Piloté par la Coalition énergie et construction durable (CECD), le projet vise à démontrer la faisabilité, et surtout la rentabilité, de la mise à niveau éconergétique de bâtiments institutionnels, commerciaux et industriel.
Entrepris il y a quatre ans, les travaux de mise à niveau énergétique du bâtiment de Moisson Montréal devraient se terminer dans quelques mois. Ce projet de bénévolat a été le théâtre d’échanges fructueux entre tous les partenaires engagés dans cette première initiative d’envergure réunissant de nombreux intervenants de l’industrie de la construction. Ils ont accepté de participer à cette rénovation majeure et les résultats sont concluants.
Une telle façon de faire pourrait certainement s’appliquer à d’autres édifices appartenant à la même catégorie que celle de Moisson Montréal. Le public aura l’occasion d’échanger avec les entrepreneurs, les ingénieurs, les architectes et tous les autres spécialistes qui raconteront leur expérience vécue pendant la conception et la réalisation de ce projet auquel ils ont participé volontairement.
Origines du projet
La Coalition énergie et construction durable a vu le jour en novembre 2006. Les membres de l’Association d’isolation du Québec (AIQ) s’interrogeaient alors sur leur industrie et leur environnement. Que fait l’industrie de la construction à l’égard de l’efficacité énergétique et du développement durable ? Est-ce que le gouvernement peut faire face au vieillissement de son parc immobilier ? En faisons-nous assez ? Sommes-nous assez informés ? Sommes-nous assez engagés collectivement ? Sommes-nous prêts pour demain ?
C’est ainsi qu’a été fondée la CECD par l’AIQ, l’Association de la construction du Québec, l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec, l’Association des gestionnaires des parcs immobiliers institutionnels, l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie, la Commission de la construction du Québec (CCQ) et la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada.
Parmi les mandats de la CECD figure celui de promouvoir la mise à niveau des bâtiments existants pour les secteurs institutionnel/commercial et industriel. Un projet pilote bénévole semblait pertinent à une telle démarche. Il restait donc à trouver un organisme caritatif et le choix s’est porté sur le bâtiment de Moisson Montréal.
Objectifs du projet
La réalisation de ce projet pilote permettrait à la CECD de démontrer aux propriétaires et aux gestionnaires d’immeubles des secteurs institutionnel/commercial et industriel les avantages de procéder à ce genre de mise à niveau. L’aspect le plus important étant bien sûr la rentabilité.
Le but de la CECD était d’abord et avant tout d’offrir un concept efficace afin de motiver les voisins de Moisson Montréal à mettre en place des mesures pour prolonger la durée de vie de leur bâtiment, tout en économisant les sources d’énergie et en réduisant les facteurs polluants.
Au total, plus de 270 entreprises ont participé bénévolement à ce projet, du jamais vu ! Cette mise à niveau sera palpable pour le personnel de Moisson Montréal dans leurs activités quotidiennes. Ses effets seront notables lorsque viendra le temps du rapport annuel. Tous pourront constater de réelles économies.
Voici quelques-unes des mesures qui ont été appliquées au bâtiment de Moisson Montréal :
- Mise aux normes du bâtiment
- Analyse et réorganisation de l’ensemble des opérations de Moisson Montréal
- Création d’une mezzanine à l’intérieur de l’entrepôt
- Aménagement de nouveaux bureaux
- Création de nouvelles portes de garage
- Modification du parcours des chargements et collectes (nouveaux accès)
- Ajout d’un congélateur
- Ajout de réfrigérateurs
- Ajout d’un espace fermé pour le tri des denrées périssables
- Réorganisation des inventaires
- Réorganisation des bureaux administratifs - Analyse thermographique du bâtiment
- Réflexion de la toiture
- Récupération des matériaux pour réutilisation des mesures intérieures
- Récupération des matériaux recyclables
- Révision de l’étanchéité et de l’isolation des murs extérieurs
- Modification des matériaux des murs de l’enveloppe (application de brique et d’acrylique) / murs métalliques
- Application d’éclairage énergétique
- Optimisation de la chaudière par une chaudière énergétiquement efficace pour le chauffage d’aplomb
- Nettoyage des murs et plafonds de l’entrepôt par jets d’eau
L’équipement de base, la pierre angulaire
L’intégration du système CVAC, fait à partir de matières premières et entièrement récupérable dans l’entrepôt, a été l’élément clé de la dernière phase du concept énergétique. Ce système a une durée de vie de plus de 40 ans et son entretien se fait à partir de l’intérieur du bâtiment et est contrôlé par un système électronique.
Données actuelles
- Les dimensions de l’entrepôt sont de 100 000 pieds carrés
- Consommation d’énergie actuelle
- 78 000 GJ d’électricité
- 57 000 GJ pour le combustible (gaz naturel)
- GES estimés à 1 650 tonnes de CO2
Objectifs du projet de démonstration
- Démonstration d’un nouveau concept de coulis de glace comme fluide secondaire
- Intégration des systèmes CVAC par l’utilisation extensive d’un fluide secondaire dans un entrepôt
- Récupérer la chaleur rejetée par le système de réfrigération pour répondre à la majeure partie des besoins de chauffage du bâtiment
- Réduction des charges de réfrigérant synthétique
- Augmentation de l’efficacité des systèmes de réfrigération
- Monitorage détaillé du système
- Rédaction d’un rapport d’une étude de cas à la suite des mesures appliquées (deux ans de mesurage et d’analyses)
- Promotion du projet : télésérie de 13 émissions de 30 minutes diffusée en septembre 2010, blogue interactif, articles spécialisés, conférences, présentations, visites techniques, etc.
- Optimisation du système pour les besoins client en regard de ses opérations
Récupération, sous-refroidissement et coulis
- L’utilisation d’un coulis de glace pour distribuer le froid dans les réfrigérateurs contribue à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le coulis permet de réduire les coûts de pompage et aussi de stocker le froid pour être utilisé afin de diminuer la consommation d’énergie et/ou augmenter la puissance de réfrigération sur une période donnée et contribue à mieux gérer la demande d’électricité.
Analyses des mesures, bénéfices énergétiques et environnementaux
- Réduction des coûts d’exploitation en combustible ; 47 000 $ par an
- Réduction des émissions de GES ; combustible et fuites de réfrigérant
- Réduction de 70 % de la consommation de combustible par récupération de l’énergie des systèmes de réfrigération
- Réduction de 70 % de réfrigérant par l’utilisation de fluides secondaires pour le transport du chaud et du froid
- Accroissement significatif en efficacité énergétique découlant des systèmes de réfrigération (57 % pour le système basse température et 37 % pour le système moyenne température)
- Fiabilité des systèmes et durabilité accrue des équipements
- Diminution du rapport de compression des systèmes de réfrigération
- Faciliter l’entretien des contrôles et de l’utilisation du système
- Diminution de la pollution atmosphérique attribuable à l’usage de combustible pour le chauffage
Impact énergétique
- 39 000 GJ pour le combustible ou 68 % de réduction (55 000 GJ ou 41 % de l’énergie) au total
Impact GES
- 600 tonnes de CO2 en moins pour la consommation de combustible et les fuites de réfrigérant (770 tonnes de CO2 au total ou réduction de 46 % des émissions totales de GES)
Ce système a requis les compétences de technologues, d’ingénieurs mécaniques, de frigoristes, de maîtres tuyauteurs, d’électriciens, d’entrepreneurs spécialisés en traitement de l’air et du froid, d’entrepreneurs spécialisés en traitement du feu.
Il est possible de prendre le pouls du bâtiment, en direct, en consultant le web de la CECD à l’adresse suivante : http://www.cecd-energie.com/
Source : CECD