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La gestion intégrée des eaux de pluie du marché public de Longueuil

24 octobre 2014
Par Rénald Fortier

Un concept intégré qui fera l’objet d’un suivi expérimental : le système de traitement en chaîne des eaux pluviales du marché public de Longueuil.

Six. C’est le nombre de pratiques de gestion optimales (PGO) des eaux pluviales implantées au nouveau marché public de Longueuil. Autant de stratégies dont l’intégration contribue non seulement à la rétention de ces eaux sur le site, mais aussi à leur traitement naturel avant qu’elles ne soient en partie rejetées à l’égout. 

Il faut savoir que les installations de 70 000 pieds carrés – pavillon principal et serres – ont pris forme à l’emplacement auparavant occupé par des terrains de soccer, chemin de la Savane. Et que la réalisation du projet sur ce terrain de 2,4 hectares incluait aussi l’aménagement d’une voie de circulation à l’arrière pour les véhicules de livraison et d’une autre à l’avant pour les visiteurs, ainsi que de 225 cases de stationnement. 

La  construction de telles surfaces imperméables s’accompagnait évidemment d’une augmentation très importante du ruissellement des eaux pluviales. Il devenait donc nécessaire de mettre en place des mesures de rétention pour respecter le débit maximal de rejet à l’égout autorisé par la Ville, soit 10 litres/seconde par hectare. 

La solution préconisée par la firme de génie civil montréalaise Vinci Consultants, et endossée par les promoteurs du projet – la Ville et l’Association des producteurs maraîchers du Québec : une gestion durable des eaux de pluie au moyen de six PGO conçues en série pour combiner leurs fonctions et maximiser leur efficacité. 

«  Nous avions déjà réalisé des projets combinant deux ou trois PGO. Mais de concevoir une chaîne aussi complète et variée pour permettre la rétention des eaux et de les traiter à l’aide de technologies de phytoremédiation, c’était une première », indique le président de Vinci Consultants, Mario R. Gendron, en soulignant que cette réalisation fera l’objet d’un suivi expérimental au cours des cinq prochaines années. 

Le concept fait en sorte que l’on récupère d’abord l’eau des toits pour la diriger vers un réservoir souterrain d’une capacité de 75 000 litres. Elle est ensuite utilisée pour répondre aux besoins en eau non potable du marché, essentiellement l’alimentation des toilettes et le nettoyage des étals extérieurs. 

Les aménagements extérieurs, eux, permettent de retenir jusqu’à 950 000 litres d’eaux pluviales par l’entremise des PGO suivantes :

  • cinq cellules de biorétention qui, implantées au pourtour du stationnement, sont constituées de plantes indigènes et d’arbres, ainsi que de paillis servant à filtrer les hydrocarbures ;
  • une noue plantée, juxtaposée à une prairie inondable, vers laquelle sont dirigées les eaux que ne peuvent contenir entièrement les ouvrages de biorétention lors d’une forte pluie ;
  • une tranchée d’infiltration servant à retirer les hydrocarbures et les sédiments des eaux de ruissellement dans la zone où circulent les véhicules de livraison ;
  • un bassin sec agissant comme tampon pour retarder l’écoulement des eaux ;
  • et un bassin d’eau à niveau permanent vers lequel convergent les eaux circulant au travers les autres PGO avant de s’écouler en partie, via une grille de puisard et au rythme d’un débit contrôlé, vers le réseau d’égout pluvial municipal.

Chez Vinci Consultants, on estime que les PGO implantées au marché public de Longueuil permettent de détourner du réseau pluvial municipal 40 % des eaux de pluie en hiver, soit 2 062 000 litres, et 60 % en été, ce qui correspond à  7 892 000 litres. En plus d’éliminer en moyenne 80 % des matières en suspension et de réduire les concentrations de coliformes fécaux de 99 %.

C’est sans compter que ces aménagements durables permettent aussi de conserver les eaux pluviales pour alimenter les plantes et qu’ils contribuent à contrer les îlots de chaleur.

Six pratiques optimales
  • Récupération et stockage de l’eau des toits
  • Cellules de biorétention
  • Tranchées d’infiltration
  • Bassin sec
  • Noue juxtaposée à une prairie inondable
  • Bassin d’eau à niveau permanent