Fruit de la volonté de la Ville de Sherbrooke et la MRC du Haut-Saint-François, le centre de traitement des matières résiduelles Valoris s’apprête à sortir de terre sur le lieu d’enfouissement de la MRC, à Bury en Estrie. Ce futur centre régional, dont les coûts globaux s’élèvent à 30 millions $, pourra recevoir jusqu’à 100 000 tonnes de déchets par année lors de sa mise en service en juin prochain.
« Le projet a commencé à prendre forme en 2010, lorsque la Ville et la MRC ont acheté le site et créé la Régie intermunicipale du centre de valorisation des matières résiduelles, rappelle Claude Brochu, le directeur général de Valoris. Il a entre autres objectifs de valoriser le plus de matières possible et de permettre le rapatriement des déchets de la Ville de Sherbrooke, présentement enfouis à Saint-Étienne-des-Grès en Mauricie. »
Il précise au passage que les installations, conçues pour valoriser 67 000 tonnes de déchets, viendront rentabiliser les opérations du site d’enfouissement de Bury. En effet, depuis sa transformation en lieu d’enfouissement technique (LET) en 2009, Valoris ne reçoit plus que 12 000 à 13 000 tonnes de matières annuellement, ce qui ne suffit pas pour assurer sa rentabilité à long terme.
À cet effet, le futur centre de valorisation comprendra trois lignes de tri. D’abord une ligne pour les résidus domestiques, puis une pour le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) et une dernière pour les déchets issus de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD).
Selon les prévisions de Valoris, la ligne domestique devrait traiter environ 50 000 tonnes par année alors que les deux autres devraient osciller autour de 25 000 tonnes. « L’usine pourrait accueillir davantage de matières autres que domestiques, note Claude Brochu. Mais au départ, on va fonctionner avec un quart de travail par jour pour les déchets domestiques et un demi-quart pour les résidus des secteurs ICI et CRD. »
À ce jour, deux contrats ont été octroyés dans le dossier. Le premier est allé au consortium SMi et Genivar, pour la préparation des plans et devis et la surveillance des travaux. Le second, d’une valeur de 15 millions, a été attribué à Sherbrooke OEM au terme d’un appel d’offres de performance. L’entreprise sherbrookoise hérite ainsi de la conception, de la fabrication et de l’installation des convoyeurs, des séparateurs et des autres équipements prévus aux devis.
Le préachat des équipements s’avérait nécessaire pour établir le dimensionnement du futur bâtiment et l’aménagement des espaces intérieurs. Ainsi, le centre offrira au final une superficie totale de 7 200 mètres carrés, dont 1 000 mètres carrés, répartis sur deux étages, seront aménagés en bureaux administratifs. Les espaces réservés au traitement des matières résiduelles occuperont pour leur part 5 500 mètres carrés.
Valoris, qui aspire à devenir un centre d’excellence, offrira en outre quelque 700 mètres carrés de locaux dédiés à l’expérimentation. Une plateforme de compostage sera aussi aménagée et, éventuellement, une centrale de biométhanisation pourrait y être construite, si un tel investissement s’avérait rentable.
Mais pour l’heure, la construction de l’usine prime. Comme le rapporte le porte-parole de Valoris, l’appel d’offres pour services de construction devrait être lancé en septembre. « Il reste certains points à préciser, comme la structure d’acier qui pourrait être préfabriquée, mentionne-t-il. Si tout se déroule selon nos plans, le contrat devrait être octroyé en octobre. On souhaite que les fondations soient coulées avant l’hiver. »
Il ajoute que l’édifice sera un modèle de construction durable, car Valoris entend briguer une certification LEED. Entre autres mesures écologiques, on prévoit l’installation d’un mur solaire pour préchauffer l’air entrant.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 5 septembre 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo,abonnez-vous !
