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14 mars 2010
Par Louis Baribeau

Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a su relever le défi de faire de son Centre de service Métrobus un bâtiment vert.

Arrondissement Les Rivières, Québec. Sur la rue Armand-Viau, dans le parc industriel du même nom, s’élève désormais le nouveau centre de service du RTC. Couvrant quelque 18 000 mètres carrés, étalés sur un plancher, il est dédié à l’entretien et au remisage d’une soixantaine d’autobus articulés. Sa construction, qui a coûté 27,7 millions de dollars – avant taxes – en incluant les aménagements intérieurs, s’est étalée de juillet 2008 à septembre 2009.

Cet édifice, le Centre de service Métrobus de son nom, ressemble à première vue à une vaste construction de type industriel comme bien d’autres. Mais il n’en est rien, car derrière le parement métallique qui recouvre une imposante ossature d’acier se profile un véritable bâtiment vert. Il est le fruit d’une démarche qui aura été alignée de bout en bout sur le système d’évaluation LEED du Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa).

« Le ministère des Transports du Québec, qui a défrayé 75 % de la facture globale du projet s’élevant à 45 millions de dollars, nous a demandé de développer nos nouvelles installations de façon écologique. Donc, en concordance avec les politiques du gouvernement en matière de développement durable », souligne d’entrée de jeu celui qui a assuré la direction du projet au RTC, soit son directeur des services administratifs et trésorier, Pierre Coulombe.

« Comme notre organisation vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre en favorisant le transport collectif, il allait de soi qu’elle montre l’exemple à suivre en réalisant sa nouvelle construction dans le respect de l’environnement et en fournissant un lieu de travail sain à ses employés », renchérit le chef de projet au RTC, Normand Cyr.

L’équipe de projet n’a pas ménagé les efforts pour relever le défi de faire du Centre de service Métrobus un bâtiment vert. « Nous avons beaucoup échangé entre professionnels et nous avons fait appel à des spécialistes pour obtenir tout le support requis, par exemple pour établir les calculs sur le plan de la luminosité naturelle », indique l’architecte Michel Gingras, qui a agi à titre de consultant LEED pour ce projet.

Il note qu’un partenariat a aussi été établi avec l’entrepreneur général : « Nos documents d’appel d’offres exposaient clairement les objectifs environnementaux visés et nos attentes à cet égard. » C’est l’entrepreneur général retenu, Pomerleau, qui a ensuite vu à sensibiliser les sous-traitants aux exigences que posait la construction d’un bâtiment écologique visant la certification LEED, par exemple éviter de contaminer la ventilation avec la poussière du chantier.

Au départ, le RTC visait à ce que le Centre de service Métrobus consomme 34 % moins d’énergie que le bâtiment de référence conforme au Code modèle de l’énergie pour les bâtiments. La cible a toutefois été dépassée, de sorte que les économies énergétiques sont passées à 53 %, soit 150 000 dollars annuellement. En tenant compte de cette performance et des équipements de réfrigération sans danger pour la couche d’ozone, ce sont six crédits qui sont escomptés dans la catégorie Énergie et atmosphère du système LEED.

Dans la catégorie Environnements intérieurs, l’équipe de projet s’attend à une récolte de 13 crédits. Particulièrement parce que le système de ventilation du Centre de service Métrobus contrôle le taux de CO2, offre un confort thermique supérieur et un bon contrôle par les occupants ; son installation a été surveillée pendant les travaux et la qualité de l’air a été testée avant l’occupation. On a aussi tablé sur l’utilisation des matériaux à faible émissivité de composés organiques volatils et sur un apport très important de luminosité naturelle (90 % des espaces).

Du côté de la Gestion de l’eau, on vise l’obtention de quatre crédits. La réduction de la consommation d’eau potable de 30 %, notamment grâce au recours à des appareils sanitaires à faible débit, à un aménagement paysager sans irrigation et à la récupération de l’eau de pluie. Stockée dans un réservoir de 20 000 litres, celle-ci est ensuite utilisée pour le lavage des autobus.

Six autres crédits LEED sont prévus dans la catégorie Aménagement écologique du site, notamment en raison de la préservation d’un milieu humide à proximité du bâtiment. Par ailleurs, on a aménagé des facilités pour les cyclistes et prévu un arrêt d’autobus à proximité pour les employés. Dans la catégorie Matériaux et ressources, l’équipe de projet prévoit amasser six crédits. Particulièrement parce que l’on a détourné de l’enfouissement 90 % des déchets générés par chantier et parce que l’on a optimisé l’utilisation de matériaux régionaux et recyclés.

Enfin, trois crédits sont attendus dans la catégorie Innovation et processus de design. Plus spécialement pour la mise en place d’un lave-autobus sophistiqué et de monticules de terre à l’entrée du bâtiment. Constitués avec la terre excavée lors de la construction, ces derniers limiteront la pollution sonore causée par les autobus circulant sur le site.

En tout et partout, ce sont 38 crédits qui seront soumis à l’examen du CBDCa, ce qui vaudrait au Centre de service Métrobus la certification LEED de niveau Argent. Le processus d’examen suivant toujours son cours au moment d’écrire ces lignes.

Équipe de projet

Client  Réseau de transport de la Capitale

Architectes St-Gelais Montminy + associés architectes et Villeneuve Hale architectes

Ingénieurs RSW (électricité, travaux civils et infrastructure) et Roche (mécanique, équipements spéciaux et structure)

Entrepreneur général Pomerleau

Coordonnateur LEED Michel Gingras (St-Gelais Montminy + associés architectes)

 

 

Quelques mesures écologiques
  • Consommation réduite d’énergie et flexibilité quant aux sources d’énergie : mur solaire préchauffant l’air ; bouilloire pouvant fonctionner au gaz naturel ou au mazout chauffant du glycol lequel chauffe l’air…
  • Gestion efficace des eaux de lavage (réservoir de 20 000 litres emmagasinant les eaux pluviales pour le lavage des autobus ; système de recyclage des eaux de lavage…)
  • Utilisation optimale de la lumière naturelle (puits de lumière, baies vitrées reflétant la lumière du jour profondément à l’intérieur du garage…)
  • Ventilation supérieure (conduits scellés pendant les travaux pour empêcher la contamination par la poussière ; tests de qualité de l’air avant occupation ; contrôle du CO2…)
  • Préservation d’un milieu humide à proximité du bâtiment