development). 

En avril 2007, Faubourg Boisbriand a donc inscrit le volet résidentiel au projet pilote LEED-ND du U.S. Green Building Council (USGBC). Ce système d’évaluation, soulignons-le, permet de reconnaître des projets de développement qui protègent et améliorent la santé, l’environnement naturel et la qualité de vie des communautés. Il encourage l’utilisation efficiente de l’énergie et de l’eau, ainsi que les bonnes pratiques en matière d’urbanisme. 

Le système LEED-ND compte quatre grande familles de critères de performance : site stratégique et localisation efficace (11 crédits / 30 points) ; conception et planification du voisinage (16 crédits / 39 points) ; construction et technologies vertes (20 crédits / 31 points) ; et processus de conception et innovation (2 crédits / 6 points). Selon le pointage obtenu, un projet obtiendra le niveau de certification Certifié (40 à 49 points), Argent (50 à 59 points), Or (60 à 79 points) ou Platine (80 à 106 points). 

Comme l’atteinte de la certification LEED exigeait une collaboration de tous les instants des entrepreneurs en construction associés à la réalisation du secteur résidentiel, Faubourg Boisbriand leur a imposé des exigences très strictes. Même qu’il a produit à leur intention un manuel du constructeur pour guider leurs actions tout au long du processus menant jusqu’à la certification LEED. 

Parmi les grandes exigences figure la nécessité de détourner des lieux d’enfouissement la plus grande proportion possible des débris générés par le chantier. Soulignons aussi que les entrepreneurs se doivent de prévenir la pollution provenant des activités de construction en contrôlant l’érosion des sols, la sédimentation des étendues d’eau et la dispersion de la poussière dans l’air. Tout comme ils n’ont d’autre choix que de souscrire à la certification Novoclimat, administrée par l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec, et d’appliquer une norme de réduction de la consommation de l’eau potable de 30 %. 

Faubourg Boisbriand tenait à ce point à ce que ces règles soient respectées, comme bien d’autres d’ailleurs, qu’il s’est assuré dès le départ de faire affaire avec des entrepreneurs qui partageaient pleinement sa philosophie et qui étaient prêts à répondre aux exigences que suppose une démarche alignée sur l’obtention de LEED-ND. 

Et ses efforts ont à l’évidence porté fruit : le plan d’aménagement du secteur résidentiel a décroché la certification de niveau Or (deuxième étape), avec une récolte de 69 points, le 15 décembre 2008. Il s’est particulièrement distingué en regard des aspects suivants : l’aménagement d’un circuit piétonnier et cyclable au milieu d’espaces verts composés à 90 % de plantes indigènes, agrémentés d’un lac servant à la rétention des eaux ; la construction de stationnement souterrain pour la majorité des habitations ; la réduction de la dépendance à l’automobile par la proximité des services et le train de banlieue projeté.