Une solution éconergétique innovante appliquée avec succès au siège social de la Caisse Desjardins de l’Ouest de la Mauricie, à Louiseville : un système de thermopompes assistées par l’énergie solaire qui, combiné avec d’autres mesures d’efficacité, contribue à réduire la consommation énergétique de ce nouveau bâtiment durable de près de 50 % par rapport à la référence du CMNÉB.
Première québécoise dans le bâtiment commercial, cette solution a été appliquée en remplacement de la géothermie initialement intégrée au design du projet ; une stratégie qui a notamment dû être abandonnée lorsque la cible LEED-NC Platine visée fut rajustée sur le niveau Or, en cours de route, en raison de contraintes budgétaires.
Au moment de concevoir le système de thermopompes assistées par l’énergie solaire, la firme Martin Roy et associés visait à ce que l’institution financière mauricienne puisse bénéficier d’une performance éconergétique se rapprochant de celle de la géothermie, sans toutefois encourir les coûts liés au forage de puits et à l’installation d’une boucle souterraine. Donc, avec d’importantes économies à la clé.
Le concept mis de l’avant fait appel à trois duos de thermopompes à air d’une capacité de 20 tonnes chacun. Si ces équipements peuvent fonctionner à de basses températures, même à -25 °C, leur rendement s’en trouve alors toutefois grandement diminué. Car plus le mercure descend à l’extérieur, plus il leur est difficile de puiser la chaleur dans l’air ambiant.
C’est pourquoi les thermopompes ont été installées dans un appentis sur la toiture, là où ont également été mis en place une cinquantaine de panneaux solaires thermiques orientés plein sud. « L’idée, indique Martin Roy, c’était de faire passer l’air de la salle mécanique par des capteurs solaires pour préchauffer une enceinte, pourvue d’une masse thermique et, du coup, optimiser l’efficacité des thermopompes à air. »
Attentes surpassées
Aujourd’hui, force est de constater que les résultats sont au rendez-vous. Même que les données recueillies au cours des premiers mois d’exploitation du bâtiment – il a été livré à l’automne 2013 – reflètent une performance supérieure aux attentes. « Sur la base du mesurage que l’on a effectué tout l’hiver, indique le président de Martin Roy et associés, le système est quelque 35 % plus efficace que la géothermie.
« Le coefficient de performance (COP) de la géothermie que l’on utilise pour la modélisation est de 2,8 environ, explique-t-il. Pour le système de thermopompes assistées par l’énergie solaire, le COP moyen s’est établi aux alentours de 3,4, alors que l’on s’attendait à ce qu’il se situe entre 2,5 et 2,8. On a même relevé des COP supérieurs à 4 lors de journées très ensoleillées. »
L’ingénieur de Deux-Montagnes estime que le recours à des thermopompes assistées par l’énergie solaire aura permis de retrancher environ le tiers de ce qu’il en aurait coûté pour un système géothermique. « C’est la première fois que ce concept était appliqué ici et lorsqu’on le reproduira, souligne-t-il, on va sûrement trouver des façons d’en réduire les coûts. »