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25 octobre 2010
Par Marie Gagnon

La mise en œuvre du schéma de couverture de risques en incendie offre à Gatineau l’occasion de concrétiser ses ambitions environnementales.

En mars 2010, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) décernait à la caserne de pompiers no 5 de la Ville de Gatineau le sceau LEED-NC, niveau certifié. La caserne du boulevard Gréber devenait ainsi le premier bâtiment du genre à obtenir une telle reconnaissance au Québec. Il faut dire que Gatineau est l’une des premières villes québécoises à adopter un règlement obligeant les nouveaux édifices municipaux à briguer une certification LEED.

À cet égard, la caserne Gréber se pose comme un modèle de construction durable. Le bâtiment à ossature d’acier, qui fait 3 000 mètres carrés de superficie sur deux niveaux, réunit les dernières technologies en matière de prévention des incendies. Le garage, à quatre baies, profite notamment d’une tour de séchage pour les boyaux, d’un dispositif de dégivrage à infrarouge intégré au plafond et d’un système automatique d’évacuation des gaz d’échappement. Un plancher radiant en assure le chauffage au cours de la saison froide.

« Ce qu’il y de particulier dans tout cela, c’est que les fonctions chauffage et dégivrage sont alimentées par un système géothermique, signale André Gauthier, qui a coordonné le projet pour la division Parc immobilier et Service d’infrastructure de la Ville. Le système est constitué de trois réseaux au glycol en boucle fermée, couplés à autant de thermopompes. Un circuit indépendant sert uniquement à chauffer le garage. »

La géothermie comble ainsi 75 % des besoins de chauffage de la caserne et 100 % de ses besoins de climatisation. Une chaudière au gaz à haut rendement énergétique complète les installations de chauffage. D’autres mesures, comme un mur solaire pour augmenter la température de l’air frais admis en hiver et la récupération de la chaleur de l’air vicié évacué, contribuent à rehausser le score éconergétique du bâtiment.

« À elle seule, la géothermie permet à la Ville d’économiser environ 50 000 dollars sur la facture d’énergie annuelle de la caserne, relève André Gauthier. De plus, grâce à la combinaison des différentes mesures éconergétiques, la caserne est de 49 % plus efficace que le bâtiment de référence du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments et de 42 % plus efficace que l’exige la norme Ashrae 90.1. »

Toutefois, la performance environnementale de la caserne Gréber ne se limite pas à son seul rendement énergétique. Le bâtiment se distingue également au chapitre de l’aménagement écologique du site, notamment avec ses réservoirs-tampons qui collectent les eaux pluviales s’écoulant de la toiture et du stationnement et les retiennent, pour ensuite en réguler le déversement dans le réseau collectif.

Le stationnement répond également à des critères durables. « Avec la venue prochaine du Rapibus, un système rapide par bus dont la mise en service est prévue à l’automne 2012, on a décidé d’en réduire la superficie afin de favoriser le transport collectif, indique Monsieur Gauthier. Et pour inciter nos employés au transport actif, on a installé des supports à vélos et aménagé des vestiaires avec douches. »

Des efforts ont également été consentis pour améliorer la qualité des environnements intérieurs. Il faut dire que le bâtiment, dont les coûts de construction s’élèvent à 8,8 millions de dollars, ne regroupe pas seulement les services techniques. Il réunit également les services de formation, de prévention, d’éducation au public ainsi que l’équipe des enquêtes et l’unité d’intervention en matières dangereuses, comme le veut le schéma de couverture de risques. Bref, une cinquantaine de personnes s’y côtoient chaque jour.

Le confort des occupants n’a donc pas été négligé. La disposition des bureaux en périphérie de l’édifice leur permet de profiter d’une vue vers l’extérieur et d’un généreux apport en lumière naturelle. De plus, l’emploi de produits de finition à faible émissivité de COV, de même que le scellement des conduits de ventilation, aussitôt installés, et leur purge avant la mise en service, ont grandement contribué à assainir l’air ambiant.

Le chantier, qui s’est échelonné d’avril 2008 à mai 2009, s’est déroulé sans encombre. « Comme il s’agissait d’un projet clés en main, la conception devait être avancée au moment du dépôt des soumissions, rappelle André Gauthier. Cela a représenté tout un défi pour l’entrepreneur, qui n’était pas familier avec la géothermie. Mais il était tout aussi motivé que nous à obtenir la certification et a fait preuve d’une grande collaboration tout au long du projet, qui a finalement récolté 28 points sur les 31 soumis à l’examen du CBDCa. »

Équipe de projet

Architecture Mercier Pfalzgraf

Consultant LEED Bouthillette Parizeau

Électricité et mécanique du bâtiment Bouthillette Parizeau

Génie civil et structural Daniel Dumont Consultant

Entrepreneur général SLBL Construction

Architecture du paysage Teknika HBA

 

Mesures durables
  • Luminaires T-8
  • Fenêtres thermiques
  • Mur solaire pour le préchauffage de l’air frais
  • Récupération de la chaleur de l’air vicié évacué
  • Chaudière au gaz à haut rendement énergétique
  • Système géothermique composé de trois boucles fermées et de 10 puits de 150 mètres de profondeur
  • Gestion des eaux de ruissellement par percolation
  • Réduction de 40 % de la consommation de l’eau
  • Aménagement paysager ne nécessitant aucune irrigation
  • Prises pour la recharge de voitures électriques
  • Support à vélos, douches et vestiaires