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25 mars 2015
Rénald Fortier

Une nouvelle gamme d’appareils permettant de recycler les eaux grises dans les bâtiments.

La disponibilité de l’eau potable est loin de poser problème au Québec. Non seulement y est-elle abondante, mais son utilisation ne s’accompagne pas d’une facture salée comme c’est le cas pour l’énergie. Directement du moins, car encore faut-il collectivement assumer les coûts encourus pour capter l’eau douce, la traiter et la transporter avant sa consommation, puis la transporter de nouveau et l’assainir après coup. 

Conscient de la nécessité d’éviter le gaspillage de cette ressource, Jean-François Lamy, un jeune entrepreneur de Beloeil, a mis au point une gamme d’appareils permettant de recycler les eaux grises des bâtiments et d’y réduire, du coup, la consommation d’eau potable de 30 à 40 %. Ainsi, après avoir été récupérées sur l’évacuation des lavabos, des bains et des douches, elles peuvent servir à l’alimentation des toilettes et des urinoirs ainsi qu’à l’irrigation des aménagements paysagers. 

« J’ai entrepris le développement du premier appareil en 2008, alors que j’étais encore aux études, puis j’ai fondé mon entreprise deux ans plus tard et démarré la commercialisation au début de 2014 », dit celui qui est aujourd’hui président d’Aquartis World. Et dont l’intérêt pour l’économie de l’eau potable remonte aux années où, étudiant, il travaillait pour l’entreprise en plomberie de son père. 

Appelés Ecovision, les systèmes centralisés d’Aquartis sont destinés aux habitations unifamiliales ainsi qu’aux immeubles multilogements et commerciaux. Dans ces deux derniers cas, les modèles disponibles peuvent emmagasiner entre 800 et 2 400 litres d’eau. Leur capacité de traitement, elle, oscille entre 6 400 et 19 000 litres/jour. 

Pourvus d’un compteur d’eau numérique permettant de mesurer les économies réalisées, ces  appareils autonettoyants disposent d’un système de surveillance qui, en cas de problème, avertit immédiatement l’utilisateur, cesse la collecte d’eau grise et alimente le bâtiment avec l’eau potable. Après une période prolongée sans utilisation, le système passe automatiquement en mode veille, de façon à réduire sa consommation énergétique. 

Récupération de chaleur

Ces appareils sont offerts en option avec récupérateur de chaleur intégré. Immergé dans le réservoir, ce dispositif permet de puiser une bonne partie de l’énergie thermique emmagasinée dans l’eau et de l’utiliser pour le préchauffage de l’eau chaude domestique. 

Comme le recours à ces systèmes requiert une double canalisation de plomberie pour acheminer l’eau grise vers l’appareil et un réseau d’alimentation en eau non potable, leur intégration est plus particulièrement indiquée dans de nouvelles construction ou lors de rénovations majeures. L’installation nécessite trois branchements au réseau de drainage et deux autres au réseau de distribution. 

Soulignons qu’une nouvelle gamme de systèmes décentralisés, l’Intello de son nom, est aussi en voie d’être mise en marché. « Ce sont de petits systèmes qui, installés sous les comptoirs des salles de bain, permettent de récupérer et de traiter l’eau grise des lavabos d’immeubles commerciaux, puis de la repomper dans les toilettes et les urinoirs se trouvant dans la même pièce », précise Jean-François Lamy.

Traitement en 3 étapes

1 L’eau grise traverse un module de filtration autonettoyant qui élimine toutes les particules solides

2 L’eau subit un traitement biologique composé d’un lit bactérien mobile permettant d’éliminer les contaminants biodégradables (au moyen de bactéries aérobies)

3 L’eau épurée est désinfectée avec du chlore liquide

 

Reconnaissance

Le développement et la commercialisation des appareils de recyclage des eaux grises Ecovision ont valu à Aquartis l’obtention d’une mention dans la catégorie Technologie et produit innovateur – Bâtiment ICI, lors de la remise des Trophées Contech Innovation et Développement durable 2014.